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La Saga des Cazalet : coffret
Elizabeth Jane Howard
Éditions de la Table ronde
En juillet 1937, dans la propriété familiale de Home Place, la duchesse, affairée avec ses domestiques, prépare l'arrivée de la famille au grand complet : ses trois fils revenus indemnes de la Grande Guerre, Hugh, Edward et Rupert, accompagnés des épouses, des enfants et des gouvernantes. Alors qu'une nouvelle guerre approche, les intrigues familiales s'entrecroisent. ©Electre 2022
Le truc avec les m�res , c�est qu�elles peuvent continuer � avoir des b�b�s, alors que les enfants n�ont qu�une seule m�re.
Je ne suis pas aveugle. Tu te trompes d�interlocuteur en venant me raconter cette histoire qui ne r�ussit � me convaincre que d�une chose, que tu es bien une femme. Toutes ces excuses, ces justifications, ces d�formations, en elles-m�mes si typiquement f�minines � sans cesse accabler les hommes, pauvres d�eux, dissimuler ton but r�el, quel qu�il soit, parce que tu sais tr�s bien � quel point il est sordide : rien de tout cela ne te fait donc honte, ne serait-ce qu�un peu ? Ou bien es-tu � tel point une femme d�sormais que ce mot n�a plus de sens pour toi ?
- Au cours de l�automne, et pendant une bonne partie de l�hiver, j�ai cru que maman allait mourir.
- Poll ! C�est vrai ? Pourquoi as-tu pens� une chose pareille ?
- Eh bien, j�ai surpris une conversation entre papa et Villy, et c�est l�impression que �a donnait. C��tait horrible ! Tu vois, papa ne savait pas que j�avais entendu, et il ne m�en a pas parl� � moi. Les gens devraient dire les choses importantes comme celles-l�, tu ne crois pas ?
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On cache des choses aux autres par amour. Mais en fait, plus on aime les gens plus on devrait leur dire les choses - meme les plus difficiles. Je pense que c�est la meilleure preuve d�amour que de leur parler.
-- �a parait tr�s compliqu�.
- Mais les couples mari�s ont leurs sentiers personnels pour circuler dans la jungle. Eux les connaissent, m�me s'ils paraissent tortueux aux personnes ext�rieures.
Quant � Hitler...on se moquait de lui, on l'appelait Schicklgruber, ce qu'on trouvait d�sopilant, alors que c'�tait son nom, on le traitait de peintre en b�timent, ce qu'il avait �t�, et on jugeait l'homme non seulement absurde mais fou, ce qui, d'une certaine fa�on, permettait de ne pas le prendre au s�rieux. Les Allemands, � l'�vidence, le prenaient on ne peut plus au s�rieux.
Ils s�offraient un verre au comptoir, du gin vermouth. Il y avait toujours un ou deux beaux messieurs � l�air intelligent occup�s � boire seuls, et elle appr�ciait le regard averti qu�ils promenaient sur elle ; ils voyaient tout de suite qu�elle valait quelque chose
Elle savait qu'elle mettait beaucoup trop de temps � le sevrer, mais elle s'accrochait � cette intimit� particuli�re, qu'elle ne revivrait plus puisque ce serait son dernier b�b�.
Il pleuvait : il allait sans doute pleuvoir toute la journ�e, entre quelques perc�es d'un soleil froid - comme quelqu'un qui ne sait pas rire. Soudain, parce que j'ai compris que je n'arrivais pas � rire moi non plus, je nous ai vus tous les trois tels que nous �tions le matin m�me, petit trio immuable et superficiel, avec notre indulgence les uns vis-�-vis des autres, nos malentendus rituels et cette esp�ce de malaise qui ne nous quittait plus.
- Je doute que les femmes soient autoris�es � occuper des postes int�ressants, (�) Elles ont le droit de se faire tuer a la guerre, mais pas celui de tuer elles-m�mes. Une injustice de plus.
- Tu sais pertinemment, Clary, que tu aurais horreur de tuer quelqu�un.
- La question n�est pas l�. La question, c�est que si les femmes avaient la m�me responsabilit� que les hommes s�agissant de la guerre, il n�y aurait sans doute pas de guerre.
- Tu l'aimes ?
- Bien s�r que je l'aime !
- Parce que parfois, on croit aimer une personne parce qu'elle est inaccessible.