Coup de projecteurs sur la Croisette : la 77e édition du Festival de Cannes a officiellement débutée mardi 14 mai 2024. Camille Cottin, maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture, s’est adressée à plusieurs centaines de personnalités dans un discours attendu.
Durant cette prise de parole, rythmée par la musique et prononcée sur une scène tamisée, Camille Cottin a dépeint l’univers du "vortex cannois".
Camille Cottin tacle "les messieurs tout-puissants"
Sur la scène du Grand théâtre Lumière, Camille Cottin s’est présentée en maîtresse de cérémonie à l’humour fin et contrôlé. "Dans ce monde, l’espace, le temps, la santé aussi vont devenir des notions un peu floues, ne vous inquiétez pas, c’est normal", entame-t-elle dans un sourire.
Et poursuit : "Dans ce monde, le jour et la nuit se confondent, on part en projection très tôt le matin sans avoir dormi et on donne ses rendez-vous professionnels en pleine nuit sur une plage qui porte le nom d’une marque, c’est normal".
Avant de rebondir à sa manière sur les violences sexistes et sexuelles dénoncées au sein du cinéma français. "Je précise que les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtel des messieurs tout-puissants ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois, suite à l’adoption de la loi #MeToo et on s’en félicite", ajoute la comédienne.
Elle fait ici écho aux témoignages de plusieurs actrices, telle que Judith Godrèche, dont la prise de parole a mené à la création d’une commission d’enquête sur ces violences le 14 mars 2024.
Une référence à l’actualité internationale
Lors de son discours, Camille Cottin n’a pas hésité non plus à évoquer l’actualité internationale. Elle salue l’organisation de cette soirée mythique, propice à l’émerveillement et célébrant la culture, alors que "l’état du monde nous inquiète, voire par endroits nous glace le sang, des lignes de fracture profonde divisent les peuples, la planète brûle".
"En 1945, le réalisateur américain David Wark Griffith a lancé cette prophétie : ‘En 2024, le cinéma aura contribué à éliminer à la surface du monde civilisé tout conflit armé’", ajoute l’actrice. Avant de préciser : "Alors, on n’est pas complètement dans les temps, on est un peu charrette... Mais on y travaille, c’est promis".
Mais la maîtresse de cérémonie pense surtout à conter avec poésie la gloire du cinéma et sa capacité à créer l’étincelle. "Ici, comme disait Agnès Varda, on parle d’argent comme on parle d’amour. Et quand on se plonge dans l’obscurité, c’est pour y trouver la lumière. Cela paraît complètement fou, mais le plus fou, c’est que c’est vrai." Et de conclure, avec élégance : "Mesdames, Messieurs, chers invités, chers amis, bienvenue au 77e Festival de Cannes."