(BFM Bourse) - La banque est passée de "neutre" à "sous-pondérer" sur le groupe de distribution ce mercredi.

L'action Carrefour ne positive guère ce mercredi. Le titre du groupe de distribution abandonne 3,8% vers 11h50 et accuse la plus forte baisse du CAC 40, et d'assez loin.

L'action est pénalisée par un changement de recommandation de la part de JPMorgan qui est passée de "neutre" à "sous-pondérer" sur la valeur, équivalent de "vendre" dans la terminologie de la banque américaine. Elle a également abaissé son objectif de cours à 15 euros contre 19 euros précédemment.

Si l'action Carrefour a connu des hauts et des bas, elle progresse de 7% depuis la mi-février. Une hausse suffisante pour que JPMorgan juge, dans une note sectorielle, qu'il est "opportun" de dégrader la valeur.

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Une stratégie qui aboutit à des pertes de parts de marché

La banque américaine s'inquiète de la baisse des parts de marchés de la société dirigée par Alexandre Bompard. Entre février 2022 et février 2024, la part de marché en France de Carrefour a diminué de 50 points de base, soit 0,5 point de pourcentage, tandis que Leclerc a pris entre 70 et 80 points de base, selon les données de Kantar citées par l'établissement.

JPMorgan estime que sa nouvelle opinion est "plus cohérente" avec la "dégradation des fondamentaux" de l'entreprise. La "stratégie de maximisation des marges" de Carrefour s'est traduite "par de sévères pertes de part de marché et un écart relatif croissant en faveur des (distributeurs) indépendants", écrit-elle. Ce qui, selon la banque, suggère que les attentes en matière de marge du groupe pourraient être remises à plat.

JPMorgan explique que cette tendance devrait devenir "plus évidente" lors de la publication des résultat semestriels de Carrefour, prévue le 24 juillet.

Tesco et Sainsbury pas mieux lotis

Petite consolation pour Carrefour: JPMorgan est également à "sous-pondérer" sur les britanniques Sainsbury, Tesco, B&M ainsi que sur le belgo-néerlandais Ahold Delhaize. Elle est en revanche à "surpondérer" sur le portugais Jeronimo Martins et le belge Colruyt.

De son coté, Morgan Stanley avait, fin avril, abandonné son conseil à "surpondérer" sur Carrefour pour revenir à "pondération en ligne". "L'environnement concurrentiel en France et le positionnement concurrentiel de Carrefour se sont détériorés au-delà de (ses) attentes initiales", indiquait la banque.

"La part de marché du premier trimestre a baissé de 60 points de base (0,6 point de pourcentage) en glissement annuel et nous nous nous attendons à ce que Carrefour réduise encore son écart de prix par rapport à Leclerc, avec de lourds investissements à venir", ajoutait-elle.