Le film débute par un avertissement qui se concentre sur l’essentiel, inspiré de faits réels, il ne montre pas exactement la réalité. Une affaire de principe déroule le fil d’évènements ayant abouti à la directive européenne à l’origine de la disparition des noms de marques sur les boites de cigarette avec l’adjonction d’images destinées à dégouter les fumeurs. Le film conclut en soulignant qu’un tiers de jeunes en moins s’est mis à fumer grâce à cela, c’est bien l’essentiel, le reste n’est que péripétie. Le film suit une enquête avec José Bové en Hercule Poirot, pourquoi pas, un peu exagéré mais pas désagréable.

José Bové en enquêteur obtus

Le célèbre fumeur de pipe et producteur de roquefort est au centre d’un récit de conflit d’intérêt entre commission européenne et grands industriels du tabac, avec des avalanches de sous versés aux premiers par les secondes pour graisser la pâte des institutions contre la promesse d’un minimum d’entraves à la distribution des cigarettes. Rien d’original, le capitalisme ne veut pas votre bien mais amasser le plus d’argent possible. Et comme les bâtiments de l’UE sont filmés comme des lieux opaques et robotiques avec un minimum d’émotions, il n’est pas difficile de penser que les dirigeants ne sont pas trop difficiles à convaincre contre une belle montagne de billets. Le réalisateur Antoine Raimbault s’est intéressé à cette histoire de financement des institutions publiques par des intérêts privés pour montrer que l’Europe n’est pas un symbole très flatteur de démocratie exemplaire. Le commissaire européen à la santé est viré sur des motifs fallacieux, José Bové s’est insurgé combien même il n’était pas du même bord politique, par principe comme dit le titre. Se faisant, il a découvert une belle histoire de magouille mettant en cause directement l’ancien président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. Bové a passé 10 ans au Parlement européen, cette figure contestataire n’a pas hésité à secouer le cocotier européen opaque et contre-démocratique où tout se décide en secret derrière les portes hermétiquement fermées. Le film s’intéresse donc à l’enquête menée à la manière des journalistes dans les Hommes du Président par l’équipe de José Bové. Malus écologique, les enquêteurs prennent beaucoup l’avion pour rencontrer des protagonistes, et tout est très rapide, film oblige. Le film évoque le grand groupe américain Philip Morris, un fabricant suédois de Snus, des acronymes européens indéchiffrables (OLAF, PPO, MIG, PLOIUYHGF…), les bâtiments européens font peur et ressemblent à de gigantesques ordinateurs. Derrière les sourires de façade, une énorme entreprise d’anti-démocratisation, c’est certain…

Le rythme est tendu, entre découvertes et intérêts privés, avec au centre des comportements très contestables des dirigeants européens non démocratiquement élus, on le rappelle…

Synopsis: Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet. Tiré de faits réels.