«Il faut que je me remette de tout ça» : Édouard Baer mal à l’aise et confus sur #MeToo face à Laurent Delahousse

VIDÉO - Le comédien était l’invité du journaliste dans l’émission «20 h 30 : le dimanche». Alors que ce dernier le questionnait sur la prise de parole des femmes, notamment dans le cinéma, il s’est montré très troublé.

Ce dimanche 12 mai, Laurent Delahousse avait invité Édouard Baer et Dua Lipa dans son émission «20 h 30 : le dimanche» sur France 2. Il a débuté le programme avec une longue interview du comédien venu présenter son spectacle Ma candidature qu’il jouera au Théâtre Antoine à partir du 4 juin.

Le présentateur du journal télévisé a d’abord interrogé l’acteur sur son actualité et l’a fait réagir notamment à des extraits de discours de certains hommes politiques. Puis, il a balayé la riche carrière d’Édouard Baer avant de le faire réagir au sujet de #MeToo. Apparaissait alors, derrière les deux hommes, les photos de Vahina Giocante, Flavie Flament, Anne Parillaud, Judith Godrèche et Isild Le Besco.

«La prise de la parole des femmes, quand on est comédien aujourd’hui, on le voit et pas seulement des comédiennes, elles se plaignent souvent que les hommes se taisent. Est-ce que vous considérez que les hommes ne parlent pas assez, ne défendent pas assez ou n’expriment pas une sorte de mea culpa ?», l’a questionné Laurent Delahousse. «Vous vous rendez compte qu’il y a douze sujets en un là, il y a douze prises de parole différentes, il y a des scandales...», a débuté Édouard Baer. «Il y a des histoires chacune différente autour d’un même thème», a acquiescé le présentateur. «Oui, tout est différent, a poursuivi le comédien. Il y a des saloperies, il y a des malentendus... Je pense que c’est les médias qui réunissent tout ça dans une grande cause d’époque.» Cette fois, Laurent Delahousse n’était pas d’accord avec son invité. «Non, il n’y a pas que les médias. Je pense que ces femmes ont en commun une même cause.»

«Oui mais qu’il y a une histoire personnelle qui est différente pour chacune, a renchéri l’acteur avant d’avancer sa théorie. Le problème des femmes au travail, avant jusqu’aux années 60, les femmes étaient cantonnées à la maison. Dès qu’on était dans la rue ou au travail on était chez les hommes, donc les hommes se comportaient d’une façon assez étonnante. Vous voyiez une femme qui marchait dans la rue dans les années 60, les hommes s’arrêtent, commentent son physique, ses vêtements... le monde du travail aussi. On était chez les hommes. Maintenant, ce qui est merveilleux, c’est qu’on va être chez les hommes et chez les femmes. Il n’a pas un lieu où les hommes ne seront plus chez eux. »

Évidemment qu’on se comporte différemment

Édouard Baer à propos des femmes

Laurent Delahousse a alors poursuivi son propos : «Et les hommes peuvent, doivent, selon vous, les accompagner un peu plus ?» Édouard Baer a répondu, non sans confusion. «Oui, sûrement, les hommes en tant que les hommes et les femmes en tant que les hommes (sic). En tous les cas, être vigilant autour de nous. Il y a des femmes qu’on croise, avec qui on travaille, des femmes avec qui on vit : évidemment qu’on se comporte différemment. Il y a des choses qu’on a incluses dans notre vie, oui, par rapport aux années 80-90.»

Le journaliste a ensuite posé alors le doigt sur le climat de suspicion qui règne en ce moment et a demandé au comédien si ce dernier était terrible : «Oui c’est terrible parce que tout est lié, poursuit-il. Et puis, le fait de ne plus passer par les tribunaux fait que toute parole serait bonne à dire, à répandre. Et puis des gens qui se sont montrés, des acteurs, des hommes politiques, c’est trop tentant aujourd’hui. Avant, la parole des hommes était dominante et, aujourd’hui, il y a une sorte d’inversion avant qu’il y ait un rééquilibrage.» Laurent Delahousse a alors coupé la parole à Édouard Baer pour ajouter : «Mais elle est nécessaire cette prise de parole...»

Le présentateur a enchaîné avec le questionnaire de Bernard Pivot rendant, par là même, hommage à l’écrivain et journaliste disparu le 6 mai dernier. Il a tour à tour demandé à Édouard Baer son mot préféré et son mot détesté, le son qu’il aime, son juron favori ou encore le métier qu’il n’aurait pas aimé faire du tout. À ce moment-là, le comédien est parti dans un grand rire nerveux avant de reparler de #MeToo. «Tout à coup je suis précipité dans les questions... On vient de parler d’un thème qui est tellement d’époque où chaque phrase est millimétrée que je suis encore là-dessus, a-t-il expliqué. C’est ça qui est fou voyez-vous, chaque phrase est disséquée, prise sur internet “il a dit ça”, et tout à coup on devient le porte-parole d’une cause ou de l’autre donc là je suis encore dans les questions d’avant.»

Édouard Baer a finalement réussi à se recentrer et à répondre aux dernières interrogations de Laurent Delahousse. À la fin, il a tout de même soufflé en disant : «Il faut que je me remette de tout ça.»

«Il faut que je me remette de tout ça» : Édouard Baer mal à l’aise et confus sur #MeToo face à Laurent Delahousse

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72 commentaires
  • DelisKesens

    le

    Quelle triste époque ou plus rien ne peut être dit sans être décortiqué, réinterprété selon celui qui retranscrit en toute subjectivité.
    Eurk

  • anonyme 18154

    le

    Delahousse : tout dans la coiffure, aucune idée personnelle

  • Mathilde B

    le

    Je ne serais pas étonnée que Laurent Delahousse, qui se présente en grand inquisiteur et moralisateur, ait des choses à se reprocher

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