"Trad wives" : les influenceuses antiféministes et nationalistes - ActuElles
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"Trad wives" : les influenceuses antiféministes et nationalistes

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Sur les réseaux sociaux, masculinistes et "trad wives" font fureur. Les premiers se revendiquent "mâles alpha" et estiment qu'il est dans leurs prérogatives de dominer les femmes. Les "trad wives", elles, vantent les mérites d’une féminité assumée, où Madame est au service de Monsieur – et des enfants s’il y en a –, selon un modèle très traditionnel, tout droit sorti de l’esthétique des années 1950. Cécile Simmons, chercheuse à l'ISD à Londres, spécialiste des questions d'égalité et de genre ainsi que des réseaux sociaux, nous aide à décrypter ces phénomènes.

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Une silhouette carrée, des critères bien précis dans la recherche d’une compagne, la conviction qu’ils doivent dominer professionnellement et économiquement les femmes : voilà le portrait-robot des jeunes masculinistes. Sur les réseaux sociaux, le mouvement fait florès et de plus en plus d’hommes, souvent très jeunes, adhèrent à l’idéologie qu’il véhicule et à ses messages très genrés, voire franchement antiféministes.

Présent dans tous les pays du monde, de la Corée du Sud, où la guerre aux féministes (responsables désignées de tous les maux des hommes) est déclarée et assumée, à l’Inde, où ils s’opposent à un changement de loi pour la reconnaissance du viol conjugal, en passant par la France, où le mouvement gagne en popularité chez les jeunes, les masculinistes clame leur supériorité sur les femmes. Au-delà de cet appel à se sentir puissant se cache de l'antiféminisme, voire du nationalisme et du suprématisme. En Allemagne, ses adeptes grossissent d’ailleurs les rangs du parti d’extrême droite AfD, comme en témoigne nos correspondants Anne Mailliet et Willy Mahler.

Mais sur internet, les trad wives ont des comptes à l’esthétique parfaite : robes des années 1950, brushing impeccable et bons petits plats... La réclame en image est parfaite et fait recette, avec la formule magique du bonheur répétée à l’envie par ces influenceuses d’un genre particulier : madame reste au foyer pendant que monsieur travaille à l'extérieur. Sur les réseaux sociaux, ce mode de vie fait un carton, avec plus de 300 millions de vues sur Tik-Tok. 

Le mouvement est né dans les milieux conservateurs américains, et s’est rapidement exporté au Royaume-Uni avant de traverser la Manche et d’atterrir en France. Dans l’Hexagone, les "trad wives" existent aussi, mais sous une forme légèrement différente de ses alter ego anglophones. Chez nous, elles sont davantage les héritières d’un mode de vie passé et fantasmé, de bonnes manières oubliées qui avaient cours dans les familles aristocrates. L’influenceuse Thaïs d’Escufon en est un exemple. La jeune femme était membre du groupe d’extrême droite interdit en 2021, Génération Identitaire. Elle relève de la même mouvance que les "trad wives" et se revendique franchement antiféministe.

Mais d’où qu’il vienne, le mouvement est une porte d’entrée pour des contenus moins glamours et plus politiques, qui mènent bien souvent à des propos radicaux, nationalistes et parfois même néonazis.

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