Adélard: le thème de l’eau au cœur d’une riche programmation

Maude Arès a préparé une exposition dont le contenu semble aussi original que son titre: <em>Les grenouilles seront là. Elles onduleront la terre et avaleront la Lune</em>.

Bien ancrée dans le paysage culturel de Brome-Missisquoi, l’équipe d’Adélard s’est surpassée cette année avec une programmation très étoffée, et toujours entièrement gratuite. Six résidences d’artistes, un nouvel événement ainsi que trois expositions conçues autour du thème de l’eau sont notamment à l’horaire.


«Ça vient du fait que la branche environnementale de l’Organisation des Nations Unies a fait de l’eau une des urgences à traiter en terme de sensibilisation du public. De notre côté, nous avons constaté que plusieurs artistes travaillaient sur ce thème-là. On a donc voulu profiter un peu de ce momentum», a raconté en entrevue Gauthier Melin, directeur général et artistique d’Adélard.

La programmation 2024 de son organisation sera officiellement lancée à 16 h 30 ce samedi, tout juste après le vernissage de la nouvelle exposition de Maude Arès, intitulée Les grenouilles seront là. Elles onduleront la terre et avaleront la Lune. Oui, vous avez bien lu!

Dans le cadre d’une démarche fort originale, l’artiste a utilisé des récipients de céramiques et diverses trouvailles pour concevoir 30 sculptures flottantes, qui ont ensuite été reliées ensemble et installées sur un étang à Frelighsburg.

«Ça crée un dialogue assez singulier entre une œuvre in situ et un espace naturel. L’objectif était d’explorer la notion d’habitat et de révéler les relations d’interdépendance au sein de ce petit écosystème», a expliqué Gauthier Melin.

«Dès qu’il se passera quelque chose avec une œuvre, une sorte de déséquilibre impactera l’ensemble de l’installation.»

Visuel pour la nouvelle expo de Maude Arès, «Les grenouilles seront là. Elles onduleront la terre et avaleront la Lune»

Variations sur un même thème

En plus de l’exposition en soi, accessible à partir d’un sentier, Maude Arès a bonifié la formule avec deux «concerts en hommage à l’étang» (18 mai et 10 août, à 15 h 30), des visites en bateau (chaque samedi de midi à 16 h, sur inscription et par beau temps) et ainsi qu’une conférence sur les liens entre l’art actuel et la protection de l’environnement (date à confirmer).

La lecture du communiqué de presse nous a par ailleurs permis de tomber sur le nom d’Anaïs Barbeau-Lavalette. La populaire romancière et sa mère, Manon Barbeau, ont sélectionné 36 estampes pour l’exposition Vues du fleuve, avant d’écrire et narrer les textes qui accompagnent cette «balade poétique et visuelle». Les curieux pourront se rendre à l’Église Bishop Stewart of the Holy Trinity.

Passage obligé, de Pascale Théorêt-Groulx, complète le trio d’expos reliées à l’eau. L’artiste a marié plusieurs techniques artistiques afin d’explorer les impacts des barrages sur les affluents de la baie Missisquoi.

«Maude Arès propose une approche sensible sur les équilibres écologiques, tandis qu’avec Anaïs Barbeau-Lavalette et Manon Barbeau, c’est plus sur l’idée de l’eau comme lieu de souvenirs et l’identité québécoise. Et finalement, Pascale Théorêt-Groulx amène un regard très scientifique», a résumé le directeur général d’Adélard.

De nombreuses expositions et activités sont prévues dans la Grange Adélard jusqu'à la mi-novembre.

Résidences et nouveautés

Comme c’est devenu la coutume, la programmation inclut aussi plusieurs résidences d’artistes. Théo Bignon, Claudie Gagnon et Frédérique Ulman-Gagné présenteront leur travail dans le cadre du volet «immersions». Andréanne Abbandonza-Bergeron, Marcela Armas, Julie Delporte et la commissaire Noémie Fortin se concentreront quant à elles sur la recherche-création lors de leurs passages au Studio Adélard, situé à Dunham.

Frédérique Ulman-Gagné

L’équipe d’Adélard a par ailleurs annoncé la création du Club social, une sorte de festival d’un jour qui combinera performances, ateliers créatifs participatifs et conférences.

«On veut montrer comment l’art peut venir faire un lien entre le milieu rural et les identités LGBTQ+ », a précisé Gauthier Melin.

Les enfants et les ados n’ont pas été oubliés puisqu’un camp de jour artistique sera proposé du 19 au 23 août. On souhaitait notamment bonifier une offre jugée assez maigre pour les 12 à 18 ans dans Brome-Missisquoi.

La programmation 2024 de l'organisation culturelle Adélard, basée à Frelighsburg