Faut-il exploiter les fabuleuses réserves en pétrole de l'Antarctique ?

Faut-il exploiter les fabuleuses réserves en pétrole de l'Antarctique ?

L'Antarctique va-t-il devenir une réserve en pétrole ? ©Getty - REDA&CO
L'Antarctique va-t-il devenir une réserve en pétrole ? ©Getty - REDA&CO
L'Antarctique va-t-il devenir une réserve en pétrole ? ©Getty - REDA&CO
Publicité

La Russie a prévenu Londres : en pleine mer, sur le territoire que le Royaume-Uni revendique en Antarctique, elle aurait découvert de gigantesques réserves de pétrole. Problème : le Chili et l'Argentine revendique cette même portion du Continent gelé !

La Russie a donc découvert du pétrole en Antarctique…

Si l’information est confirmée par d’autres études, Moscou a même découvert le plus grand gisement de pétrole au monde ! Plus de 500 milliards de barils dans la mer de Weddell, en Antarctique. Pour vous donner une idée de la magnitude de cette découverte :

Publicité

Cette mer d’or noir équivaudrait à dix fois la production de pétrole de la Mer de Nord depuis 50 ans ou représenterait l'équivalent d’une fois et demi l’ensemble des réserves saoudiennes de brut !

C’est le quotidien britannique The Daily Telegraph qui a fait fuiter l’info et pour une bonne raison : cette gigantesque réserve de pétrole se trouve pile dans la zone revendiquée par la Grande-Bretagne. D’ailleurs, c’est Londres que Moscou a d’abord prévenu.

Je croyais que l’Antarctique n’appartenait à personne ?

C’est effectivement le sens d’un traité international, signé en 1959, qui précise qu’aucune nation ne peut accaparer une part du Continent gelé et qu’il s’agit, de plus, d’une terre dédiée à la science et à la paix. Donc, l’exploitation minière, pétrolière ou gazière y est interdite.

Il n’en reste pas moins que sept pays revendiquent pour eux-mêmes un bout d’Antarctique. Il s’agit de l’Argentine, du Chili, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et de la France, avec la fameuse Terre Adélie.

La Russie, elle, n’a aucune prétention territoriale mais entretient tout de même 5 stations permanentes de recherches et ce depuis 1957.

La chronique Eco
3 min

Moscou a le droit de prospecter du pétrole dans cette partie du monde ?

Si l’exploitation est interdite, rechercher des ressources naturelles ne l’est pas explicitement. Or, le bateau russe qui a fait cette découverte, l’Alexander Karpinsky, ne fait que cela : de la prospection.

Il appartient à Rosgeo, une entreprise parapublique russe dédiée à l’exploration de ressources naturelles en vue de leur exploitation commerciale. D’ailleurs, la Russie n’a pas vraiment « découvert » ce gigantesque gisement : elle l’a repéré.

Pour le confirmer, il faudrait forer ce qui est strictement interdit. On comprend donc mal l’intérêt de Moscou dans cette affaire, sinon le simple fait de déclencher entre pays plutôt alliés à l’Occident une sacrée pagaille.

Comment cela ? Puisque personne ne peut rien exploiter ?

Pour le moment… mais en 2048, c’est-à-dire demain, il sera théoriquement possible d’y regarder de plus près… le Traité de l’Antarctique sera alors caduque. Or, au moins trois pays revendiquent la mer de Weddell où se situe ce gisement fabuleux :

Le Chili, l’Argentine et donc, la Grande-Bretagne. D’ailleurs, aussitôt la nouvelle connue, les presses argentine et chilienne ont multiplié les articles expliquant tout le profit que tirerait leur pays d’un tel trésor.

La Russie, elle, n’a plus qu’à contempler le paysage avant la bataille et à compter les divisions à venir entre pays riverains et rivaux du bloc occidental.

Or, je rappelle qu’en 1982, Londres et Buenos Aires se sont battus pour une histoire de souveraineté et dans cette région encore : la guerre des îles Malouines.

L'équipe

pixel