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RÉCIT. US Concarneau : Histoire d’un rendez-vous manqué… Retour sur la première saison en Ligue 2

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Comme ici au Moustoir après la victoire (4-2) face à Bordeaux, les Thoniers remercient leurs supporters qui les ont suivi partout malgré leur statut de nomade. © Thierry Creux / Ouest-France

L’US Concarneau a terminé sa première saison en Ligue 2 sur une fausse note à Auxerre (défaite 4-1), vendredi 17 mai, et une 19e place au classement synonyme de retour en National. Retour sur cette longue et usante saison où le plaisir n’aura été que très peu présent.

L’histoire avait tout pour être belle. Pour la première fois, après une montée acquise le 26 mai 2023 dans les ultimes minutes de la dernière journée de National au stade de la Source contre Orléans (victoire 2-1), l’US Concarneau accédait à la Ligue 2. Même dans ses rêves les plus fous en reprenant, dix ans après son père Guy en 2003, la présidence du club, alors en CFA, Jacques Piriou n’y songeait pas. « Je ne peux pas dire qu’on pensait au monde professionnel, nous racontait avant le coup d’envoi de la saison le président des Thoniers. Déjà, c’était d’ancrer le club dans le territoire. »

L’USC avait les atouts pour faire tomber sous son charme la Ligue 2 : une identité bretonne revendiquée, un public de passionnés et un stade « à l’anglaise », pouvant se transformer en terre hostile pour des adversaires non aguerris, quand la mode est à la modernisation et aux grosses enceintes.

Intersaison mouvementée

Si la Ligue 2 était prête à l’accueillir, l’US Concarneau ne l’était pas. En tête de ces infrastructures obsolètes, le stade Guy-Piriou n’était pas aux normes. Sentant la bonne saison se rapprocher, le club voulait l’anticiper depuis quelques années. Pas la mairie. Où jouerait l’USC ? Une folle course contre-la-montre se lançait avec le couperet de se voir refuser la montée. C’eut été une catastrophe pour le club. Sur le gong (à 18 h 30 le 30 juin pour minuit), les Thoniers se mettaient en conformité avec la Ligue de football professionnel. L’US Concarneau devrait jouer ses rencontres à domicile au Roudourou (Guingamp), au Moustoir (Lorient) et à Francis-Le Blé (Brest) auxquels s’ajouteront Michel-d’Ornano (Caen) et le Roazhon Park (Rennes).

Cette bonne nouvelle arrivait deux jours après la reprise de l’entraînement à laquelle seulement seize joueurs participaient, dont une seule recrue (Matondo) et avec Stéphane Le Mignan aux commandes. Le technicien breton avait laissé planer le doute sur son avenir quelques jours après le titre de National. Des clubs de Ligue 2 toquaient à la porte alors que le technicien breton craignait le contexte et réclamait une restructuration de l’organigramme avec la création d’un poste de responsable du recrutement pour le soulager. L’ancien Caennais et Angevin Philippe Leclerc était nommé durant l’été.

Les Thoniers n’avaient pas imaginé la montée ainsi. « J’ai vécu dans une machine à laver. À chaque jour suffisait sa peine. On ne peut pas dire que j’ai profité de cette montée. 48 heures, allez 72 heures… Il a fallu tout de suite se remettre au boulot », avouait Jacques Piriou.

Premier arrivé, dernier servi

Mais cette problématique du stade était devenue la seule préoccupation et faisait prendre un retard considérable à l’US Concarneau pour préparer ce qui devait être une saison de fête, la plus belle de son histoire.

À commencer par le mercato car il fallait reconstruire une performante ligne offensive décimée après le départ d’Amine Boutrah, élu meilleur joueur du National la saison précédente. Gaoussou Traoré aussi pliait bagage la faute à un litige dans son contrat illustrant que le club n’avait connu que le monde amateur jusqu’ici.

D’autres s’étaient vus remercier (Mannai, Rabillard). Était-ce le bon choix ? Il serait facile de refaire l’histoire après coup. Ils n’auraient pas fait tache. Mais là encore, par méconnaissance du marché Ligue 2 et avec un entraîneur qui n’y avait plus entraîné depuis plus de dix ans, le club prenait une nouvelle claque pour bâtir un effectif en capacité de se maintenir.

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Avec le plus petit budget de Ligue 2 (6,5 millions d’euros amputés de 800 000 € de location de stade), la reconstruction était délicate et la situation extra-sportive effrayait plus d’un joueur. Malgré la montée, l’US Concarneau restait toujours en concurrence avec les grosses écuries de National et devait se contenter des fonds de tiroir, tenter des coups ou en relancer d’autres.

Début en Ligue 2, Merdji à jamais le premier

Après une moitié d’été à parler de tout, sauf du sportif, l’US Concarneau dont le recrutement était encore loin d’être terminé, et elle allait le ressentir, lançait enfin sa saison. Le 5 août 2023, l’USC concédait le nul (0-0) contre Bastia dans un stade du Roudourou qui, à l’image du reste de la saison, sonnait creux (1 875 spectateurs alors que le stade Guy-Piriou avait accueilli plus de 3 000 spectateurs de moyenne la saison précédente et 5 800 lors des deux derniers matches).

Les Thoniers évitaient la défaite mais perdaient jusqu’à la fin de la saison leur meilleur buteur Fahd El Khoumisti (ligament croisé), qui avait aussi manqué un penalty durant la rencontre. Quelques semaines plus tard, même mésaventure pour le défenseur central Mamadou Sylla (ménisque). Les problèmes s’accumulaient pour une US Concarneau qui n’en avait pas besoin au cœur d’un long mois d’août où elle ne parvenait pas à faire trembler les filets. L’apprentissage de la Ligue 2 était rude (1 point en quatre matches contre Bordeaux, Caen et le Paris FC).

L’US Concarneau a cru au maintien

Après 461 minutes de disette, Yanis Merdji, arrivé deux semaines plutôt, libérait l’US Concarneau et inscrivait le premier but de l’histoire du club en Ligue 2 pour égaliser contre Annecy (1-1). Le Lyonnais débutait son histoire avec l’USC sous les meilleurs auspices. Ce but ne sera pas prémonitoire de la suite. Stéphane Le Mignan décidera de ne plus compter sur l’ancien Niortais à compter de janvier.

L’entraîneur à la tête de l’US Concarneau depuis 2020 n’est pas exempt de toutes responsabilités dans la relégation, en dépit de tous les boulets accrochés aux pieds des Thoniers qui les ont tirés vers les profondeurs du classement.

Le côté jusqu’au-boutiste de Stéphane Le Mignan lui jouait des tours. Car oui, l’US Concarneau, a compté jusqu’à sept points d’avance sur le premier relégable Dunkerque (le 10 février à la faveur de la victoire 3-0 à Annecy) et se voyait déjà accueillir en août 2024 un match de Ligue 2 à Guy-Piriou dont le projet de modernisation et de mise aux normes était validé en avril. Quelques rêveries de barrages, qui n’étaient qu’à 5 points, faisaient leur apparition dans la tête de certains du vestiaire.

Un miracle permanent alors qu’une saison galère était prédite aux Thoniers qui avaient lancé leur saison à la faveur d’un festival offensif à QRM (3-2, 6e journée) et de victoires renversantes à Lorient contre Dunkerque (4-3, 10e journée) et Ajaccio (2-1, 12e journée). Des prestations pas encore abouties, mais prometteuses. Petit à petit, l’US Concarneau prenait la mesure de la Ligue 2. Mais la chute ne fut que plus lourde. Alors comment a-t-elle pu gâcher une telle avance ?

Ne pas se servir du contexte comme seule excuse

Stéphane Le Mignan comptait bien prendre le contrepied d’un championnat réputé plus athlétique en confortant des principes de jeu qui ont fait sa marque de fabrique depuis son arrivée dans la ville close. Exceptées les quatre premières rencontres de championnat, lors desquelles à peine 50 % des recrues étaient arrivées, l’USC prenait 21 points en 15 rencontres grâce à une animation offensive régulée autour des deux pointes Ba et Ndombasi. Un rythme de croisière qui aurait permis à l’USC de se maintenir. Avec peu de moyens, « SLM » était en passe de réussir l’impossible.

Mais au retour des vacances de Noël, l’US Concarneau, au style déjà bien académique, était en plus devenue trop lisible pour ses adversaires. Déjà avant la trêve, les premiers signes d’essoufflements faisaient leur apparition avec des prestations moins consistantes face à Rodez, Grenoble ou encore Guingamp, consécutives à la perte du détonateur Nassim Chadli, dont ses ischios ne lui permettront pas de jouer un rôle sur la phase retour.

Il était remplacé au mercato par Kandet Diawara (prêté par Le Havre) et Bevic Moussiti-Oko, qui arrivait blessé et ne pourrait pas aider les Thoniers dans leur mission maintien avant la 33e journée. Sans remettre en doute les qualités de l’attaquant Congolais (2 buts), Stéphane Le Mignan avait surtout besoin d’un joueur disponible de suite pour relancer une attaque en difficulté avec le départ de l’international mauritanien Pape Ibnou Ba à la Coupe d’Afrique des Nations. Mais il était le choix numéro 1 du coach concarnois et son vœu était assouvi (on passera l’échec du pari Bryan Pelé qui a empêché de se renforcer par ailleurs).

Le Mignan aussi a ses torts

Surtout, Stéphane Le Mignan changeait, sans justification, le visage d’une attaque qui lui avait permis d’être dans les clous à mi-saison. Ndombasi (110 minutes sur la phase retour) sortait de l’équipe, comme les arrières gauches Sans et Wahib, retenus au mercato hivernal (86 minutes à eux deux), qui voyait Georgen et Etuin, pas spécialistes du poste, leur être préféré alors même qu’un Julien Faussurier tirait la langue de l’autre côté. Stéphane Le Mignan a la réputation d’être dur avec ses hommes, ces joueurs en faisaient l’amère expérience en ne rentrant plus dans le cadre de jeu du moment du technicien breton.

Cette gestion se mêlait avec des choix pour le moins étonnants qui ne rendaient service à personne (Paro arrière droit contre Angers, Rodrigues encore trop tendre pour assumer seul le poids d’une attaque de Ligue 2). Au contraire, avec ces choix délibérés, « SLM » se coupait de forces vives qui ne rechignaient pourtant pas à continuer à travailler en silence alors que l’usure mentale et physique d’une saison compliquée finissait de tirer sur un groupe déjà en souffrance. Si encore les résultats lui avaient donné raison… Jamais pendant la série de douze matches sans victoire (4 points sur 36 possibles) Stéphane Le Mignan ne parvenait à inverser le cours de l’histoire. Jamais un élan de révolte ne traversait les rangs concarnois.

Au lieu de ça, Stéphane Le Mignan s’enfermait dans ses idées, quitte à laisser sur le banc son meilleur buteur Pape Ibnou Ba plusieurs rencontres, finissant d’entamer la confiance d’un homme qui marche à celle-ci et qui a longtemps permis à toute une ville d’y croire. « Je préfère tomber avec nos idées qu’avec celles d’une autre personne qui ne sont pas appropriées à l’équipe », avouait, en mars, le principal intéressé.

Il fallait un Bordeaux malade et déjà la tête aux vacances (4-2, le 10 mai) pour offrir aux supporters Concarnois, au Moustoir, un maigre lot de consolation pour la Der’à domicile. Mais il était déjà trop tard.

 
Dylan LE MÉE.    Ouest-France  

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