L’usine CimentsKercim est certes encore à aménager espaces extérieurs et bureaux mais elle vient de recevoir son premier navire de clinker en provenance de Turquie, l’un des principaux exportateur de ce produit. L’opération s’est déroulée sur le terminal de Montoir. 15 000 tonnes de clinker, transformé dans quelques jours en ciment, ont été livrées.
« Zéro poussière »
Un déchargement modeste (les futures livraisons seront de 25 000 T, 40 000T d’ici 4 ans, à raison d’un bateau par mois) pour tester des installations sophistiquées. Car l’usine s’est fixée comme objectif un « zéro poussière ». L’entreprise a innové et investi dans une trémie à quai étanche et des remorques confinées pour éviter doute émanation de particules, du quai à l’immense hall de stockage, soit sur 1,2 km de distance.
Côté bruit, le puissant broyeur, indispensable au process industriel, a été installé dans un bâtiment insonorisé. Reste le va-et-vient des camions: « Dans un premier temps, les expéditions se feront 100 % par la route. Mais je compte bien, à terme, me raccorder au réseau ferroviaire du port », fait remarquer Jean-Marc Demange qui « rêve aussi de faire du cabotage ».
Prêt depuis 2007
Le démarrage, en douceur et dans les temps de l’usine, est une satisfaction pour le PDG: « ceux qui pensaient qu’on y arriverait pas, vont être déçus », glisse tout sourire le responsable. Il faut dire que CimentsKercim est dans les cartons depuis 2007. Les contraintes d’un PPRT (plan de prévention des risques technologiques) et les nouvelles règles sismiques, ont obligé l’entreprise à revoir ses plans et à s’éloigner des quais. Il a fallu aussi convaincre les investisseurs et les banques de la pertinence de ce projet singulier à 45 millions d’euros.
600 000T en 2017
Reste maintenant à faire tourner le site. Cette année, il va produire 150 000 tonnes de ciment à partir de 100 000T de clinker importé pour progressivement, en 2017, arriver à une production de 600 000T. L’usine emploie actuellement 22 salariés et devrait monter à un effectif de 45. Expédiés en sacs ou en vracs, les produits sont destinés aux négoces de matériaux, grandes surfaces de bricolage, producteur de béton prêt à l’emploi … dans un périmètre qui va du Poitou Charente à la Normandie en passant par la région centre, les Pays de la Loire et la Bretagne.
« Nous visons le haut de gamme du ciment et 10 % du marché de ce territoire. C’est modeste mais significatif », annonce Jean-Marc Demange qui a aussi un projet d’une seconde usine au Havre.
Cathy Ryo
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