INTERVIEW. Chimène Badi en Loir-et-Cher : « J’ai un amour très puissant pour Édith Piaf »
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Publié le | Mis à jour le
Chimène Badi chantera Édith Piaf à Romorantin et Vendôme jeudi 25 et dimanche 28 avril 2024. Un retour en Loir-et-Cher particulier pour la chanteuse, qui avait dû annuler son premier concert en Sologne au dernier moment.
Elle va enchaîner deux dates en Loir-et-Cher. Chimène Badi sera ainsi en concert à La Pyramide de Romorantin jeudi 25 avril, puis à Vendôme dimanche 28 pour interpréter le répertoire d’Édith Piaf. Si cette date est complète, le concert de Romorantin revêtira une symbolique particulière : initialement prévu le 26 janvier, il avait été annulé au dernier moment suite à un malaise de la chanteuse pendant les répétitions. Interview.
« Je suis impatiente et j’ai très envie de faire oublier ce mauvais épisode qui m’a particulièrement marquée, parce que j’ai eu un gros problème de santé. J’ai vraiment cru que je pourrais assurer ce spectacle, donc vous imaginez le sentiment de frustration quand tout à coup, on se rend compte que ce ne sera pas possible. Ça a été un mauvais épisode de ma vie qui m’a bien marquée, donc ça va être aussi l’occasion de jeter définitivement ce mauvais souvenir. »
« J’ai un rapport d’amour ultime pour cette artiste. Et ça remonte à mon plus jeune âge, parce que j’ai découvert Édith Piaf quand j’avais entre 4 et 6 ans, et en grandissant elle m’a énormément accompagnée. Cela peut paraître bizarre parce que son registre n’est pas forcément très heureux mais elle m’a apporté beaucoup d’espoir. Et je pense que c’est lié aussi à son parcours, qui a été semé de drames, d’embûches, de difficultés. Mais cela ne l’a jamais empêchée d’aller là où elle avait envie d’être, de fouler la scène, d’y croire. C’est l’artiste qui a fait que je suis tombée amoureuse de la chanson française, de la langue française. J’ai vraiment une affection, un respect, un amour très puissant pour cette artiste. Je suis très heureuse d’avoir pu créer ce spectacle hommage. »
« Dans mon cœur j’ai toujours su qu’un jour je chanterais Edith. Après, il me fallait vivre mon propre parcours de femme pour pouvoir incarner de la façon la plus juste et authentique possible ses chansons qui sont très importantes pour moi. Quand il y a eu le premier confinement, je réécoutais beaucoup Édith Piaf. Et puis naturellement, on réfléchit à ce qu’on aimerait faire par la suite. Et un matin, j’étais au bord de mon lit et je me suis dit : “ Bon, c’est maintenant. ” J’ai appelé mes producteurs et je leur ai dit : “ Pour le prochain projet est-ce que ça vous dit de m’accompagner sur cet hommage à Édith Piaf ? ” »
« J’ai eu beaucoup de pression. Si on parle du disque (sorti en janvier 2023), dans les arrangements, je ne voulais absolument pas qu’on dénature l’œuvre d’Édith Piaf. Je pense qu’on a réussi sur ce coup-là : on sent que c’est d’aujourd’hui mais en même temps on reconnaît les chansons. Pour la scène, ma première c’était à Grasse (Alpes-Maritimes), et c’était très particulier parce qu’il y avait des personnes qui ont connu Edith, qui l’ont vue chanter. J’étais très émue et ensuite j’ai eu la chance de rencontrer Charles Dumont (compositeur de Non, je ne regrette rien ou Mon Dieu). Quelque part, dans notre conversation, il m’a donné son aval. Et il y a eu l’Olympia où j’ai eu beaucoup d’émotions, car il faut savoir que Edith a sauvé l’Olympia. Je crois que je n’ai jamais autant pleuré sur scène d’émotion. Cette tournée va s’arrêter mais je sais que ce spectacle va continuer d’exister parce que j’en ai besoin, il doit faire partie de ma vie le plus longtemps possible. »
« J’ai un peu essayé d’avancer comme j’ai pu. Ce n’est jamais simple, surtout quand ça démarre très fort (1). Le plus important pour moi c’était de ne pas perdre mes valeurs. Et pour le reste, j’ai géré tant bien que mal. Il y a eu des hauts, des bas, des belles rencontres, des moins bonnes, et on apprend. Mais je garde un joli regard sur ses 22 dernières années. »