Gad Elmaleh : "On est sommé de choisir son camp, mais l’empathie n’en a pas"

Gad Elmaleh cite le Liechtenstein, pour le plaisir de prononcer le mot, parmi ses défauts, l’impatience, et Yitzhak Rabin comme figure de paix. Il donne aussi une citation de Charles de Foucault : « L'amour consiste non pas à sentir qu'on aime, mais à vouloir aimer ».

Après les feux de la rampe de la jeunesse, Gad Elmaleh est-il aujourd’hui dans un exercice de vérité vraie ? Pour l’humoriste, aujourd'hui, il s’agit « de se débarrasser petit à petit, même dans le processus créatif, de l'appréhension de comment va être reçu le spectacle et telle ou telle idée. C'est une grande liberté. Et c'est une joie pour moi de travailler comme ça dans les Comedy Club, sur scène. » Une méthode qu’il applique au quotidien.

Sur l’affiche, si Gad Elmaleh se cache, « C’est parce que c’est enfin moi ». Et si son spectacle est « traversé par des moments de vie, et une quête d'identité, mais pas au sens religieux, ou d'appartenance à un pays. J’y pose des questions métaphysiques à travers mon parcours existentiel où j'ai vécu des choses comiques. Quand j'ai fait, par exemple, une retraite chez les moines, une randonnée solitaire dans le désert ou eu des discussions avec des rabbins, c'est souvent devenu comique. »

Le mensonge qui va trop loin

Gad Elmaleh raconte : « On se ment tous, on n'arrête pas de se mentir. Je parle des petits mensonges. Il m'est arrivé d'être à une tablée avec des gens qui parlent d'un film qu'ils ont vu, et moi, alors que ce n’est pas vrai, je dis que je l'ai vu. C’est terrible et pathétique. Dans le spectacle, je vais plus loin. En fin de repas, j'invente un livre "Il pleut sur mon vélo" de Jean-Bastien Filzaz. Et là, il y a un gars qui dit : « Formidable ! » Et il se met à me raconter le livre que je viens d'inventer. Il le décrit tellement bien qu'il me donne envie de le lire. Il me cite tous les livres que cet écrivain a écrits et que moi-même, je viens d'inventer. Et là où je m'interroge sur ma santé mentale, c'est que je complexe de ne pas avoir lu un écrivain sorti de mon imaginaire. Ça va trop loin ! ».

L’alcool

Gad Elmaleh dit qu’il a arrêté de boire. Était-il alcoolique ? « Je ne sais pas si les histoires de quantité, c'est important, mais je crois qu'on a un problème quand on boit régulièrement, même un peu. Et puis est-ce que ça nous rend heureux ? Est-ce que ça nous rend tristes ? »

L’affaire du plagiat

Il y a eu, il y a quatre ou cinq ans, l'affaire du plagiat, qui l’a touché. Gad Elmaleh : « Mais si j'avais « la sagesse » d'aujourd'hui à l’époque, je n’aurais jamais réagi comme je l’ai fait. Thierry Lhermitte, dit qu’il pardonne, mais qu’il a la liste. J'utiliserais une phrase du rappeur 2Pac à propos de ceux qui lui ont tourné le dos : « Ce n’est pas parce qu’ils m’ont perdu comme ami, qu’ils m’ont gagné comme ennemi. »

La suite : Dieu, la religion, le conflit israelo palestinien… Est à écouter.