À défaut d’être accessibles par le prix, les JO de Paris 2024 tenteront au moins d’être accessible pour les personnes en situation de handicap (PSH). Avec 280 000 billets réservés aux PSH, l’événement olympique promet d’être ouvert à tous. Encore faut-il pouvoir se rendre sur les sites olympiques.
Une solution qui trouvera en partie sa réponse grâce aux minibus qui vont partir de huit gares parisiennes directement vers les sites de compétition franciliens. Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités, inaugurait l’un d’entre eux ce jeudi 16 mai à la station « Rosa-Parks » : « C’est une première mondiale. Nous avons l’ambition de faire de ces Jeux olympiques les premiers entièrement accessibles en transports en commun et pour tous types de handicap », déclare-t-elle.
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De nouveaux véhicules et de nouveaux chauffeurs
Dans le détail, ce sont 150 minibus qui ont été achetés, des Citroën Jumpy, les mêmes que les dispositifs Pam (Pour aider à la mobilité) déjà présents à Paris et en petite couronne. Une centaine de chauffeurs du Pam ont d’ailleurs pu « être récupérés, car le flux de voyageurs dans le Pam, en août, est beaucoup plus faible », éclaire Valérie Pécresse. 50 chauffeurs-accompagnateurs supplémentaires ont déjà été recrutés et formés au transport de public en situation de handicap.
Pour réserver, les personnes en situation de handicap recevront un mail une fois leur billet réservé. Il faudra ensuite indiquer l’événement auquel elles souhaitent assister, à quelle heure et quelle date puis choisir une gare de départ pour rejoindre le site olympique souhaité.
Les vans partiront de huit gares :
- Paris Austerlitz ;
- Paris Bercy ;
- Paris Gare de l’Est ;
- Paris Gare de Lyon ;
- Paris Gare du Nord ;
- Paris Montparnasse ;
- Paris Saint-Lazare ;
- Rosa Parks.
Les navettes pourront accueillir entre 1 et 8 personnes en fonction des handicaps (moteurs, cognitifs, sensoriels ou psychiques). Mais cela va-t-il être suffisant ? « On adaptera au cas par cas, poursuit la présidente de la région Île-de-France, puis il y aura 1000 taxis totalement équipés qui seront mis à disposition des personnes en situation de handicap. » Mais le prix d’un taxi n’est pas le même que celui d’un voyage en navette, qui ne s’élèvera qu’à 4 euros. Mais pourquoi ne pas opter pour la gratuité ? « On ne veut pas de ‘lapins’. Que des gens s’inscrivent puis, comme c’est gratuit, annulent au dernier moment », conclut Valérie Pécresse.
Un projet amené à devenir « un héritage des Jeux »
« Ce qui est une vraie première, c’est que tout se fait en autonomie », note Ludivine Munos, triple médaillée olympique en paranatation et en charge de l’intégration paralympique et de l’accessibilité des JO de Paris 2024. « Toutes les personnes qui ont des billets ‘porteurs de handicap’ vont recevoir un mail pour les informer de tous les dispositifs qui existent, dont les navettes », explique la championne paralympique.
Car si les Franciliens ont l’habitude de ces dispositifs, « là on accueille des spectateurs venus de partout, qui ne connaissent pas forcément et ont peur de la mobilité dans la région », détaille Ludivine Munos. Et pour guider de manière fluide le monde entier, on retrouve la fameuse signalétique rose du réseau de transport Francilien, qui indique le chemin jusqu’au parvis de la gare où attendront les navettes.
Si ce système ne sera pas directement pérennisé après les JO, l’événement olympique et paralympique s’achevant le 8 septembre, les nouveaux véhicules seront « un héritage des Jeux » et viendront compléter la flotte de la Pam. Preuve que les JO de Paris 2024 sont un bon moyen pour accélérer les innovations, dans tous les domaines.
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