Alain Sarde : qui sont Annelise Hesme et Laurence Côte, les deux actrices qui accusent publiquement le producteur ? - Voici
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Alain Sarde : qui sont Annelise Hesme et Laurence Côte, les deux actrices qui accusent publiquement le producteur ?

par Baptiste Debondt

Crédits photos : Best Image

Le producteur Alain Sarde est accusé par neuf femmes de viol, d’agression sexuelle ou de harcèlement. Dans une enquête du magazine Elle, sept d’entre elles témoignent de façon anonyme. Qui sont les deux autres, Annelise Hesme et Laurence Côte, qui ont choisi de le faire ouvertement ?

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C’est un tremblement de terre dans le monde du cinéma hexagonal. À l’instar d’Harvey Weinstein aux États-Unis, un producteur français est accusé ce lundi 13 mai par neuf femmes d’agression sexuelle, de harcèlement et même de viol. Certaines de ces dernières étaient mineures au moment des faits. Alain Sarde a produit près de 200 films au cours de sa carrière. Il a notamment travaillé avec les réalisateurs Jean-Luc Godard, Bertrand Tavernier et Jacques Doillon. Son travail a été récompensé de multiples fois à Cannes où 50 des films qu’il a produits ont été sélectionnés en compétition officielle. Parmi ses plus grands succès, on peut noter Le Pianiste, sorti en 2002, ou Mulholland Drive du réalisateur David Lynch. Un producteur prolifique qui cacherait selon une grande enquête du magazine Elle une face très sombre.

Ce lundi, la publication a dévoilé les témoignages de neuf femmes qui accusent Alain Sarde. Des faits très graves que le producteur a réfutés par la voix de son avocate Jacqueline Laffont : « Sans communiquer leur identité ni la teneur précise de leur récit, le magazine ELLE a invité Alain Sarde à répondre aux allégations de neuf femmes qui le mettraient en cause, pour la plupart une quarantaine d’années plus tard, dans le cadre d’une enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma. Alain Sarde est indigné et anéanti par ces allégations, toutes mensongères, qui lui prêtent des comportements qu’il réprouve et qui lui sont totalement étrangers. Il les réfute avec la plus grande fermeté et affirme n’avoir jamais usé de la moindre violence ou contrainte dans ses relations avec les femmes dont le consentement a toujours été primordial pour lui. »

Le producteur, déjà mis en examen, incarcéré puis relâché en 1997 pour des faits similaires est toujours accusé des mêmes choses. Des jeunes femmes, souvent actrices parfois mineures, racontent un rendez-vous qui a mal tourné avec Alain Sarde. En toile de fond, un rendez-vous pour un rôle qui se transforme en « piège », comme se souvient l’une de ses présumées victimes, âgée de 15 ans au moment des faits, qui a choisi de parler de façon anonyme : « Très vite, il m’a expliqué que si je voulais percer dans le cinéma, je devais être gentille avec lui. Je n’avais pas le choix, je me sentais coincée. J’étais paralysée par la peur, il en a profité pour me violer brutalement par derrière. Je me suis sentie fautive, comme si c’était moi qui m’étais jetée dans la gueule du loup. » Parmi ces témoignages glaçants parus dans Elle se trouvent deux actrices qui ont décidé de parler à visage découvert.

Annelise Hesme et Laurence Côte, deux actrices face à Alain Sarde

Annelise Hesme et Laurence Côte baignent dans le monde du septième art depuis longtemps. La première est la sœur des comédiennes Elodie et Clotilde Hesme, notamment vue dans HPI. La seconde a été récompensée en 1997 par le César du meilleur espoir féminin pour Les Voleurs de André Téchiné. Dans les colonnes de Elle, Annelise Hesme se souvient de la proposition indécente d’Alain Sarde. « J’organise des dîners avec des acteurs, des réalisateurs, des distributeurs et ils aiment avoir à leur table de jolies femmes avec de l’esprit, comme toi. Bien sûr, c’est rémunéré, et puis si, dans le lot, il y en a un qui te plaît, libre à toi de te faire plus d’argent le soir… », lui aurait proposé le producteur, âgé de 45 ans à l’époque quand elle n’en avait que 20. La jeune actrice s’enfuit alors que son interlocuteur lui hurle : « Qu’est-ce que tu veux, merde, les putes, ça leur suffit plus ! ». Choquée, elle appelle sa sœur Clotilde puis son agente. Cette dernière lui fait comprendre qu’il ne vaut mieux pas ébruiter l’affaire : « Écoute, c’est le plus gros producteur de Paris. C’est sa parole contre la tienne ».

Pour Laurence Côte, c’est un rendez-vous pour parler d’un rôle dans le film Fred qui dérape. La comédienne, à l’affiche du film Les Voleurs produit par Alain Sarde, lui aurait tapé dans l'œil. Rapidement, le producteur « lui aurait proposé d’aller plus loin ». Alors elle trouve une excuse pour partir : « Pour me sortir d’affaire, j’ai dû lui dire que j’avais quelqu’un dans ma vie. Il s’est tout de suite braqué. Je me suis enfuie en restant très polie, mais j’ai eu peur de l’avoir vexé. » Laurence Côte n’entend plus jamais parler du rôle et voit sa carrière ralentir : « Je n’ai plus jamais tourné dans aucun de ses films. Moi qui pensais qu’avec un César j’arriverais à quelque chose… Mais je n’étais pas dans la séduction, je ne savais pas nager en eaux troubles, et c’est un monde de requins. Ça m’a ­vraiment échaudée. Je me suis tenue éloignée du cinéma. J’ai continué à tourner, mais très peu. » Deux comédiennes désabusées par le milieu du septième art et qui espèrent aujourd’hui faire entendre leur voix.

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