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Ryanair quitte Bordeaux "après s'être bien gavée", fustige le syndicat SNPNC-FO

Par La Provence (avec AFP)

Les personnels navigants commerciaux de Ryanair continuent à réclamer une revalorisation salariale.

La compagnie aérienne a acté pour novembre la fin de ses activités à Bordeaux, avec le déplacement de trois avions et 90 employés.

Photo archives illustration frédéric speich

Le syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC-FO) a dénoncé ce mercredi 15 mai la fermeture de la base Ryanair à l'aéroport de Bordeaux, guidée selon lui par la fin des "aides faramineuses" accordées localement à la compagnie irlandaise.

Mardi 14 mai, la compagnie aérienne a acté pour novembre la fin de ses activités à Bordeaux, avec le déplacement de trois avions et 90 employés "vers des bases moins coûteuses" du groupe, déplorant une "augmentation des coûts". Selon le SNPNC-FO, la compagnie "quitte Bordeaux après s'être bien gavée (...) d'aides financières faramineuses" accordées depuis son arrivée en 2009 par les autorités locales et l'Etat.

Mais "quand Ryanair a fini de vampiriser les aides offertes par les collectivités territoriales et que le SNPNC-FO pousse cette compagnie à respecter le droit, cette dernière préfère fuir", a ajouté le syndicat, qui réclame "un plan de sauvetage pour les salariés de la base de Bordeaux". Dans un rapport publié à l'automne, la Cour des comptes avait critiqué "le recours à des contrats d'aides incitatives avec les compagnies à bas coûts", mis en œuvre durant une décennie à Bordeaux, et enjoint la direction de l'aéroport à réorienter sa stratégie commerciale vers "une diversification des flux, davantage axée sur la qualité".

Des "conditions supplémentaires inacceptables"

Cette dernière a confirmé à l'AFP avoir "suivi" ces recommandations et choisi "de diversifier le nombre de compagnies", avec l'objectif de réduire à 60% la part de marché des vols low-cost, contre plus de 70% aujourd'hui. Selon l'aéroport régional, qui se revendique comme "le moins cher de France", Ryanair "a demandé des conditions supplémentaires qui étaient inacceptables".

"Nous sommes déçus que l'aéroport de Bordeaux n'ait pas accepté l'extension de notre base low-cost à partir de novembre 2024. En raison de l'augmentation des coûts, nous n'avons pas d'autre alternative financière que de fermer notre base bordelaise en novembre", avait indiqué le directeur commercial de Ryanair, Jason McGuinness, mardi dans un communiqué. Avec 39 lignes proposées actuellement au départ et à destination de Bordeaux, la compagnie irlandaise transporte plus de 20% des passagers de la plate-forme girondine.

En 2023, Bordeaux-Mérignac pointait à la 8ème place du classement des aéroports français, avec 6,6 millions de passagers - soit 85,5% des volumes de 2019, avant la crise du Covid-19. La plate-forme a en particulier pâti de la fin de la liaison avec Paris-Orly, interdite par le gouvernement au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, à l'instar d'autres liaisons intérieures pouvant être effectuées en moins de deux heures et trente minutes de train.