« Je suis tombée amoureuse de mon prof et nous nous sommes mariés ! »
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Témoignage

« Je suis tombée amoureuse de mon prof et nous nous sommes mariés ! »

J’ai 18 ans, je suis en terminale et j'ai un coup de cœur pour mon prof de philo. Banal, anodin. Mais la vie va en décider autrement ! 

Olivia Bokhobza
Publié le 17/05/2024 à 11:52

« Lorsque je rentre en sixième au lycée de mon quartier, tout me paraît si grand et impressionnant. Avec mes amies de primaire, on se regroupe dans la cour et on se fait toutes petites.

Très vite, on comprend les bases : certains profs sont haïs de tous, d’autres admirés. Le pire étant ceux qui sont considérés comme totalement insignifiants. 

“Un nouveau prof de Philo arrive, jeune et sexy. C’est tellement rare que ça émoustille tout le lycée”

Quand un nouveau prof de philo arrivé côté lycée, tout le monde en parle. Il est jeune – 28 ans- et sa chevelure un peu folle accentue cette jeunesse. Jeune et sexy, c’est tellement rare que ça émoustille le lycée entier. Lorsque je passe en terminale, je vais enfin avoir le prof de Philo sexy ! Ça fait rire toutes les filles de se retrouver dans sa classe. Quand vient le cours avec “Max”, elles s’enflamment. C’est un jeu. Lui, il est plutôt très zen et sérieux et on doit l’appeler “monsieur”. Moi je suis amoureuse de Loïc depuis quatre mois, donc “Max” me laisse un peu indifférente.

J’ai 18 ans, et j’ai de très bonnes notes en Philo. Monsieur Max explique à mes parents qu’il y a des carrières intéressantes avec la Philo. Ils préféreraient une orientation plus lucrative. Le prof comprend que ça me chagrine. Il semble avoir compris ce qui me fait vibrer dans la vie et à 18 ans on a très envie de vibrer. Loïc ? Terminé depuis bien longtemps. Alors, bien sûr, comme toutes les filles, ça me chauffe un peu les joues quand le prof s’approche de moi pour me parler et me propose de m’expliquer les filières liées à la Philo. Bref, j’ai un coup de cœur pour mon prof. Banal, anodin. Il est très attachant.

“Je rentre chez moi avec 1001 films dans ma tête dans lesquels il est le héros et moi son héroïne”

Un soir de fin mai, alors que les révisions du bac cohabitent avec les sorties, je me retrouve à un concert juste à côté de lui. Hors contexte, il semble si jeune, presque comme moi ! Il est avec des amis qui pourraient être les miens. C’est vraiment ce que je ressens à ce moment précis où nos 10 ans de différence ne me semblent aucunement visibles. Il me sourit quand il m’aperçoit et il vient spontanément me voir. 

Nous passons une partie de la soirée à plaisanter et puis nous prenons même un verre au bar du concert. Il reste simple et il me questionne sur mes révisions et me demande si j’ai avancé sur mes envies. J’aimerais lui dire que là tout de suite c’est bien lui mes envies du moment. Je sens le désir monter délicatement en nous. Il le sent lui aussi car il détourne la tête. Il est gêné et rejoint ses amis. Il me sourit de loin à plusieurs reprises. Je rentre chez moi avec 1001 films dans ma tête dans lesquels il est le héros et moi son héroïne. J’en parle à Nina, ma meilleure amie, qui se moque de moi. Bien sûr.

“Je comprends que je ne me fais pas de films, il y a quelque chose” 

Il ne reste que quelques semaines de cours à peine et je ne pense qu’à ça. J’ai la sensation d’avoir une connexion spéciale avec lui. Bien sûr, je ne sais rien sur lui. Il n’a pas de bague, mais a-t-il une fiancée ? Me trouve-t-il jeune et niaise ? Est-il heureux ? A chaque fois qu’il me parle je rougis désormais. Il doit le voir et il doit bien rire de moi. Pourtant, au fond de moi je ressens un truc. J’en suis sûre ! Je dois m’enlever ça de la tête. Je sors avec Damien lors d’une soirée étudiante. Le lendemain il veut me prendre la main au lycée et le prof nous voit. Je sens son regard sur moi et ça me trouble. Je lâche la main de Damien et le prof lâche son regard immédiatement. 

Je comprends que je ne me fais pas de films, il y a quelque chose.  Je décide d’aller le voir à la fin du cours, en prenant soin qu’il n’y ait plus personne derrière moi. Je suis jeune, naïve et pleine d’aplomb. Je me lance : “J’ai vu votre regard monsieur. Tout à l’heure, avec Damien”. Mon regard planté dans le sien, j’attends sa réponse. Il laisse passer un temps interminable avant de répondre : “Je ne sais pas de quoi tu parles Nina”. Si je vous ai vu, dis-je, avec le souffle qui s’accélère. Il me coupe : “Nina, on en reparlera plus tard si…”. Si quoi ? “Plus tard Nina, à la fin des examens si tu veux”, dit-il en regrettant déjà sa phrase. Il disparaît. Désormais je sais.

“Il me dit qu’il n’avait pas prévu d’avoir une attirance si forte pour une élève, qu’il se sent con, cliché”

Je décroche mon Bac avec mention Bien. 16 en Philo. Ça se fête, non ? Le prof est là derrière nous lorsque nous hurlons notre joie. Je sens son regard vers moi. J’avais pourtant tout fait pour oublier cette histoire pendant les semaines de révision, mais le revoir me trouble. Je tourne la tête vers lui et je dis “16 en Philo, pas mal non ?” Il sourit et s’approche. Il me félicite. Je rajoute : “Les examens sont terminés”. Son sourire troublé et moi restons là hébétés. Je n’ai plus aucune raison de le revoir. Comment en rester là ? Il me dit juste d’aller fêter ça. Une semaine plus tard, je reçois un mail. “Nous pouvons nous voir pour en parler désormais”. Il signe Max, ce n’est plus monsieur désormais.

« Nina, ce n’est pas bien tout ça. Je suis ton prof, et cette attirance ne nous mènera nulle part.”

Nous nous retrouvons dans un café un peu éloigné du quartier du lycée, normal. Il sourit en me voyant arriver. Il est 18 heures, on parle de tout, de rien, du sujet de Philo. Il est 20 heures, on part se balader. Il semble avoir besoin de courage pour aborder la conversion, la vraie. En marchant, il me dit : « Nina, ce n’est pas bien tout ça. Je suis ton prof, et cette attirance ne nous mènera nulle part.” Pourtant, j’ai l’impression qu’il pense le contraire. J’attrape sa main et c’est moi qui lui explique : J’ai dix huit ans, il n’est même plus mon prof, il y a clairement un truc entre nous. Plus je parle, plus je serre sa main. Il s’arrête et m’embrasse. Il me dit qu’il n’avait pas prévu d’avoir une attirance si forte pour une élève, qu’il se sent con, cliché. Il s’en veut.

“Je ne suis plus son élève, je ne suis plus une lycéenne, je suis une femme qui aime un homme de 10 ans son ainé”

Nous passons la soirée à nous embrasser en oubliant le reste. La semaine suivante on se retrouve plus ou moins en cachette pour s’aimer. Car oui, tout va extrêmement vite. Il me dit m’aimer follement dès la première semaine et je ressens exactement la même chose. Je ne suis plus son élève, je ne suis plus une lycéenne, je suis une femme qui aime un homme de dix ans son ainé. Max a trente deux ans, j’ai peur qu’il me quitte pour une femme de son âge, il a peur que je le quitte pour un garçon du mien. Pourtant, en septembre, nous sommes toujours ensemble et ne nous cachons plus. Au bout de six mois, j’habite à moitié chez lui. Je l’annonce à mes parents. Ils sont inquiets. Je suis en première année de droit, mes résultats sont bons, ils me voient équilibrée et heureuse, il n’ont donc aucune raison valable de me mettre des bâtons dans les roues même si secrètement ils attendent sans doute que cette histoire passe. La différence d’âge, ça fait peur à tous les parents. Même à ceux de Max qui m’adorent.

Le jour de mes 25 ans, Max me tend une lettre. Je l’ouvre devant lui : “Tu as 25 ans aujourd’hui et moi, je t’aime à la folie. Je voudrais savoir si tu veux devenir ma femme. Je comprendrais que tu ne veuilles pas passer ta vie avec un vieux crouton. Quand je fêterai mes 40 ans tu n’auras que 30 ans. Je te promets de toujours faire plus jeune que mon âge et surtout de t’aimer à la folie”.

Nous sommes désormais mariés depuis deux ans et un mini Max pousse dans mon ventre. Max est toujours prof de Philo et il est entré dans la légende : Le prof marié à son élève, ça en fait couler de l’encre sur les smartphone du lycée… »