Conférence du parti Wagenknecht en Saxe : une fête pour ceux qui en ont assez du changement

Le BSW travaille en Saxe de manière disciplinée en termes de cadres. Il essaie de combiner un son de justice de gauche et beaucoup de nostalgie du passé.

Comme prévu, elle a également été au centre de l’attention des médias lors de la conférence du parti d’État saxon du BSW : Sahra Wagenknecht Photo : Sébastien Kahnert/dpa

Le parti Wagenknecht est une double nouveauté. Il combine programmatiquement une politique sociale modérée de gauche avec un conservatisme culturel de droite. Jusqu’à présent, cela a été aussi rare que l’accent mis sur une seule personne au sommet.

La fixation sur les gens est depuis longtemps une pratique courante en Europe, de Berlusconi à Kurz en passant par Wilders. La politique fédérale allemande a jusqu’à présent été polarisée différemment : objective, plus cool, plus orientée vers les partis que vers le leadership. Il n’y avait aucune expérience de gouvernement charismatique. Le BSW est une sorte de test du populisme pour la culture politique locale.

La fête, qui ne peut pas encore être identifiée sur place, est toujours une réservation aérienne. La conférence du parti en Saxe mais cela montre que Wagenknecht est une force avec laquelle il faut compter. Le groupe trié sur le volet, composé de quelques dizaines de membres du parti, est allé travailler à Dresde dans une discipline professionnelle, presque cadre. Pas de débat. Tout de haut en bas, centré autour de l’étoile. Ce style néo-autoritaire est à des kilomètres du chaos populaire qui a caractérisé les débuts des Verts et de l’AfD.

Wagenknecht utilise une rhétorique pacifiste qui rejette l’agression impériale de Poutine. BSW rencontre les auteurs et les victimes. Même les références consciencieusement intercalées à la condamnation de la guerre de Poutine n’y changent rien. BSW veut à nouveau acheter du gaz russe et ne pas fournir d’armes à Kiev – c’est-à-dire cofinancer l’impérialisme russe et forcer l’Ukraine à se rendre. Cette attitude trahit un égoïsme brutal et matériel. L’Allemagne d’abord, entourée de paroles de paix. Vous vous présentez comme un ange de paix et dénoncez les autres comme des bellicistes.

Mais il y a aussi d’autres sons. BSW tente de trouver un équilibre entre l’esprit d’entreprise populiste indigné et la realpolitik, une combinaison d’un peu de justice du parti de gauche et de beaucoup de nostalgie du passé.

L’avenir que BSW conçoit est semblable au passé. C’est un monde avec moins de migrants et avec des écoles primaires sans ordinateurs portables où l’on apprend encore la lecture, l’écriture et le calcul. Les voitures à combustion allemandes solides seront encore sur les routes dans plusieurs décennies.

Contrairement à l’AfD, BSW ne nie pas le changement climatique, mais ne le considère pas comme si urgent. Cela alimente l’illusion que l’on peut tenir à distance les exigences de la gigantesque restructuration de la société, neutre pour le climat, qui s’annonce.

Cette promesse nostalgique est au cœur de BSW. C’est une offre aux petites villes, à la vieille classe moyenne, aux milieux qui se sentent laissés pour compte dans le capitalisme d’auto-réalisation. Le mélange idéologique de mépris des élites, de tons nationalistes et de défense de la normalité s’adresse à ceux qui en ont assez du changement et se sentent dépassés. Il y a quelque chose de régressif là-dedans. Et quelque chose de soulageant.

Cela ne convient pas pour l’avenir. Réussi pour le moment – ​​peut-être.