Pour les 20 ans de la mort de Claude Nougaro, un spectacle hommage fait le tour des festivals jazz
Décédé en 2004, Claude Nougaro continue d’inspirer la chanson française et jazz. Afin de rendre hommage à l’artiste toulousain, un spectacle, soutenu par sa veuve Hélène, a été créé à l’initiative de Jazz à Vienne, en coproduction avec trois autres festivals. La première a eu lieu à Coutances (Manche) avec une vingtaine de musiciens et onze voix.
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03:44Le premier concert n’est pas terminé que devant la salle Marcel-Hélie de Coutances (Manche), la file de spectateurs pour la deuxième session s’étend sur une centaine de mètres. L’événement est attendu : ce vendredi 10 mai 2024, à Jazz sous les pommiers, on joue la première d’un spectacle hommage à Claude Nougaro.
Vingt ans après la mort du chanteur toulousain, une vingtaine de musiciens, sous la direction de Fred Pallem, accompagnent onze voix : dix chanteurs, dont André Minvielle, Sanseverino, Jowee Omicil ou Mélissa Laveaux et un comédien, Jacques Gamblin. La troupe de New’Garo, en formation plus ou moins grande, visitera ensuite Jazz à Vienne (Isère) le 7 juillet, les Suds à Arles le 12 juillet (Bouches-du-Rhône) et Jazz in Marciac (Gers) le 27 juillet.
Une coproduction de quatre événements
L’initiative est venue de Guillaume Anger, programmateur depuis 2023 de Jazz à Vienne. « Avec Marc Maret, éditeur de Claude Nougaro, on s’est dit que ce serait bien de faire un petit truc pour les vingt ans de sa mort. Deux semaines plus tard, on s’est dit qu’on ferait un gros truc. »
Trois autres festivals suivent l’idée et coproduisent l’événement. « C’est aussi bien de montrer que les festivals sont capables de se parler et de créer des projets ensemble », évoque Guillaume Anger.
Un panel de styles et de générations
L’initiative a été soutenue par Hélène Nougaro, veuve du chanteur. « Il a beaucoup fait pour le jazz et le jazz a beaucoup fait pour lui, estime-t-elle. J’ai été surprise du choix artistique de Jazz à Vienne, mais je reconnais que c’est ce qu’il fallait faire. » « Il était important qu’elle soit d’accord avec ce que l’on mettait en place » , insiste Guillaume Anger.
La liste des artistes, d’abord riche, s’est resserrée en fonction des disponibilités. « Au final, on a un panel de générations et de styles qui va s’approprier les textes, affirme Marc Maret. Les artistes s’emparent des choses sans les copier. »
Des nouveaux dans le monde du jazz
Souad Massi en fait partie. « Claude Nougaro a bercé mon enfance en Algérie, je l’écoutais quand j’étais jeune fille. C’est un challenge car je n’ai jamais chanté avec un répertoire jazz. Je pensais ne jamais chanter Armstrong et Toulouse : ça me touche beaucoup car j’adore cette ville. »
De son côté, Jacques Gamblin, qui a rejoint l’aventure par amitié pour Denis Le Bas, directeur de Jazz sous les pommiers, se souvient d’un concert de Nougaro à la fête de l’Humanité. « C’était une telle présence physique et organique sur scène. Cette façon de porter son corps, c’était une chose d’une subtilité forte. »
« Faire entendre l’écriture et la poésie »
Le comédien normand a ouvert les festivités en déclamant La danse. « Je ne me prends pas pour un chanteur. Mon envie, c’est de faire entendre l’écriture et la poésie de Nougaro. »
Bidonville, Tu verras, Le cinéma : presque tous les classiques sont de l’hommage. Ce vendredi 10 mai à Coutances, certains spectateurs ont toutefois regretté le manque de liant entre les chansons. D’autres ont saisi les moments de grâce, telle la découverte ou la redécouverte de L’île Hélène par Thomas de Pourquery. Ou de Dansez sur moi par le duo Babx - Marion Rampal.