Batteries électriques : ce qu’il faut retenir de la visite de Bruno Le Maire en Finistère

Bruno Le Maire est en Finistère, ce vendredi 17 mai 2024. Devant Cyrille Bolloré, PDG du groupe depuis cinq ans, les présidents des régions Bretagne et Grand Est aussi, ainsi que des élus locaux, le ministre est revenu sur différents enjeux lors de son discours prononcé sur le site Blue Solutions (filiale du groupe Bolloré), à Ergué-Gabéric, près de Quimper.

2,2 milliards d’euros, 1 500 emplois

« e viens vous parler d’investissements français en France. Je viens vous parler d’une entreprise française - Blue Solutions - qui a décidé d’ouvrir sa gigafactory de batteries électriques dans le Grand Est et son usine pilote en Bretagne, pour un total de 2,2 milliards d’euros et 1 500 emplois. »

Selon Bruno Le Maire, ministre depuis sept ans jour pour jour : « C’est un pas de plus vers le monde industriel de demain : relocalisé, propre, technologique, compétitif ». Il déclare : « Nous avons besoin de groupes comme le groupe Bolloré, qui croit en l’industrie française, qui crée de la valeur, qui génère des emplois sur tout le territoire. » Et réaffirme un objectif : « Faire de la France la première économie décarbonée en Europe en 2040 ».

L’enjeu des batteries électriques

« Si nous gagnons la bataille des batteries, nous gagnerons la guerre du véhicule électrique. » Selon Bruno Le Maire : « Ce sont les batteries qui nous permettront d’attirer toute la chaîne de production, car elles représentent 40 % de la valeur d’un véhicule électrique. » Sur la filière des batteries électriques, le ministre rappelle « avoir obtenu l’installation de quatre gigafactories - dont celle d’ACC à Douvrin, ouverte depuis quelques mois ».

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Depuis le centre de recherche et de développement, à Ergué-Gabéric, Bruno Le Maire insiste sur « l’enjeu d’avoir des batteries les plus performantes et compétitives, à la pointe de la technologie. » Plus : « la production de batteries les plus performantes au monde ».

L’usine bretonne ouvrira en 2026, celle du Grand Est en 2029

Le ministre en dévoile davantage sur ce nouveau projet de gigafactory porté par Blue Solutions « avec ses batteries de 4^e génération lithium tout-solide ». Elles représentent, selon le ministre, « une des voies les plus prometteuses pour l’avenir, avec une autonomie décuplée ». Bruno Le Maire indique : « Ce sont des batteries plus légères. C’est crucial. Les batteries pèsent lourd, et un véhicule lourd, c’est un véhicule qui consomme plus. »

Ce sont aussi des batteries « dotées d’une meilleure autonomie, + 35 % par rapport aux batteries actuelles » ; « qui se rechargent plus rapidement, en moins de 20 minutes », mais aussi « plus durables, jusqu’à dix ans ». Ces batteries seront produites « en masse puisqu’à terme, la nouvelle gigafactory située dans le Grand Est représentera une capacité annuelle de production de 24 GWh, soit 240 000 véhicules par an ».

Cyrille Bolloré, PDG du groupe Bolloré, confirme : « Dès 2030, nous serons capables de produire ces batteries de 4e génération. » L’usine bretonne ouvrira en 2026, celle du Grand Est en 2029. Ergué-Gabéric est le berceau du groupe Bolloré. Environ 850 personnes y travaillent déjà en recherche et développement et en production, pour les bus électriques, les batteries et les films plastiques ultrafins. L’entreprise dispose aussi de réserves foncières d’au moins 15 hectares.

« Notre Cornouaille et la Bretagne doivent rester des terres de production, notamment industrielle, a déclaré de son côté Isabelle Assih, maire de Quimper et présidente de Quimper Bretagne occidentale (QBO). Le centre de recherche et développement prévu sur le site de Blue Solutions d’Ergué-Gaberic est un écosystème autour des solutions de transition énergétique. QBO accompagne ce projet par un engagement financier inédit et assumé. » QBO et la région Bretagne vont investir à elles deux 13 millions d’euros dans le projet.

L’État en soutien : 200 millions d’euros

Le projet porté par Blue Solutions bénéficiera du crédit impôt vert - « pour encourager la production de biens verts comme les panneaux photovoltaïques, les éoliennes, les pompes à chaleur et les batteries électriques » - à hauteur de 200 millions d’euros. « J’entends certains qui disent : “Vous donnez de l’argent à Bolloré !” Non, je donne de l’argent aux salariés de l’industrie automobile française ! », a-t-il martelé.

Plaidoyer européen et protectionnisme

À la fin de son discours, Bruno Le Maire insiste : « L’Europe doit montrer ses muscles pour faire respecter une concurrence équitable » entre la Chine - où ils sont en avance sur les voitures électriques - et les États-Unis - « l’Inflation Reduction Act américain offre des conditions très attractives aux industriels avec un protectionnisme fort ».

La veille, le ministre était à Pluguffan, pour soutenir la tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes, Valérie Hayer. En conclusion, le ministre a évoqué un triple défi : « Innovation, financement et protection » et a mis en avant le bonus automobile, défavorable aux véhicules produits en Chine.