Publicité

Billets de train à 1 euro, chèques vacances, réductions... Ces jeunes qui choisissent leur entreprise pour voyager

Les jeunes de moins de 25 ans recherchent de plus en plus d’entreprises leur permettant de voyager à des prix très avantageux.
Les jeunes de moins de 25 ans recherchent de plus en plus d’entreprises leur permettant de voyager à des prix très avantageux. mdyn - stock.adobe.com

DÉCRYPTAGE - En France, les alternants et jeunes salariés favorisent de plus en plus les entreprises qui leur permettent de voyager beaucoup...et à moindre coût.

Réduction sur les billets d’avion ou de train, voyages moins chers organisés par le comité social et économique (CSE)...Certaines entreprises françaises permettent à leurs salariés de parcourir la France et le monde grâce à plusieurs avantages. Accessibles généralement au bout de quelques mois en poste, ces bonus attirent les nouveaux arrivants de moins de 25 ans. Pour en profiter, pas besoin d’être hôtesse de l’air ou conducteur de train, il suffit parfois d’être ingénieux et bien renseigné.

Paris-Genève pour trois euros

Pour s’évader dans les ruelles de Genève, en Suisse, Lucas Pham n’a déboursé que trois euros pour un aller. Depuis septembre dernier, l’étudiant de 21 ans effectue une alternance en tant qu’assistant de chef de projet pour la SNCF, dans les bureaux de Paris. «J'ai choisi cette entreprise en raison des avantages très intéressants qu’elle offre pour voyager», témoigne-t-il.

En poste depuis neuf mois, il bénéficie de 12 trajets gratuits par an, aussi appelé DPR (Dispense de paiement de réservation). Mais surtout, il ne paie qu’entre un et trois euros seulement un billet de train, de façon illimitée. Le passionné de voyage en profite une à deux fois par mois pour visiter la France et quelques destinations étrangères reliées par la SNCF.

Durant son séjour à Genève, en Suisse, Lucas a profité du charme des ruelles de la ville pour un trajet qui ne lui a coûté qu’une poignée d’euros. Lucas Pham

Pas question de rester en Europe pour Emmanuel P., 23 ans, alternant analyste marketing chez Air France. Cet été, il s’envolera en direction de la Polynésie française . Au total, il a payé 1000 euros pour un aller-retour depuis Paris, alors que les tarifs habituels s’élèvent à plus de 3000 euros sur cet itinéraire. L’étudiant en deuxième année de master perçoit des réductions sur les vols avec réservation (jusqu’à moins 50%).

Il a également la chance d’obtenir des places de dernières minutes lorsque certains avions ne sont pas complets. Ce qui lui permet de régler uniquement 20% du prix initial. «Quand je recherchais une alternance, j’ai reçu une proposition pour intégrer une compagnie d'assurances, mais j'ai préféré Air France. Les missions sont plus intéressantes et les avantages voyages non négligeables», affirme-t-il au Figaro.

De la Floride aux îles des Caraïbes

Le parc Walt Disney World, à Orlando, en Floride. JHVEPhoto - stock.adobe.com

Charlotte Levant, 23 ans, a toujours eu comme objectif d’explorer les États-Unis. Aujourd’hui, elle concrétise ce rêve en travaillant à la billetterie d’une des attractions au parc Disney World à Orlando, en Floride. Sa proximité avec les autres États américains lui a permis d’en visiter une dizaine sur son temps libre, de la Californie à New York, en passant par le Tennessee, la Louisiane ou encore l’Alaska. «En Amérique du Nord, les vols internes sont drastiquement moins chers que depuis la France. Je n’aurai jamais pu financer ces vols depuis Paris», sourit-elle, ravie que son CDD à Disneyland Paris en 2021 l'ait menée de l'autre côté de l'Atlantique.

De son côté, c’est la passion d’Eugénie D., 24 ans, qui l’a conduite directement sur l’océan. Pour parcourir les îles des Caraïbes et se réveiller tous les matins face à la mer, elle ne doit rien payer du tout. Elle se contente de...patiner. Embauchée en CDD, la patineuse se produit pour les spectacles sur glace d’un bateau de croisière de la compagnie Royal Caribbean.

Eugénie D. face à un coucher de soleil avant un spectacle d’enfiler ses patins, sur le bateau de croisière Royal Caribbean. Eugénie D.

La jeune Française profite des escales autant que les passagers et ne débourse aucuns frais de logement ou de nourriture, entièrement pris en charge par la compagnie. Avec un salaire confortable, elle n'a jamais autant épargné de sa vie. Bien qu’elle patine en compétition depuis ses trois ans, cette ancienne étudiante parisienne en relation internationale a hésité avant de se lancer. «C'était un choix cornélien, je l'avoue, entre la sécurité de l'emploi ou l'appel de l'aventure. Mais c'est un contrat de rêve, c'est exceptionnel de pouvoir découvrir le monde en vivant de ma passion», affirme-t-elle.

L’effet du CSE et des chèques vacances

Publiée en février dernier, l'enquête menée par l'agence de communication Epoka et Occurrence (groupe Ifop) révèle que 83% des étudiants et jeunes diplômés interrogés en France souhaitent évoluer dans un grand groupe international. Si Google est en première position, LVMH arrive juste derrière sur le podium. En plus du cadre de travail et du salaire, les avantages voyages séduisent.

«Les prix sont tellement attractifs que même si je ne prévois pas de partir, j'y vais quand même !», constate Estelle L., 22 ans, alternante en communication chez Dior, au sein de LVMH. En plus des 400 euros en chèque vacances offerts par l'entreprise, l'étudiante a aussi le droit à des voyages à prix réduits par le CSE. Depuis sa première expérience chez Guerlain l’année dernière, l'étudiante adepte des séjours à l’étranger a acquis une certitude : sa carrière se déroulera au sein d'un grand groupe.

« Aujourd'hui, on distingue l'augmentation des rapports extrinsèques au travail (salaires, avantages) et l'affaiblissement de l'intérêt pour le contenu en lui-même »

Marc Loriol, directeur de recherche en sociologie du travail

Même constat pour Fahd Dahioui, 22 ans, depuis son passage en alternance dans la gestion de projet chez BETC. L'étudiant touchait 500 euros de chèques vacances et des primes qui ont contribué à financer certains voyages. Les alternants et salariés de la première agence de publicité française bénéficient de voyages à petit prix planifiés par le CSE et peuvent partir en Laponie, à Londres ou au Costa Rica en ne payant que 20% ou 40% du prix initial, en fonction de leurs revenus. «On a remarqué que ces avantages étaient de plus en plus mis en avant sur les offres d'emploi de l’agence», remarque Fabienne Bouyssou, organisatrice de ces séjours et trésorière de la commission voyage de l'entreprise.

Cette technique n'étonne pas Marc Loriol, directeur de recherche en sociologie du travail. «Aujourd'hui, on distingue l'augmentation des rapports extrinsèques au travail (salaires, avantages) et l'affaiblissement de l'intérêt pour le contenu en lui-même. Puis avec l’inflation, les jeunes de moins de 25 ans sont en difficulté pour financer leurs voyages», souligne-t-il au Figaro. D'après le spécialiste, le voyage attire particulièrement cette génération car il demeure le meilleur moyen de se chercher... et de se découvrir.


À ÉCOUTER - En France et l’étranger, où voyager en 2024 ?

Billets de train à 1 euro, chèques vacances, réductions... Ces jeunes qui choisissent leur entreprise pour voyager

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
3 commentaires
  • anonyme 12347

    le

    Je croyais que tous les djeunes étaient “ecolos” ? Et les zecolos disent à longueur de journées que voyager, surtout en avion, est un pêcher envers la Sainte Terre ?

  • SYRIO

    le

    Ce n'est plus l'intérêt au travail qui motive, ce sont les avantages divers offerts par l'entreprise....et on peut compter sur ces candidats là pour contribuer à la réussite de l'entreprise ? ...ces candidats dejà prêts couper la branche sur laquelle ils veulent s'assoir pour obtenir et conserver de petits avantages...c'est minable !

  • anonyme

    le

    Dans une société française de plus en plus cynique, surtout depuis Macron, ils ont choisi d’être cyniques. Cyniquement, je peux les comprendre. Cyniquement.

À lire aussi