Fort du souvenir mémorable de son premier one man show, j'ai offert celui-ci à une amie avec qui j'ai été le voir à nouveau.
Grosse déception. Certes j'ai ri à certains moments, et surtout quand Baptiste fait ce qu'il sait faire de mieux et dans quoi il excelle selon moi : la mise en scène, aussi réaliste qu'absurde. Et tout ce qui va avec : le mime, les regards, l'incarnation de tout un tas d'animaux, d'objets improbable, etc. Malheureusement, tout ce jeu vol en éclats car étouffé par des sketchs au mieux discutables, au pire qui sont une démonstration éloquente de la culture du viol. Il tape allègrement sur Bigard mais semble en devenir un en puissance. Parce que même avec un contexte et même avec un public acquis à ta cause, Blanche-Neige qui se fait violer par les sept nains dans son sommeil (avec les mimes là aussi), c'est tout sauf hilarant. C'était sensé être le climax du spectacle ? Ca l'était, la salle riait à gorge déployée. Quel malaise. Que pour moi, peut-être. Mais peut-être qu'il y avait beaucoup mieux à faire et à inventer (qu'on se le dise, pour ce niveau de blagues, j'ai déjà l'oncle beauf à Noël)...
Je suis pourtant un public facile, j'aime même être mis mal à l'aise mais là, c'était juste mauvais. Et le souci c'est que ce n'est pas que mauvais, ca me semble dangereux pour ce que ça véhicule, transmet et participe à normaliser. Quand je vois 600 personnes mortes de rire quand un mec fait semblant d'hésiter à faire à sa femme ce que les nains ont fait à blanche neige dans sa réinterprétation du conte (la violer, souvenez-vous), je me dis qu'il y a encore du chemin à faire...
2 étoiles : une pour le souvenir de l'autre spectacle et une autre pour l'encouragement à explorer autre chose ou en tout cas autrement. Les rares fois où il est dans l'émotion, c'est top. Dommage que ce ne soit qu'une infime partie de cette heure et demie.