Cinq nouvelles recrues, et pas des moindres. Depuis le 22 avril 2024, l’Agence spatiale européenne (ESA) a intégré en son sein cinq nouveaux astronautes, dont Sophie Adenot. La Française est devenue la deuxième femme française à acquérir le rang d’astronaute, près de vingt ans après Claudie Haigneré, qui avait effectué deux missions dans l’espace en 1996 et 2001. La quadragénaire a été sélectionnée parmi plus de vingt mille postulants, et a déjà entamé sa formation de base. Portrait.

Un parcours imposant

Née en 1982, Sophie Adenot est la petite-fille d’un ancien mécanicien de l’Armée de l’Air, qui lui a transmis sa passion pour l’aéronautique et l’espace. Après le baccalauréat, elle commence des études d’ingénierie à l’ISAE-Supaero de Toulouse, puis part du coté de Boston (Etats-Unis) pour suivre une formation au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT). Elle démarre sa carrière professionnelle au sein d’Airbus Helicopters.

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En 2005, Sophie Adenot intègre l’Armée de l’Air. Elle obtient sa licence de planeur, et poursuit son parcours en tant que pilote d’hélicoptère. Depuis, elle compte plus de 3 000 heures de vol sur vingt-deux hélicoptères différents. Elle maîtrise l’anglais, l’allemand et le russe, et possède également quelques notions d’espagnol. Pendant tout son parcours, elle n’a jamais perdu de vue son rêve d’aller dans l’espace.

Un entraînement intense depuis plus de deux ans

En 2022, Sophie Adenot est sélectionnée avec quatre autres apprentis astronautes - parmi 22 500 candidats - pour intégrer l’ESA. Leur entraînement de base, qui a démarré l’année suivante, "donne aux candidats une complète compréhension et compétence dans diverses disciplines, essentielles pour leurs rôles et responsabilités futurs dans l’espace", précise le site de l’Agence spatiale. Au programme : enseignements en biologie fondamentale, cours d’astronomie, ou encore entraînements en piscine pour se rapprocher des vraies conditions de l’espace.

Dans une interview accordée au site Futura Sciences fin avril 2024, Sophie Adenot est revenue sur cet intense entraînement. "C’était génial. Il y avait tout l’enseignement théorique, qui va nous servir à dialoguer avec les chercheurs avec qui on va travailler sur les expériences scientifiques à bord de l’ISS (la Station spatiale internationale, ndlr). (…) Il y avait aussi beaucoup de sport, parce qu’à bord de la Station, c’est deux à deux heures trente de sport par jour. Il faut donc suffisamment connaître son corps pour faire tous les mouvements sans se blesser à bord de la station".

C’est le 22 avril 2024 que Sophie Adenot et ses quatre collègues ont reçu leur diplôme d’astronaute. Les nouveaux diplômés se sont également vu décerner l’écusson officiel porté par tous les astronautes de l’ESA. Le jour-même, le président de la République Emmanuel Macron a adressé ses félicitations à la nouvelle astronaute dans un tweet posté sur X (ex-Twitter). L’astronaute français Thomas Pesquet s’est, de son côté déclaré "tellement heureux" pour sa nouvelle confrère.

Pas de missions prévues pour le moment

Ce nouveau statut pour Sophie Adenot ne constitue cependant pas encore un ticket pour l’espace. Elle et ses quatre confrères vont être affectés à "des tâches opérationnelles au sein de l’ESA (…) jusqu’à ce qu’ils soient affectés à leur mission spatiale et progressent vers les prochaines phases d'entraînement", précise l’agence dans son communiqué. De plus, les prochaines grandes missions de l’ESA ne se limitent pas à l’ISS : l’agence collabore notamment avec la Nasa pour les missions Artemis, qui ont pour objectif de retourner sur la Lune.

"Nous allons passer dans une phase qui est une phase d’attente d’une assignation à mission qui arrivera plus tard, explique Sophie Adenot à Futura Sciences. Chacun d’entre nous aura une place de vol longue durée avant 2030. Ça va arriver très vite". En attendant, Sophie Adenot va profiter de plusieurs semaines de vacances bien méritées.