"De faux policiers, dont un a fait feu la porte à peine ouverte, sont venus dépouiller un couple": deux condamnés pour un violent home-jacking au Cannet - Nice-Matin

"De faux policiers, dont un a fait feu la porte à peine ouverte, sont venus dépouiller un couple": deux condamnés pour un violent home-jacking au Cannet

Les braqueurs d’un paisible couple de quinquagénaires au Cannet en décembre 2017 ont écopé jeudi de 12 et 9 ans de réclusion. Le troisième est en fuite. Le quatrième est mort.

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Christophe Perrin Publié le 17/05/2024 à 07:15, mis à jour le 17/05/2024 à 07:15
MeFlorian Abassit estime que Thierry Fornasari, le chef du gang, avait une emprise sur ses complices.MeMarcelle Cauvin-Lavagna a porté la voix de deux victimes profondément traumatisées par l’attaque subie dans leur villa duCannet. CH. P.
Nice Matin.

L’attaque sanglante du fourgon pénitentiaire mardi a eu un retentissement jusqu’à la cour d’assises des Alpes-Maritimes, d’habitude hermétique aux événements extérieurs. D’abord parce que Ouhari Slimani, 43 ans, l’accusé qui comparaît détenu, n’a pas été extrait mercredi de la prison en raison de la manifestation nationale des surveillants. Le procès a dû être suspendu pendant une journée. Ensuite parce que l’avocate générale Vinciane De Jongh a comparé le drame de l’Eure au braquage du Cannet, le 21 décembre 2017: "On n’est pas si loin avec cette affaire. De faux policiers, dont un a fait feu la porte à peine ouverte, sont venus dépouiller un couple de ses biens."

Le tir de Thierry Fornasari sur Thierry B., un pharmacien, aurait pu être mortel. La victime, en ayant le réflexe de se protéger du bras gauche, a eu la vie sauve mais reste handicapée et profondément marquée, rappelle Me Marcelle Cauvin-Lavagna, avocate des parties civiles. Christophe, le mari de Thierry, reste tout autant traumatisé par cette attaque à main armée dans un quartier résidentiel du Cannet. Le butin s’est révélé dérisoire: 1.500 euros et quelques montres.

"A défaut d’aller bien j’espère que ce procès permettra aux victimes d’aller mieux", souligne l’avocate générale. Vingt ans sont requis contre Elies Berriche, complice en fuite. Douze ans de réclusion sont demandés contre, Ouhari Slimani, le chauffeur du gang et quinze ans contre Olivier Léonard, libre depuis plus de deux ans.

Fornasari "un fou furieux"

Les jurés ont été plongés pendant trois jours dans un univers parallèle, celui d’une association de malfaiteurs chevronnés. Les accusés ont tous des casiers judiciaires éloquents. Thierry Fornasari, grand absent du procès (exécuté en 2019 par d’autres voyous), avait réuni une équipe autour de lui. "Un fou furieux", n’hésite pas à dire à son sujet Me Florian Abassit, défenseur d’Ouhari Slimani, "une pièce rapportée, utilisée par Fornasari pour un prétendu vol de voiture" : "Mon client n’est ni associé à la préparation du braquage, ni à la disparition des preuves." Slimani pouvait-il dire non à Fornasari? Son avocat est persuadé que non.

"Des faits anciens mais graves"

Olivier Léonard dit aussi avoir été piégé par "le cerveau". Il s’est retrouvé "sidéré", "catastrophé" quand Fornasari, avec qui il avait décidé de ne pas réintégrer leur cellule de Lannemezan, a ouvert le feu. "Il l’a pris par le col", affirme Me Stalteri, son avocate. Même si les victimes n’en ont pas souvenir. L’avocate grassoise s’attache à démontrer que son client à, depuis sa remise en liberté, diamétralement changé de vie. Livré à lui-même dès son adolescence, trafiquant de drogue, il travaille désormais comme graphiste. "Donnez-lui sa chance, aidez-le à rester sur le droit chemin", implore Me Sylvia Stalteri. "Les victimes ont été trahies par une soi-disant amie. Olivier Léonard a été trahi par Fornasari qui lui avait promis un faux passeport pour qu’il puisse rejoindre son fils au Brésil", ajoute Me De Veulle: "Il ne mérite pas d’être un bouc émissaire."

"L’ancienneté des faits (décembre 2017) ne peut occulter leur gravité", avait rappelé l’avocate générale Vinciane De Jongh. La cour d’assises présidée par Emmanuelle De Rosa a partagé cet avis en condamnant Olivier Léonard et Ouhari Slimani, tous deux en état de récidive légale, à douze ans et neuf ans de réclusion. Les absents, aux assises, ont souvent tort. La peine la plus lourde, 18 ans de réclusion, a été réservée à Elies Berriche, toujours en cavale et sous le coup d’un mandat d’arrêt.

 

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