L’Université Laval a eu tort de congédier Patrick Provost | JDM
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L’Université Laval a eu tort de congédier Patrick Provost



J’ai reçu jusqu’à maintenant cinq doses de vaccin contre le virus de la COVID-19 et je recommencerai dès que les autorités le recommanderont de nouveau.

J’y crois profondément, comme l’immense majorité de la population et de la communauté scientifique.

Le professeur en biochimie Patrick Provost, lui, pense autrement.

Après avoir été vacciné une première fois, il ressentit des effets secondaires importants.

Depuis, il met en garde la population contre le vaccin, en particulier quand il est administré à des enfants.

  • Écoutez la chronique de Joseph Facal via QUB :
Sanction

Scandalisé, un collègue porte plainte. La direction examine l’affaire et suspend Provost, qui conteste. L’affaire s’étire.

À la fin du mois d’avril, l’Université Laval lui a fait savoir qu’il était congédié.

Il conteste son congédiement, appuyé par le syndicat des professeurs, qui défend non ses idées, mais sa liberté de parole.

Évidemment, Patrick Provost est devenu une sorte de martyr aux yeux des antivax qui voient partout à l’œuvre les sombres machinations du Big Pharma.

Scientifiquement parlant, Patrick Provost a presque assurément tort. La preuve a été faite et refaite que les vaccins fonctionnent.

Mais a-t-il le droit de dire le contraire? Je pense que oui. Même s’il était seul au monde.

Nombre de gens étrangers au milieu universitaire ne comprennent pas qu’un professeur n’est pas un employé au même titre qu’un cadre ou un bibliothécaire, même s’il est payé par l’université.

En cherchant un peu, vous trouverez d’ailleurs des professeurs qui pensent que les savoirs ancestraux autochtones ou les cristaux guérisseurs sont aussi efficaces que la science moderne, que la sexualité n’a aucun fondement biologique, que seuls les Blancs sont capables de racisme, ou que l’Ukraine est gouvernée par des nazis.

J’ai eu des professeurs qui pensaient que les millions de personnes liquidées par le régime de Mao étaient un petit prix à payer pour construire le communisme radieux.

La loi 32 définit la liberté académique comme «le droit de toute personne d’exercer librement et sans contrainte doctrinale, idéologique ou morale, telle la censure institutionnelle, une activité par laquelle elle contribue à l’accomplissement de la mission d’un établissement d’enseignement.»

Elle précise cependant que ce droit «doit s’exercer en conformité avec les normes d’éthique et de rigueur scientifique généralement reconnues par le milieu universitaire.»

Mais qui établit ces normes? Le milieu, justement. C’est donc à ses collègues scientifiques de montrer qu’il a tort.

Photo courtoisie
Science

C’est ainsi que la science fonctionne: par discussion et accumulation de preuves.

Le prix à payer pour M. Provost serait son isolement progressif au sein de la communauté des chercheurs et sa crédibilité scientifique.

Ce n’est pas à la rectrice ou au département des ressources humaines de statuer sur lui, aussi fausses, marginales, nuisibles ou enrageantes que soient ses vues.

Provost a tort, mais il a le droit d’avoir tort, et même de se rendre ridicule, sans être congédié pour autant.

Si des éléments essentiels m’échappent, je serais reconnaissant qu’on les porte à ma connaissance.

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