Elle s’en est allée « paisiblement » à l'hôpital Lariboisière à Paris, entourée de sa fille et de sa petite-fille. Annie Girardot est morte aujourd’hui à l’âge de 79 ans. La comédienne souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis plusieurs années. En 2008, elle avait laissé la caméra de Nicolas Baulieu pénétrer dans son intimité pendant huit mois. Le documentaire (« Annie Girardot, ainsi va la vie ») se terminait sur cette phrase : « Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot ».
« Le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre »
Fille de sage-femme, Annie Girardot est née en 1931 à Paris. Elle s’est d’abord lancée dans des études d’infirmière interrompues par des problèmes de santé. Elle est entrée à la Comédie française en 1954. Jean Cocteau la décrivait comme « le plus beau tempérament dramatique de l'après-guerre ». C’est André Hunebelle qui lui a donné son premier rôle à l'écran dans « Treize à table » (1956), une comédie. Elle a joué dans les films de Michel Audiard (« Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! »), de Philippe de Broca (Tendre poulet  ) et de Claude Zidi (La Zizanie). En 1977, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour « Docteur Françoise Gailland » avant une traversée du désert dans les années 1980.
Meilleur second rôle
Claude Lelouch lui fait jouer en 1996 Mme Thénardier dans « Les Misérables » qui marque son véritable retour au cinéma. Ce rôle lui vaudra le César de la meilleure actrice dans un second rôle cette année là. « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma mais à moi le cinéma français a manqué follement ... éperdument ... douloureusement, a-t-elle confié en larmes ce soir là en recevant la précieuse statuette. Votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. » En 2002, elle obtient à nouveau ce César pour son interprétation de la mère d'Isabelle Huppert dans « la Pianiste » de Michael Haneke.
« Une femme extraordinaire »
Les hommages se multiplient après l’annonce de sa mort. Line Renaud a salué « un monument du cinéma français, une immense actrice, très instinctive et toujours juste. Son départ est bouleversant. Je suis allée l'embrasser une dernière fois dimanche soir ». Pour Claude Lelouch, « c'était la plus grande actrice du cinéma français de l'après-guerre. Elle restera mon plus beau souvenir de metteur en scène et mon plus beau souvenir d'homme. C'était une femme extraordinaire aussi bien devant la caméra que derrière ».