Europe 1 se sépare de Julie Leclerc après presque cinquante ans d’antenne - Le Parisien

Europe 1 se sépare de Julie Leclerc après presque cinquante ans d’antenne

L’animatrice, binôme de l’imitateur Nicolas Canteloup, avait intégré la radio en 1972. Rassurée sur son avenir dans la grille au mois de juin, elle ne sera finalement pas présente à la rentrée.

Julie Leclerc, ici en 2014, a été évincée en plein été et ne pourra pas faire ses adieux à ses auditeurs. IP3/Vincent Isore
Julie Leclerc, ici en 2014, a été évincée en plein été et ne pourra pas faire ses adieux à ses auditeurs. IP3/Vincent Isore

    « Se séparer de Julie après tant d’années d’antenne, c’est rude. Mais la priver de faire ses adieux aux auditeurs, c’est d’une rare violence », lâche un proche du binôme de Nicolas Canteloup sur d’Europe 1. Jeudi dernier, quand le producteur Jean-Marc Dumontet a annoncé la fin prématurée de la collaboration de l’imitateur avec la station, on ne connaissait pas vraiment le sort de Julie Leclerc, 71 ans. Ce jour-là, elle a pourtant appris qu’elle ne serait pas reconduite, elle aussi. Elle ne fêtera donc pas ses 50 ans au micro d’Europe 1.

    « En juin, la direction l’avait pourtant rassurée sur son avenir, confie un cadre de la radio. Et on la vire en plein été ? Ce ne sont pas des méthodes. » Ce départ, « qui n’est pas de [son] fait », comme elle l’a déclaré à l’AFP, est vécu comme une douche froide. « Elle est très triste », rapporte une autre personne de son entourage. De son côté, la direction d’Europe 1 n’a pas donné suite à nos demandes.

    «Une grande signature d’Europe 1»

    Seize ans que Julie Leclerc faisait équipe avec Nicolas Canteloup. « Ils dansaient tellement bien ensemble, regrette Jean-Marc Dumontet. Avec nous, elle était d’une grande bienveillance, d’une grande écoute. Humainement, elle avait de grandes qualités. C’était aussi quelqu’un qui avait une grande présence à l’antenne, sans jamais se mettre en avant. Un rire, même un silence de Julie, c’étaient des moments forts. Et puis, Julie c’était une grande signature d’Europe 1. Elle va beaucoup manquer. »

    Marc-Olivier Fogiel, avec qui elle a fait équipe, ne tarit pas d’éloges. « Quand on partage le micro avec Julie, rien ne peut vous arriver, assure l’ancien matinalier. Elle sait absolument réagir à tout. Et elle a une immense culture. Quand je suis arrivé (NDLR : en 2008), il n’y avait plus de meneuse de jeu le matin. La première chose que j’ai demandée, c’était le retour de Julie. Personne ne comprenait pourquoi, même pas elle qui me disait : Tu es sûr ? Je savais que ça ferait toute la différence. »

    Une issue aux prud’hommes ?

    L’épouse du journaliste Gérard Leclerc, née Julie Chantal Séloron, a fait ses débuts alors que la station s’appelait encore Europe numéro 1, en 1972. « Je suis très attachée à cette maison, et je n’envisage pas de la quitter », nous confiait-elle, il y a à peine trois ans. À ses avocats, maintenant, de défendre au besoin ses intérêts. D’après nos informations, Julie Leclerc a enchaîné CDD sur CDD. Ce qui peut se plaider aux prud’hommes. Et ce qui peut également expliquer son silence, ainsi que celui d’autres animateurs que nous avons sollicités, dont elle est restée très proche. « Pour dix minutes d’antenne, elle était chère », assure, hors micro, un proche de la direction.

    Le nom de Julie Leclerc s’ajoute à une liste de personnalités récemment remerciées par Europe 1. À commencer par le matinalier Matthieu Belliard, qui sera remplacé par Dimitri Pavlenko (venu de Radio Classique et de CNews) à la rentrée. On peut également évoquer le départ forcé de Patrick Cohen, celui de Pascale Clark, ou encore celui du chroniqueur Bertrand Chameroy, qui avait subtilement évoqué à l’antenne les changements en cours à Europe 1, en phase de rapprochement avec le groupe Vivendi, dirigé par Vincent Bolloré.