La première dame américaine Jill Biden à l’Unesco : une visite à forte valeur symbolique
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Jill Biden est entrée mardi 25 juillet 2023 dans le cœur de sa visite officielle en France, la première depuis que son mari Joe a pris la tête de la Maison-Blanche. Une visite dédiée à montrer le renouement des États-Unis avec l’Unesco
La première dame des États-Unis Jill Biden, a été reçue mardi 25 juillet à l’Élysée par la première dame française Brigitte Macron.
Dans un tweet lundi, l’ambassadrice américaine en France Denise Bauer avait décrit un déplacement officiel « placé sous le signe du retour des États-Unis à l’Unesco ».
« Ça a d’autant plus de sens que ce soit Jill Biden », une « ancienne enseignante ayant beaucoup d’engagements liés à l’éducation », qui « a été l’un des premiers soutiens du retour des États-Unis à l’Unesco », observe un cadre de l’agence onusienne.
Opposition de Moscou et Pékin
Mercredi, Jill Biden se rendra ensuite au cimetière américain de Bretagne, à Saint-James (Manche) pour « rendre hommage aux soldats américains ayant perdu la vie » durant la deuxième Guerre mondiale.
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Elle achèvera son déplacement en France au célèbre Mont-Saint-Michel, un site du patrimoine mondial de l’humanité, pour « souligner l’importance de la préservation des sites du patrimoine culturel dans le monde entier ». Brigitte Macron sera aussi présente.
Les États-Unis « ont vraiment organisé la visite de la première dame autour de l’Unesco. Dans le temps libre seulement, elle fera du bilatéral (des rencontres avec les autorités françaises, NDLR), et pas l’inverse », se réjouit le cadre onusien.
Les États-Unis ont récemment rejoint l’Unesco, après un plébiscite en leur faveur le 30 juin des États-membres de cette organisation onusienne, et malgré l’opposition de la Russie et de la Chine.
Ils l’avaient quittée sous Donald Trump, en 2017, en dénonçant les « partis pris anti-israéliens persistants » de cette institution. Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018.
Ordre multilatéral
Dès 2011 et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne, un énorme coup d’arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22 % de son budget.
Leur retour s’inscrit dans un contexte général de rivalité croissante avec la Chine, alors que Pékin souhaite transformer l’ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième Guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation.
En mars, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait ainsi estimé que l’absence américaine permettait à la Chine de peser davantage que les États-Unis sur les règles de l’intelligence artificielle (IA), quand l’Unesco a produit une recommandation sur l’éthique de l’IA dès 2021.
« Je crois vraiment que nous devrions revenir à l’Unesco, pas pour faire un cadeau à l’Unesco, mais parce que les choses qui se passent à l’Unesco ont de l’importance », avait-il déclaré.
Déjà un retrait sous Reagan
Seuls dix pays se sont opposés fin juin au retour américain, dont l’Iran, la Syrie, la Chine, la Corée du Nord et surtout la Russie, qui avait à dessein considérablement ralenti les débats, à défaut de pouvoir renverser leur issue.
Les États-Unis avaient déjà quitté l’Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de l’organisation qu’ils avaient ensuite réintégrée en octobre 2003.
Leur retour est un soulagement financier pour l’organisation. Washington s’est engagé à rembourser intégralement ses arriérés, qui atteignent 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’Unesco, évalué à 534 millions de dollars.