Un communiqué consensuel de Washington et Niamey sur le retrait des troupes

Photo de famille de la délégation américaine conduite par Christopher Maier, en présence du directeur du développement des forces conjointes au sein de l'Etat-Major inter-armées, le général Dagvin Anderson, reçue à Niamey par une délégation du ministère de la Défense conduite par le chef d'Etat-Major de l'armée de Terre, le colonel-major Mamane Sani Kiaou

Dans un communiqué conjoint publié le 19 mai, les autorités nigériennes et américaines ont annoncé leur accord sur un retrait « en bon ordre et en toute sécurité des forces américaines du Niger. » 

« Ces discussions ont été conduites en toute transparence et avec un parfait respect mutuel entre les deux parties », insiste le texte, qui s’efforce de ménager les susceptibilités de part et d’autre, contrastant avec le bras de fer diplomatique observé entre Niamey et Paris au lendemain du coup d’Etat. Selon ce communiqué, le retrait a déjà commencé et se terminera « au plus tard le 15 septembre 2024. » 

Soucieux de ménager l’amour-propre des deux camps, « le ministère de la Défense nationale du Niger et le Département de la Défense des Etats-Unis rappellent les sacrifices communs des forces nigériennes et américaines dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et se félicitent des efforts mutuels consentis dans la montée en puissance des forces armées nigériennes. » Quatre soldats des forces spéciales américaines ont trouvé la mort en 2017 dans une embuscade de l’Etat islamique à Tongo Tongo, près de la frontière entre le Niger et le Mali. C’est à l’occasion de cet événement qu’avait été révélée la présence de troupes au sol américaines au Niger. 

Le ministre de la Défense du Niger, le général Salifou Mody et le sous-secrétaire américain à la Défense pour les opérations spéciales et conflits de faible intensité, Christopher Maier, signataires du communiqué publié à Niamey par la Présidence de la République, affirment, sans plus de détail, l’engagement de « poursuivre la coopération dans les domaines d’intérêts communs. » 

Dans la foulée des consultations diplomatiques intenses menées après la demande nigérienne de retrait des soldats américains, les auteurs précisent que « le retrait des forces américaines du Niger n’entache en rien la poursuite des relations entre les Etats-Unis et le Niger dans le domaine du développement », le dialogue diplomatique se poursuivant « pour définir l’avenir de leurs relations bilatérales. »