"Faye a l’habitude de venir incognito, juste pour voir des films": au Festival de Cannes, Faye Dunaway révèle ses failles dans un documentaire - Monaco-Matin

"Faye a l’habitude de venir incognito, juste pour voir des films": au Festival de Cannes, Faye Dunaway révèle ses failles dans un documentaire

"Faye", le beau documentaire du Français Laurent Bouzereau, rend hommage à l’immense actrice, mais évoque aussi ses faiblesses intimes…

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Alexandre Carini Publié le 17/05/2024 à 13:30, mis à jour le 17/05/2024 à 13:30
(Photo Sébastien Botella)

Elle descend les marches de la salle Agnès Varda, soutenue par Laurent Bouzereau d’un côté, et par son fils Liam de l’autre. Silhouette à la démarche un peu hésitante, à 83 ans. Mais l’aura de Faye Dunaway semble inébranlable, même si elle n’a plus tourné depuis quelques années.

"C’est un honneur de partager un film avec Cannes, merci infiniment d’être venu. Je vous souhaite une belle projection", s’efforce-t-elle de prononcer dans ce français qu’elle a appris en quinze jours durant le tournage de "La Maison sous les arbres", sous la direction de René Clément.

L’actrice a toujours été perfectionniste. Avec l’élégance d’apprécier la France. La projection en avant-première de "Faye", portrait intimiste de cette légende hollywoodienne, ne fait que renforcer son histoire d’amour avec le Festival. Même sans fouler le tapis rouge. "Depuis de nombreuses années, Faye a l’habitude de venir incognito, juste pour voir des films, pour la passion du cinéma", révèle le délégué général Thierry Frémaux. Une "vedette" de la Croisette, jusqu’à en devenir l’égérie en 2011, avec une photo en noir et blanc de Jerry Schatzberg pour incarner la 64e édition. Tout un parcours de vie, qui lui a permis de tenir le très haut de l’affiche.

Hollywood a frappé à la porte

"J’ai toujours voulu être actrice", affirme-t-elle à plusieurs reprises dans le doc. Une vocation en forme d’évasion, alors que la désunion de ses parents n’a pas rendu son "enfance très heureuse".

Mais la jeune fille du Sud (née en Floride) se trouve des pères de substitution avec Elia Kazan, prof de théâtre à Boston qui lui "apprend à se servir de ses émotions et à ne pas retenir ses larmes", et le dramaturge William Alfred qui nourrit sa culture artistique. La scène à Broadway, "et puis Hollywood a frappé à la porte".

Avec "Bonnie and Clyde", c’est surtout elle qui fait le braquage du siècle dans la Mecque du cinéma. Son personnage de femme bandit branchée (au côté du beau Warren Beatty) la consacre déjà star, mais aussi icône de mode, dont on copie le style au béret.

Faye Dunaway dans "Bonnie and Clyde", aux côtés de Warren Beatty. (DR).

Détective privée face à Steve McQueen (avec lequel elle échange un long baiser) dans "L’Affaire Thomas Crown", elle enchaîne les succès aux prestigieux partenaires (Robert Redford dans "Les Trois Jours du Condor", Marcello Mastroianni avec lequel elle aura une liaison clandestine de deux ans).

"C’était le roi de l’Europe, l’amour de ma vie, mais quitte à être quittée, j’ai préféré le faire en premier. Et puis, j’ai appris à ne pas trop m’attacher." Mais elle acquiert aussi une réputation d’actrice parfois "compliquée" et Jack Nicholson la surnomme "Dunaway la terreur" sur le plateau de "Chinatown", où elle a des éclats avec Polanski.

Oui, mais ses sautes d’humeur cachent une plus profonde douleur: des troubles bipolaires, maniaco-dépressifs, qui nuisent à son tempérament et nécessite toujours un traitement. Autre faiblesse avouée, un penchant à l’ivresse (son père était alcoolique) dont elle devra se sevrer. Même si cette addiction a servi l’un de ses plus beaux rôles de "Barfly". aux côtés de Mickey Rourke.

Qu’importe le flacon, son talent la porte jusqu’à l’Oscar dans "Network", où elle campe une journaliste TV ambitieuse et intraitable, qui sacrifie tout à sa réussite professionnelle. La suite est parfois moins heureuse, notamment son interprétation de Joan Crawford dans "Maman très chère", qui se fera étriller par la critique. "Je ne le referais pas;, mais je ne le regrette pas", commente-t-elle sobrement.

Les lumières du 7e art se font désormais plus tamisées à son égard. Mais à Cannes, Faye Dunaway ne sera jamais so far away...

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