Mépris du français: Air Canada doit être sanctionnée | JDM
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Mépris du français: Air Canada doit être sanctionnée



À une époque, j’ai pensé que le français n’était tout simplement pas important chez Air Canada. Le service était organisé pour la langue de la majorité et des accommodements étaient faits pour répondre superficiellement aux encombrantes règles sur les langues officielles. 

• À lire aussi: Le PDG d’Air Canada a gagné 12,4 M$ l’an dernier

Aujourd’hui, je pense autrement. Ce n’est plus seulement de la négligence ou du désintérêt. Air Canada agit pour imposer l’anglais dans un maximum de ses opérations. On sent que l’entreprise teste les limites de ce qui peut être accepté par les francophones sans trop protester.

Mercredi matin, les trois plus grands quotidiens du Québec avaient chacun leur histoire sur Air Canada et le français. Le Journal présentait l’histoire de Jean-Pierre Beaudoin, un homme d’affaires de Québec qui s’est fait refuser catégoriquement qu’on le serve en français... dans un vol au départ de Québec.

La Presse nous raconte qu’un oubli est survenu lorsque la rémunération du PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a été haussée à 12,4 millions. Air Canada avait promis que la maîtrise du français entrerait dans l’évaluation du rendement de son PDG. Voilà donc que sa paye a plus que triplé... au moment où le critère du français s’envole en fumée.

Quant au Devoir, ils avaient monté un dossier sur la faible offre de télé québécoise en français intégrée dans les systèmes de divertissement des avions d’Air Canada. Seulement cinq productions télé québécoises en français s’y retrouvent, dont une où la langue de Molière apparaît en sous-titre, et une autre (Les gags) est simplement muette.

  •  Ne ratez pas l'émission de Mario Dumont, diffusée chaque jour en direct ou en balado, dès 15 h 30 sur QUB radio :  

Service à bord, système de divertissement ou haute direction, il n’y a pas de jaloux... le français est négligé d’un bout à l’autre chez Air Canada !

Du bon monde de même...

Le cas du passager Jean-Pierre Beaudoin explique probablement en partie comment Air Canada s’en sort. On ne dit rien. Monsieur Beaudoin réclamait un service en français dans un avion qui allait décoller de Québec. À bord, il n’y avait essentiellement que des francophones. À part lui, personne ne dit rien. Du trop bon monde...

Je ne blâme pas, je constate. Je fais parfois pareil. On ne veut pas créer de problèmes. On répond en anglais pour se simplifier la vie et passer à autre chose. Quand tout le monde fait cela, la compagnie finit par se dire que tout va bien en anglais.

Puis un jour survient un cas aussi pathétique que celui de monsieur Beaudoin. Il est dans un vol plein de francophones à Québec. Il réclame le service en français. Mais l’agente de bord assignée à sa rangée est unilingue anglophone. On finit par menacer monsieur Beaudoin, on lui propose de sortir de l’avion et de prendre un autre vol plus tard.

Sans gêne

L’entreprise démontre son mépris, mais aussi son front de bœuf.

Comment une organisation en arrive à avoir autant de front ? Quand elle se croit au-dessus des lois. Si le gouvernement veut être sérieux avec sa Loi sur les langues officielles, il doit lui donner des dents, des pénalités qui font assez mal pour changer de vieilles habitudes.

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