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LFI: Manon Aubry replace le social au centre de sa campagne pour les européennes

Manon Aubry lors d'une réunion à Grenoble des têtes de liste pour les élections européennes, le 30 avril 2024.
Manon Aubry lors d'une réunion à Grenoble des têtes de liste pour les élections européennes, le 30 avril 2024. JEFF PACHOUD / AFP

La tête de liste Insoumise s'est affichée lundi aux côtés du député François Ruffin devant une usine de la Somme menacée de fermeture.

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas constaté l'absence de drapeau palestinien à un rassemblement organisé par La France insoumise (LFI). Une fois n'est pas coutume, un drapeau européen était même hissé sur un grand mât, surplombant l'estrade de fortune d'où s'exprimait Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes, lundi après-midi à Amiens. Cocasse, pour l'organisation qui a banni la bannière étoilée de tous ses meetings. C'est que la candidate Insoumise, créditée de 8 % des intentions de vote dans notre sondage quotidien Ifop-Fiducial, s'exprimait depuis un terrain qu'elle n'a pas choisi : l'usine Metex, menacée de fermeture faute de repreneurs, qui produit de la lysine, un acide aminé présent par exemple dans l'Aspégic. Les ouvriers mettent en cause le «dumping chinois» permis par l'Union européenne en abaissant les taxes à l'import sur ce produit chimique.

Je préfère quand Manon Aubry milite avec François Ruffin à Amiens pour parler réindustrialisation qu'avec Jean-Luc Mélenchon sur l'Eurovision

Léon Deffontaines, candidat communiste aux européennes

Une table ronde a été organisée sur le parking du site industriel en étroite collaboration avec le microparti du député Insoumis François Ruffin, présent lui aussi. Aux côtés des deux élus, plutôt complices, plusieurs syndicalistes se sont exprimés, dénonçant avec véhémence leurs conditions de travail. L'occasion pour Manon Aubry de mettre à l'ordre du jour de sa campagne les questions sociales qu'elle affectionne tout particulièrement, après plusieurs semaines de matraquage de son parti sur la situation humanitaire à Gaza. «Je préfère quand Manon Aubry milite avec François Ruffin à Amiens pour parler réindustrialisation qu'avec Jean-Luc Mélenchon sur l'Eurovision», confie un brin railleur le candidat communiste aux européennes, l'Amiénois Léon Deffontaines.

Défense du tissu industriel

«Ces deux sujets ne sont pas en concurrence l'un et l'autre. Il faut pouvoir parler de ce que vivent ces salariés tout en exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza», a expliqué l'Insoumise. François Ruffin, qui s'est plusieurs fois inscrit en faux avec la ligne de Jean-Luc Mélenchon depuis qu'il a rejoint son mouvement en 2017, a pour sa part hiérarchisé ces deux thèmes de campagne. «Évidemment qu'il faut un cessez-le-feu immédiat à Gaza, évidemment qu'il faut tout faire pour aider l'Ukraine, mais le quotidien des gens, ce n'est pas cela», a-t-il défendu devant plusieurs journalistes.

L'élu de la Somme, engagé de longue date pour la défense du tissu industriel de son territoire, a toutefois affiché son soutien plein et entier à la liste menée par Manon Aubry au scrutin du 9 juin prochain. «Je soutiens la liste de La France insoumise pour une raison simple : la clarté», a affirmé François Ruffin devant la cinquantaine de salariés et de syndicalistes réunis devant lui, avant de vanter l'opposition totale du groupe de gauche radicale coprésidé par Manon Aubry au Parlement européen à l'ensemble des traités de libre-échange.

Le soutien de François Ruffin, figure de la gauche et candidat putatif pour la prochaine élection présidentielle, devait à nouveau être mis en scène lundi soir lors d'un meeting commun à Amiens. Les différents discours devaient largement porter sur les conséquences sociales de la désindustrialisation. En ciblant singulièrement la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen, coupables, selon Manon Aubry, d'«organiser notre propre vulnérabilité en construisant un modèle économique dans lequel on est là pour se faire piller par la Chine et par tous les États qui produisent à bas coût et qui tirent les droits des travailleurs et de l'environnement vers le bas». L'eurodéputée a en outre pris l'engagement lundi après-midi de «ramener» la présidente de la Commission européenne devant les salariés de Metex.

Manon Aubry a précédé la venue de Raphaël Glucksmann, le candidat socialiste crédité de 14 % des intentions de vote, qui se rendra devant l'usine ce mardi avant un meeting pour «présenter (ses) propositions pour une Europe sociale et solidaire».

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13 commentaires
  • perlimpinpin

    le

    Quand on les interviewe, Mmes Manon Aubry, Mathilde Panot et Marine Tondelier, c'est leur marque de fabrique, usent du même procédé : débiter à toute allure l'encyclopédie des malheurs du monde versus les bienfaits d'une gouvernance d'extrême-gauche. Cette tactique leur permet de glisser dans leur logorrhée nombre d'approximations et de contre-vérités, tout en amenant leur interlocuteur, noyé dans ce flot de paroles, à ne pouvoir en relever, au mieux, que l'une ou l'autre...

  • Citoyen NRV

    le

    Du fond du cœur ça vient.

  • VALERIE VINSON

    le

    Social elle dit, chic. Créer de la richesse dans notre pays par la reindustrialisayion, chic. Alors laissez nos entreprises vivre et investir. Baisser toutes les taxes, augmenter l'âge de retraite, supprimer les 35 heures, supprimer beaucoup de régulations et bureacratie.

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