Une spirale "prix-salaire" a été évitée mais le coût du dernier kilomètre est incertain (Etude)

Une spirale "prix-salaire" a été évitée mais le coût du dernier kilomètre est incertain (Etude)

Une spirale "prix-salaire" a été évitée mais le coût du dernier kilomètre est incertain (Etude)

par Howard Schneider

WASHINGTON, 16 mai (Reuters) - Les économies développées ont échappé à l'instauration d'une spirale prix-salaires, selon deux économistes qui ajoutent qu'un retour de l'inflation à sa cible sans forte hausse du chômage est possible pour certaines économies.

Aux États-Unis en particulier, la hausse de la productivité et le ralentissement de l'inflation suggèrent pour le moment qu'"une hausse du chômage ne sera peut-être pas même nécessaire" pour ramener la dynamique des prix à sa cible de 2%, écrivent l'ancien président de la Réserve fédérale Ben Bernanke et l'ancien président du Fonds monétaire international Olivier Blanchard dans un papier publié jeudi par le Peterson Institute for International Economics.

Pour les autres pays, où le marché du travail fonctionne différemment de celui des États-Unis, "parcourir le dernier kilomètre (avant de ramener l'inflation à sa cible) pourrait devoir se faire au prix d'une hausse du chômage, au moins temporaire".

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Les deux économistes ont toutefois concédé que les inconnues étaient nombreuses, tout en remarquant que l'analyse qu'avait précédemment portée Olivier Blanchard sur la question s'était "révélée fausse".

L'économiste avait prévenu en juillet 2022, avec l'ancien secrétaire du Trésor Larry Summers, qu'il "n'existait pas de baguette magique" permettant de faire reculer l'inflation sans risquer de déclencher une hausse du chômage.

Ailleurs qu'aux États-Unis, l'inflation a ralenti plus rapidement que ce que ne suggéraient les modèles.

Le rebond de l'inflation de 2021 a eu des causes similaires dans de nombreux pays, déclenché par des tensions sur l'approvisionnement et une hausse des prix des matières premières en zone euro, au Japon, au Royaume-Uni et au Canada.

En revanche, "les marchés du travail ont eu un rôle limité dans l'évolution de l'inflation", ce alors que des tensions sur l'emploi sont apparues dans presque l'ensemble des géographies concernées.

"Il y a peu d'indications, dans n'importe quelle économie, suggérant l'apparition d'une spirale prix-salaires", ont écrit les deux économistes, ajoutant que la situation était différente dans les années 1970, durant lesquelles dynamiques des prix et des salaires s'alimentaient.

Dans le cas actuel, l'inflation a ralenti rapidement à mesure que les chocs sur l'énergie et l'alimentation se dissipaient, sans avoir d'impact durable sur les anticipations de prix des acteurs ou les demandes salariales.

Pour autant, la partie n'est pas encore gagnée, car des incertitudes demeurent sur le trajet à court terme de l'inflation.

"Le coût exact du 'dernier kilomètre' n'est pas connu", avertissent Olivier Blanchard et Ben Bernanke, d'autant que leur analyse montre que les hausses de salaires ne se transmettent que graduellement aux prix, et que leur impact ne s'est donc peut-être pas encore pleinement matérialisé.

(Reportage Howard Schneider, version française Corentin Chappron, édité par)

Reuters

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