Niger: le Premier ministre accuse le Bénin et la France de vouloir déstabiliser son pays
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Niger: le Premier ministre accuse le Bénin et la France de vouloir déstabiliser son pays

Lors d'une conférence de presse ce samedi 11 mai, le Premier ministre nigérien a fustigé les autorités béninoises. Les relations avec le voisin du Sud sont extrêmement tendues et les relations diplomatiques au point mort. En cause, la fermeture de la frontière coté nigérien, et le blocage des exportations d'hydrocarbures de l'autre.

M. Ali Mahaman Lamine Zeine, en conférence de presse à Niamey le 4 septembre 2023.
M. Ali Mahaman Lamine Zeine, en conférence de presse à Niamey le 4 septembre 2023. AFP - -
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Entouré de certains membres de la junte et du ministre du Pétrole, le Premier ministre du NigerAli Mahaman Lamine Zeine accuse le Bénin de vouloir asphyxier économiquement le Niger.

Selon lui le blocage de l’exportation du pétrole brut via le port de Sémè Kpodji viole une dizaine d’accords bilatéraux signés entre les deux pays, mais aussi avec la Chine, co-propriétaire de l’entreprise qui exploite les hydrocarbures nigériens.

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Pour Mahaman Lamine Zeine, ce sont des milliers d'emplois directs et des revenus fiscaux importants qui sont en péril. Début mai, le Bénin a interdit aux navires de charger du pétrole nigérien tant que Niamey ne rouvre pas sa frontière

Autre déclaration du Premier ministre de transition : la frontière avec le Bénin demeure bien fermée, « question de sécurité », dit-il...

Des bases françaises au Bénin

Mahaman Lamine Zeine affirme également avoir des preuves de la présence de cinq bases françaises au Bénin. Elles abriteraient « des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays ».

Pour de nombreux analystes sécuritaires de la région, certes le Bénin et la France coopèrent militairement – Cotonou ne s'en est jamais caché. Mais l'accusation de vouloir « déstabiliser » son voisin nigérien est, selon ces nombreux experts, infondée.

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Mahaman Lamine Zeine a terminé sur une forme d'ouverture son allocution. Il souhaite qu'une solution soit trouvée. Le Niger a demandé à la partie chinoise de jouer la médiatrice.

« Aucune force étrangère installée au Bénin »

Wilfried Houngbedji, le porte-parole du gouvernement béninois, au micro de notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan, dément formellement les accusations du Premier ministre du Niger sur l’existence de cinq bases militaires étrangères visant à déstabiliser son pays. « Nous n'avons aucune force militaire installée au Bénin. Comme tous les pays, nous pouvons avoir des partenariats structurels avec certains pays, comme la Russie avant, avec les État-Unis, avec les Belges, avec les Français, qui viennent instruire de temps en temps nos éléments. À l'heure où je vous parle, nous n'avons aucune base militaire étrangère installée chez nous. Dans notre stratégie de riposte efficace, nous avons entretenu un maillage de notre territoire en construisant des petits camps militaires dans des zones que nous avons jugés stratégiques pour assurer l'intégrité de notre territoire et la sécurité de nos populations. C'est depuis au moins décembre 2022, soit bien avant le coup d'État intervenu au Niger. »

Le porte-parole insiste : « Nous sommes prêts demain à ce que le Niger envoie tout ce qu'il compte de journalistes indépendants au Bénin. On va organiser pour eux une mission et ils verront très bien qu'il n'y a que des Béninois qui tiennent ces camps et que, contrairement à ce que dit Monsieur le Premier ministre du Niger, ces camps ne servent pas à former des jihadistes. Nous savons très bien qui sont ceux qui entretiennent, alimentent et financent cette rhétorique. »

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