Gatsby le magnifique - Francis Scott Fitzgerald - Babelio
AccueilMes livresAjouter des livres
D�couvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Antoine Blondin (Pr�facier, etc.)Victor Liona (Traducteur)Bernard Frank (Pr�facier, etc.)Jean-Fran�ois Revel (Pr�facier, etc.)
EAN : 9782253007906
250 pages
Le Livre de Poche (01/04/1976)
  Existe en �dition audio
3.87/5   6931 notes
R�sum� :
Racont� par un voisin devenu son ami, le roman tourne autour du personnage de Gatsby, jeune millionnaire charmant au pass� trouble qui vit luxueusement dans une villa toujours pleine d'invit�s. Par certains aspects, le livre peut para�tre une critique complexe de la bourgeoisie, de son opulence et de sa superficialit�, o� chaque personnage est pr�t � tout pour parvenir � ses fins.

Nick Carraway, un jeune homme am�ricain du Middle West atteignant la tr... >Voir plus
Que lire apr�s Gatsby le magnifiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (563) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 6931 notes
Je n'avais jamais rien lu de F.S. Fitzgerald avant d'aborder le grand Gatsby, il y a quelques ann�es d�j�. de prime abord, j'avais trouv� son style plaisant mais pas transcendant et le fond pas non plus d�sagr�able mais pas davantage � baver d'all�gresse, d'o� une impression moyenne " � la normande " (normal me direz-vous, je suis normande).

L'histoire se d�roule durant l'�t� 1920 aux �tats-Unis (� ce titre il peut �tre int�ressant de le comparer � un roman tout � fait contemporain comme Manhattan Transfer). L'auteur nous y d�crit le monde tr�s prout-prout de l'�poque.

� y r�fl�chir maintenant et avec quelques ann�es de recul, ind�pendamment d'un battage m�diatique li� � la sortie du film qui en est issu, je trouve que ce livre de Francis Scott Fitzgerald a aujourd'hui une valeur documentaire sur la vie et les moeurs de cette p�riode si sp�ciale de l'histoire qu'on nomme, les ann�es folles (peut-�tre est-ce la raison secr�te pour laquelle l'ouvrage a plus de succ�s de nos jours qu'� l'�poque de sa publication o� chaque lecteur connaissait cette �poque puisque c'�tait la sienne) et qu'il est, en ce sens, plus int�ressant qu'il n'y para�t � premi�re vue.

Gatsby est touchant de d�licatesse � l'�gard de son aim�e. Les personnages secondaires f�minins sont, il faut bien le reconna�tre, assez caricaturaux mais tr�s int�ressants. J'ai beaucoup aim� la fa�on que l'auteur a de nous endormir dans le feutre du r�cit pour mieux nous bousculer, ainsi que ses personnages, dans le coup de tonnerre final.

Fitzgerald nous livre �galement une r�flexion sur la r�ussite sociale et le bonheur. Que ceux qui ne veulent rien de rien savoir avant de l'avoir lu arr�tent la lecture de mon commentaire ici, pour les autres, sans trop de spoil, voici une id�e du synopsis :

Nick Carraway, un jeune homme du Middle West am�ricain atteignant la trentaine, se rend � New York pour travailler dans la finance comme agent de change. Par hasard, il trouve � louer une petite bicoque � Long Island, zone r�sidentielle tr�s hupp�e et snob de la banlieue new-yorkaise.

Sa demeure, presque invisible, est situ�e dans West Egg entre deux �normes et luxueuses villas. de l�, la vue est imprenable sur East Egg, l'endroit le plus cossu et s�lect de toute la zone. C'est l� qu'habite Daisy, sa cousine germaine et Tom Buchanan, son mari, issu de la m�me promotion que Nick � l'universit� Yale.

Nick se rend un soir chez les Buchanan, qu'il conna�t � peine, sur invitation de Daisy. Tom, beau et riche colosse, mais quelque peu bourru para�t v�g�ter aupr�s de Daisy, laquelle semble tout autant s'ennuyer ferme avec son mari. Elle passe le plus clair de son temps avec son amie Jordan Baker, une joueuse de golf professionnelle.

Tom, peu de temps apr�s, demande � Nick de l'accompagner pour lui pr�senter sa ma�tresse, Myrtle Wilson, la femme d'un garagiste sur la route qui relie New York � Long Island. Nick, t�moin de l'inconstance de Tom, de l'enlisement du couple qu'il forme avec Daisy, n'aurait gu�re d'int�r�t � fr�quenter les Buchanan s'il n'y avait le rapprochement de plus en plus sensible avec la belle Jordan. Celle-ci s'�tonne qu'il ne connaisse pas Gatsby puisqu'il habite West Egg, comme lui, et qu'on ne parle que de cet homme � la richesse fabuleuse.

Gatsby, justement, c'est son voisin. C'est lui qui poss�de l'immense maison tr�s anim�e qui occulte la mis�rable de Nick. Gatsby donne fr�quemment des r�ceptions somptueuses qui accueillent des centaines de convives. Mais qui est Jay Gatsby ? D'o� vient-il ? Que fait-il ?

Les rumeurs les plus folles circulent sur son pass� et sa fortune, m�me au sein de sa propre maison. C'est ce que Nick br�le de d�couvrir lorsqu'un jour il re�oit une invitation pour passer la soir�e chez Gatsby. Et c'est ce que moi je br�le de ne pas vous dire afin de vous laisser jouir de l'�tonnante histoire qui va lier Nick, Tom, Gatsby, Jordan, Myrtle et Daisy...

Un roman doux-amer, avec une sorte de petit caillou qui crisse sous la plume feutr�e de Fitzgerald, pour nous d�peindre son Am�rique, telle qu'il l'a per�ue. Peut-�tre pas un incontournable, mais un bon livre barom�tre d'une �poque, aujourd'hui r�volue et appartenant au fantasme vintage. Voici un avis, un parmi tant d'autres, c'est-�-dire, pas grand-chose.
Commenter  J�appr�cie�         1868
�a y est, j'ai lu Gatsby. Un peu f�brile il faut bien l'avouer, avant d'ouvrir ce roman dont on nous rebat les oreilles � longueur de journ�e. J'avais peur de me retrouver face � vieux chef-d'oeuvre ampoul� � l'intrigue tarabiscot�e et au dessein abscons. Peur d'�tre d��u, d'�tre trop jeune pour appr�cier. Et puis il faut bien l'avouer peur de m'emmerder, car si certains classiques restent g�niaux, d'autres deviennent s�rieusement indigestes. Bref, pas serein le gars. J'avais tort.
L'histoire met bien un peu de temps � d�marrer, mais une fois pass�e ce cap, la claque!
Prenez une dose de myst�re, ajoutez-y une dose de luxe et de paillettes, un Gatsby nonchalant et charismatique � souhait et vous obtenez normalement un roman � l'eau de rose g�nialement l�nifiant.
Normalement, car au pays de Fitzgerald tout n'est que d�sillusion. Les paillettes ne brillent pas �ternellement, le myst�re n'est pr�sent que pour cacher une r�alit� bien plus sordide et les hommes ne sont pas des mod�les de vertu. Via les yeux du jeune Carraway (un narrateur plus spectateur qu'acteur, une des grandes forces du r�cit), on assiste impuissant et m�dus� � la destruction de ce monde factice.
Une des pr�c�dentes critiques fait allusion � la trag�die grecque revisit�e, je pense que tout est dit. Ne soyez pas rebut�s comme j'ai moi-m�me pu l'�tre par la r�putation du livre et l'aspect ��amours bourgeoises et probl�mes de riches��.
Vous d�couvrirez, en plus d'une intrigue universelle parfaitement men�e, une �criture un rien surann�e mais tr�s po�tique, une des plus belles qu'il m'ait �t� donn� de lire jusqu'ici.
Un livre qui m�rite des relectures et que je relirai forc�ment. En un mot, un classique. Un vrai.
Commenter  J�appr�cie�         1392
Whaou, whaou, whaou ! Place au coup de coeur !

Premier roman de Francis Scott Fitzgerald qui me passe entre les mains et je suis conquise � la fois par le style de l'auteur (je pr�cise que j'ai lu la traduction de Victor Llona), par la construction du r�cit et par le r�cit lui-m�me.

J'ai imm�diatement adh�r� � cette histoire tellement pleine de notre humanit� : vouloir r�aliser un r�ve, aimer un �tre tout en se croyant aim� et r�aliser trop tard qu'on s'est douillettement enracin� dans un r�ve idyllique sans se pr�parer � la d�ception, � la souffrance et � la r�alit�, se confronter au manque d'id�al ou de fid�lit� des autres, mentir pour se valoriser, jouer un r�le, chercher � se hisser au niveau chim�rique de ceux qu'on admire, chercher � atteindre un sommet et pour cela ne reculer devant aucune bassesse ni aucune manigance...

***ALERTE SPOILERS***
Le roman commence par ces mots qui m'ont tout de suite s�duite :
"Quand j'�tais plus jeune, ce qui veut dire plus vuln�rable, mon p�re me donna un conseil que je ne cesse de retourner dans mon esprit :
� Quand tu auras envie de critiquer quelqu'un, songe que tout le monde n'a pas joui des m�mes avantages que toi." et s'ach�ve avec ces mots tout aussi forts :
"C'est ainsi que nous avan�ons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le pass�".

Le pass�, le pr�sent et l'avenir... l'existence, construire sa vie, voil� le fil rouge du r�cit, vouloir se r�aliser et placer au point culminant de sa vie l'amour m�me si celui-ci est inaccessible, bancal, mensonger, perdu et ne garantit pas le bonheur. Les illusions et la force de l'auto-persuasion vibrent chez Gatsby comme chez Nick, Jordan, Myrtle, Daisy comme des cordes sensibles...

Ce court roman au rythme tr�s enlev� et qui noie ses protagonistes dans une f�te ininterrompue largement arros�e de Champagne prend souvent des allures de pi�ce de th��tre. J'ai ressenti l'�motion et la personnalit� de chaque personnage, leur drame individuel m'a habit�e chacun � sa mani�re. L'approche psychologique des hommes comme des femmes, tout en finesse et en sobri�t�, offre �galement un t�moignage r�aliste et cru de la mentalit� des Blancs am�ricains pendant les Ann�es Folles.

Gatsby, ce nouveau riche plein de paradoxes, qui avance dans l'ombre tout en faisant scintiller les �toiles de tous les exc�s, cet amoureux transi au sang-froid affect� et qui pense sinc�rement qu'on peut changer le pass� en misant sur le pr�sent et en d�cidant de son propre avenir, offre une figure touchante et path�tique qui a �veill� ma compassion et mon affection.

On pourrait �tre tent� de r�duire la morale de cette histoire � l'adage "l'argent ne fait pas le bonheur" or ce r�cit est riche d'une foule d'autres enseignements sur la nature humaine et d�passe largement le seul th�me de l'arrivisme.

Je recommande chaudement la lecture de ce grand petit roman.
Commenter  J�appr�cie�         1263
F. Scott Fitzgerald " le magnifique" auteur du merveilleux roman "Gatsby" n'a pas fini d'�mouvoir le lecteur, moi le premier.
Ce n'est pas tant l'histoire qui m'�meut quoique...
Les histoires d'amours finissent mal en g�n�ral c'est ce que dit la chanson.
Donc le narrateur Nick Carraway dipl�m� de Yale d�barque de son middle-west natal pour embrasser la carri�re de courtier en assurance � New-York.
Les retrouvailles avec sa cousine Daisy et son mari Tom Buchanan va l'entrainer dans un univers de strass, de paillettes, mais aussi de rumeur.
Rumeur sur un �trange personnage Jay Gatsby.
Arr�tons nous justement sur ces personnages; d'abord Nick, le brave type toujours pr�t � rendre service, le confident de Gatsby bref le genre de personne que l'on aimerait avoir pour ami. Ensuite Daisy, cousine de Nick fille bien n�e, immature que l'oisivet� n'arrange pas, son mari Tom Buchanan parfait prototype du "WASP" cynique, violent, raciste, coureur de jupon.
Gatsby, homme affable, discret et secret de lui nul ne sait rien. Et miss Jordan Baker , gar�onne en tenue de golf, fi�re, hautaine...
Tout ce petit monde va se retrouver dans des f�tes somptueuses entour� de profiteurs, d'alcooliques, de starlettes. ce c�t� kitch de ces soir�es.
Peut � peut l'ambiance bascule de la l�g�ret� vers le c�t� triste du roman.
On va d�couvrir le destin crois� de Jay et Daisy, l'amoureux transi face � une femme frivole.
Mon plus grand regret c'est d'avoir vu le film avant d'avoir lu le livre, d'o� cette critique un peut l�g�re.
j'ai aim� le roman et j'ai ador� le film, cela vaut bien quatre petites �toiles, qu'en pensez vous?
Commenter  J�appr�cie�         8617
Sous les paillettes des Ann�es folles, en � peine 200 pages, Francis Scott Fitzgerald d�p�ce un des plus grands mythes am�ricains, la r�ussite du self-made man, illustrant au passage un adage vieux comme le monde : l'argent ne fait pas le bonheur.

Qui est Jay Gatsby ? Qui se cache derri�re ce bel aventurier qui �tourdit la jet-set new-yorkaise de ses somptueuses r�ceptions ? C'est ce que va nous aider � d�couvrir son voisin Nick Carraway, le seul � approcher Gatsby de pr�s et � recueillir ses secrets.

La r�ussite ostentatoire de Gatsby n'a qu'un but : reconqu�rir la belle et d�licate Daisy. C'est la br�lure de cet amour de jeunesse au-dessus de sa condition qui l'a pouss�, par son engagement dans la Grande guerre et d'autres moyens plus troubles, � gravir l'�chelle sociale. Lorsque son argent lui permet enfin de se fabriquer un personnage digne de c�toyer le milieu de Daisy, la jeune femme est d�j� mari�e au riche et arrogant Tom Buchanan, qui la trompe sans vergogne. Gatsby va donc solliciter son voisin Nick Carraway, qui est aussi le cousin de Daisy, pour revoir la jeune femme. Mais un malheureux encha�nement de circonstances va transformer les retrouvailles en trag�die...

Formidable roman d'ambiance, Gatsby le Magnifique nous transporte dans le quotidien de la jeunesse dor�e des ann�es 20, qui noie son ennui dans l'alcool, les clubs, les vir�es en voiture dans les palaces et une certaine forme de libertinage... Ce vernis d'insouciance n'arrive cependant pas � masquer les f�lures de l'�me et, dans le cas de Gatsby, une solitude au go�t de d�sespoir. Tout en profitant de la g�n�rosit� de Gatsby, la haute soci�t� de Long Island � Tom Buchanan en t�te � le m�prise comme un parvenu. Et aucun bien de ce monde ne pourra acheter son id�al : ravir le coeur Daisy et l'�pouser. � la fin du livre, la rencontre de Nick Carraway avec le p�re de Gatsby, qui l�ve le voile sur son enfance, est un moment poignant qui ne s'oublie pas.

J'aime comparer Gatsby au Grand Meaulnes, les ayant d�couverts tous deux � l'adolescence. Malgr� l'�cart de style, d'�poque et de culture, ces deux destins tragiques cont�s par un sage narrateur-confident sont pour moi aussi intenses et myst�rieux. Comme Fran�ois Seurel avec Meaulnes, Nick Carraway observe Gatsby se br�ler les ailes � la flamme de ses r�ves. Avec une diff�rence notable cependant : la profonde amiti� de Seurel permet � Meaulnes de survivre au d�senchantement, tandis que l'inclination polie de Carraway et sa prise de conscience tardive ne suffisent pas � sauver Gatsby.

Chaque livre a �t� magnifiquement port� � l'�cran et dans mon souvenir, Gatsby aura � jamais les traits de Robert Redford, amoureux fou de Mia Farrow dans le film un peu irr�el de Jack Clayton. A contre-courant de la tendance actuelle, je n'ai pas envie d'en alt�rer l'image par une version plus moderne.
� C'est ainsi que nous avan�ons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le pass� �.
Commenter  J�appr�cie�         774

Citations et extraits (476) Voir plus Ajouter une citation
"Ecoute NiTck. Laisse moi te raconter ce que j'ai dit quand elle est n�e. Tu veux savoir ?
-Absolument.
-Cela t'aidera � comprendre o� j'en suis avec... avec la vie. Voil�...Elle n'�tait pas n�e depuis une heure, et Tom se trouvait Dieu sait o�. Je suis sortie de l'anesth�sie avec le sentiment d'�tre abandonn�e par la Terre enti�re, et j'ai tout de suite demand� � l'infirmi�re si c'�tait un gar�on ou une fille. Elle m'a dit que c'�tait une fille... Alors j'ai tourn� la t�te et je me suis mise � pleurer. "Bien, ai-je dit, je suis heureuse que ce soit une fille. Et j'esp�re qu'lle sera idiote... Une ravissante petite idiote... On ne peut pas souhaiter plus beau destin pour une fille ici-bas."
Ah... Te rappelles-tu, ajouta-t-elle, une conversation que nous avons eue � propos de la conduite des voitures ?
-Non... pas vraiment.
-Tu as dit qu'une mauvaise conductrice ne risquait rien tant qu'elle ne rencontrait pas un autre mauvais conducteur. Eh bien, je l'ai rencontr�, cet autre mauvais conducteur, tu ne crois pas ? Je veux dire que si j'avais �t� plus attentive, je n'aurais pas fait une aussi grossi�re erreur de jugement. Je pensais que tu �tais quelqu'un d'assez honn�te et droit. Je pensais que c'�tait la ta fiert� secr�te.
-J'ai trente ans, dis-je. C'est cinq and de trop pour me mentir � moi-m�me et appeler cela de l'honneur.
Il m'adressa un sourire (...). Un de ces sourires rare, source d'�ternel r�confort, comme on n'en rencontre que quatre ou cinq fois dans sa vie. Un sourire qui d�fiait -ou semblait d�fier - bri�vement le monde entier, puis se focalisait sur vous comme s'il vous accordait un pr�jug� irr�sistiblement favorable. Qui vous comprenait dans la mesure exacte o� vous souhaitiez �tre compris. Qui croyait en vous comme vous auriez voulu croire en vous m�me.
Commenter  J�appr�cie�         1981
Il a d� sentir qu'il venait de perdre � jamais son ancien monde de lumi�re, que c'�tait le prix � payer pour avoir trop longtemps v�cu prisonnier d'un seul r�ve. Il a d� s'�tonner d'apercevoir, entre les feuillages devenus hostiles, un ciel qu'il n'avait jamais vu; trembler de d�couvrir � quel point la rose �tait un objet grotesque, � quel point le soleil criard �crasait les jeunes pousses de gazon. Un monde nouveau, concret et pourtant irr�el, o� de mornes fant�mes, ne pouvant respirer qu'� travers leurs songes, d�rivaient au hasard - tel ce personnage surnaturel, au visage de cendres, qui glissait vers lui parmi les troncs informes.
Commenter  J�appr�cie�         1050
Le visage clair de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son c�ur battre de plus en plus vite. Il savait qu'au moment o� il embrasserait cette jeune fille, au moment o� ses r�ves sublimes �pouseraient ce souffle fragile, son esprit perdrait � jamais l'agilit� miraculeuse de l'esprit de Dieu. Il avait alors attendu, �cout� encore un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une �toile, puis il l'avait embrass�e, et � l'instant pr�cis o� ses l�vres touchaient les siennes, il avait senti qu'elle s'�panouissait comme une fleur � son contact, et l'incarnation s'�tait achev�e.
Commenter  J�appr�cie�         851

Videos de Francis Scott Fitzgerald (27) Voir plusAjouter une vid�o
Vid�o de Francis Scott Fitzgerald
��L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irr�sistible d'�crire et un concours de circonstances vou�es � m'en emp�cher. [�] Puis, mon roman a �t� publi�. Puis, je me suis mari�. Maintenant, je passe mon temps � me demander comment tout cela est arriv�. Selon les mots de l'immortel Jules C�sar : ��Tout est dit ; il ne reste plus rien.�� (Francis Scott Fitzgerald, ��Qui est qui, et quoi?��, paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.)
��[�] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil � son �diteur, Maxwell Perkins [1884-1947] : ��Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publi� de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le mat�riel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attir� l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour � un soup�on de sagesse.�� [�] Perkins ne r�pond pas. Mais l'id�e refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose ��un livre de r�miniscences, non pas une autobiographie, mais des r�miniscences��. [�] Fitzgerald, plus pr�cis encore : ��Il est plus triste de retrouver le pass� et de s'apercevoir qu'il n'est pas � la hauteur du pr�sent que de le voir s'�chapper pour demeurer � tout jamais une construction harmonieuse de la m�moire.�� Il s'agit donc, dans ce livre des r�miniscences, au cours de cette d�licate chasse aux papillons, de retrouver, en d�pit de la tristesse et contre elle, un pass� � la hauteur du pr�sent, un pass� qui tienne ses promesses � l'avenir. [�] ��Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intens�ment personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel �crire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai �crit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'int�rieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction.�� [�] le projet ��Mains propre�� �tait rest� lettre morte. Que vive Un livre � soi.�� (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un ��livre � soi��?)
��[�]� [�] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les ann�es 1890 - rarement cette m�me foi a plong� aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide d�clin des id�aux de conduite, il existe n�cessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'�tre vicieux dans le vide. Quelque chose de s�rieux (que seuls les �vang�listes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus pr�tendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager � contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas �tre, comme ma g�n�ration, un peu cynique, un peu las et un peu triste. [�] - doit-on s'�tonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y d�couvrir une nouvelle d�rive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. [�] [�] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : ��P�re, tu avais raison concernant la vie��, mais plut�t : ��P�re, tu avais compl�tement tort.�� Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je �tre assez juste et sage pour dire : ��Bonne chance et adieu, car j'ai poss�d� autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le poss�de plus. Suis ta voie � pr�sent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionn�s que j'ai aim�s, car je suis vieux et ma t�che est accomplie.�� (Francis Scott Fitzgerald, ��Attendez d'avoir des enfants � vous !��, paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924)
��Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes ��craquer nerveusement��, mais aussi, ��rire�� ou ��faire rire��. Fitzgerald a certainement ce double sens en t�te [�]�� (Note de Pierre Guglielmina)
0:04 - Craquer 13:51 - G�n�rique
R�f�rence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre � soi, traduit par Pierre Guglielmina, �ditions Les Belles Lettres, 2017
Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood
Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence
Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence
#FrancisScottFitzgerald #Craquer
+ Lire la suite
autres livres class�s : classiqueVoir plus
Les plus populaires : Litt�rature �trang�re Voir plus


Lecteurs (22529) Voir plus



Quiz Voir plus

Gatsby le Magnifique

Comment s'appelle le personnage principal qui est �galement le narrateur du roman ?

Gatsby le Magnifique
Nick Carraway
Tom Buchanan
Francis Scott Fitzgerald

10 questions
608 lecteurs ont r�pondu
Th�me : Gatsby le magnifique de Francis Scott FitzgeraldCr�er un quiz sur ce livre

{* *} .._..