"Le monde en 2040 vu par la CIA" : le best-seller prospectif du renseignement américain

"Le monde en 2040 vu par la CIA" : le best-seller prospectif du renseignement américain

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"Le monde en 2040 vu par la CIA" : le best-seller prospectif du renseignement américain

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Le rapport de la CIA sur le monde en 2040 est 8ème des meilleurs ventes en Essais-Document au classement GfK
Le rapport de la CIA sur le monde en 2040 est 8ème des meilleurs ventes en Essais-Document au classement GfK
© Getty - Miguel Candela

La Central Intelligence Agency (CIA) a produit un vaste rapport de prospective sur l'état du monde en 2040, qui se décline dans tous les domaines (économique, démographique, environnemental, social et politique) et dessine un monde contesté et sous-tension.

Bienvenue dans le Box Office, le rendez-vous hebdomadaire de l’émission Soft Power. On y épluche chaque semaine les tendances de la culture et les plus gros succès du moment. En partenariat avec l’institut d’études GfK pour les livres et les jeux vidéos et CBO Box Office pour le cinéma.

Dans la catégorie Essais-Document, à la 8ème place des meilleurs ventes, Le monde en 2040 vu par la CIA : Un monde plus contesté. Avec un titre pareil, ça aurait très facilement pu être un livre complotiste sur un projet de conquête du monde. Mais non, puisque Le monde en 2040 vu par la CIA a vraiment été écrit par la Central Intelligence Agency, ou plus précisément par le National Intelligence Council_,_ le Conseil National du renseignement, sorte de super think-tank institutionnel de la CIA basé à la Maison Blanche. Le rapport dans sa version originale est accessible ici. La version française est préfacée par le journaliste du Monde Piotr Smolar.

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Le but de ce grand effort prospectif, c’est de livrer à chaque nouveau président américain un état du monde à venir, des risques et des dangers qui pèsent sur les Etats-Unis, leurs alliés et le reste de l'humanité. C’est donc un boulot assez titanesque, qui croise de la data, beaucoup de data, et un effort prospectif pour imaginer à partir d’elles. Mais ce qui est plus extravagant encore : c’est que ce rapport soit rendu public. C’est ce qu’on pourrait appeler le soft power du hard power !

La CIA délivre une vision inquiétante de 2040, celle d’un monde fragmenté et contesté. Dans les démocraties occidentales, le pouvoir politique risque de continuer à perdre en légitimité, les décisions étant de moins en moins tolérées et l’Etat-providence ne parvienant plus à financer sa population vieillissante. Pour toutes ces raisons, la rapport croit en la possibilité d’intenses conflits sociaux, qui mettront en difficulté la stabilité politique des pays occidentaux.

Au plan démographique, avec 1,4 milliards d’habitants en plus, le monde ne sera ni plus tranquille, ni plus propre, et les mouvements migratoires vont s’intensifier. Bien entendu, le rapport consacre aussi de nombreux développements à la crise écologique, qui pose d'immenses défis structurels, tant au plan de l'énergie, de la dégradation de l'environnement que de la sécurité des personnes. Au total, ces paramètres contribuent bien entendu à faire de 2040 le "monde contesté" qu'imagine la CIA.

Il y aura aussi, on l'attendait, le grand paramètre géopolitique du siècle à venir, la rivalité sino-américaine, que le rapport de la CIA estime centrale. Mais il nous apprend aussi que la tendance démographie s’est maintenant inversée : la population chinoise est déjà vieillissante et c'est en réalité l’Inde qui va dépasser la Chine en population d’ici quelques années, ce qui redistribuera les rôles. Il y a enfin un volet technologique, avec les grandes tendances à venir. Comme l’IA, d’application militaire, médicale, civile. Et puis les objets connectés - il y en avait 10 milliards en 2018, il y en aura d’après la CIA des centaines de milliards en 2040. 

Malgré tous les dangers, le rapport reste optimiste sur la capacité des Etats-Unis à manœuvrer dans ce monde contesté. Mais contesté, le rapport le sera sans doute lui aussi tant il est vrai que rendre public un tel ouvrage n’est pas seulement prendre ses désirs pour des réalités ; c’est aussi de l’ordre de la prophétie auto-réalisatrice. La CIA sait très bien ce qu’elle fait. Ce n’est pas une fuite ; pas un document révélé par un lanceur d’alerte ou un Edward Snowden de 2021. C’est d’abord, ne l’oublions pas, de la communication. 

Le classement des meilleures ventes de la semaine en Essais-documents, par l'institut GfK 

En littérature, pas vraiment de nouveauté cette semaine, si ce n'est la parution des deux derniers volumes de La chronique des Bridgerton chez J’ai Lu, qui arrive directement à la seconde place du classement des meilleurs ventes. Ce qui ne change pas de d’habitude puisque depuis l’adaptation à succès par Neftlix, chaque parution ou réédition des livres Bridgerton est un best-seller instantané.

Le classement des meilleures ventes de la semaine en littérature, par l'institut GfK 

"Adieu les cons" : un demi-million d'entrées en une semaine

Au cinéma, c’est la deuxième semaine depuis la réouverture et le public français est toujours aussi présent, avec 2,2 millions d'entrées en salle. Un chiffre à peu près équivalent au très bon souvenir du mois d’août 2020, au moment de la sortie de Tenet. Mais à une différence près : gardez à l’esprit que, contrairement à l’année dernière, les 2,2 millions d’entrées sont atteints alors que les cinémas sont en jauge réduite et le couvre feu est à 21h

Et le succès parmi ces succès, c’est bien sûr Adieu les cons, le film d’Albert Dupontel sorti en octobre 2020, récompensé 7 fois aux derniers César, qui est premier du classement avec plus de 500 000 entrées sur la semaine. Adieu les cons, le style Dupontel plus généralement, c’est une fibre du cinéma français qui plaît toujours : la satire sociale sous les traits de l’humour. Dupontel lui-même la pratique très bien, lui qui a été humoriste avant le cinéma ; Dupontel, c’est aussi un peu la figure populaire de l’éternel indocile, le rebelle sans parti politique, désabusé, qui veut qu’on lui foute la paix et qui en a marre des cons. Moitié Diogène le cynique, moitié Jean Pierre Bacri.

Oliva Rodrigo, popstar d'hier et d'aujourd'hui

En musique, les Etats-Unis se sont trouvés leur nouvelle popstar : elle s’appelle Olivia Rodrigo, elle a tout juste 18 ans et avec son premier album, Sour, sorti le 21 mai, elle est déjà première du Billboard mondial et première du classement streaming global de Spotify. Bref, Olivia Rodrigo casse tout, partout, avec un retour aux sources très efficace de la pop américaine. Cela faisait longtemps que l’énergie pop-rock des années 2000, le monde sur lequel régnait Avril Lavigne, avait laissé la place à de la chanson plus lancinante, plus susurrée, plus R'n'B. Olivia Rodrigo fait aussi cela, mais elle n’a jamais peur de réactiver la nostalgie adolescente des années 2000, la poprock amoureuse et déprimée. On écoute g_ood 4 you,_ d’Olivia Rodrigo, un morceau des années 2000 premier du classement en 2021, Olivia Rodrigo, ou quand la chanteuse du futur... chante la poprock du passé.

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