Marcello mio, un film de Christophe Honoré, sortie en salles le 21 mai 2024

Marcello pour Marcello Mastroianni…

Résumé : C’est l’histoire d’une femme qui s’appelle Chiara. Elle est actrice, elle est la fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve et le temps d’un été, chahutée dans sa propre vie, elle se raconte qu’elle devrait plutôt vivre la vie de son père. Elle s’habille désormais comme lui, parle comme lui, respire comme lui et elle le fait avec une telle force qu’autour d’elle, les autres finissent par y croire et se mettent à l’appeler « Marcello ».

A travers une anecdote concernant Béatrice Dalle, Christophe Honoré nous permet de comprendre sa démarche :

« Lors de la première scène de Cécile Cassard, après le fameux « silence-action », eh bien Béatrice ne bougeait pas, ne disait rien. Je m’approche d’elle un peu décontenancé et elle me dit tout simplement : « Je ferai que ce que tu me dis de faire. » Grâce à elle, j’ai compris que mon désir de film passerait par un désir d’acteurs et par mon désir de les diriger. Je ne peux pas écrire dans le vide, c’est-à-dire sans avoir en tête, des acteurs et des actrices, leurs gestes, leurs visages, leurs voix, leurs corps. »

Pour Marcello mio, il explique :

« L’idée de départ c’était de raconter le quotidien des acteurs quand ils ne sont pas en train de travailler sur un tournage. Ce temps « mort » occupe quand même 95% de leur vie. Mais un acteur ne cesse pas de l’être quand il ne tourne pas. C’est un rapport au monde si particulier. Se laisser filmer n’est pas sans conséquence pour eux une fois que la caméra ne les regarde plus. Je voulais faire le portrait de l’actrice que je préfère en France, Chiara Mastroianni, dans ses moments ordinaires de relative passivité où elle ne tourne pas, son quotidien dans un rythme familier. Chiara est de surcroit une actrice singulière car personne ne peut s’empêcher de projeter que sa vie et sa vie de cinéma se confondent. Parce que ses parents, c’est assez connu, sont deux gloires du cinéma mondial. »

Il précise aussi :

« Mais Marcello Mio n’est pas un biopic avec tous les dangers afférents de l’indiscrétion ou de l’obscénité. J’ai reconstruit cette histoire familiale du point de vue du romanesque, par échos et analogies, en rendant flou la frontière entre le romanesque et le réel. »

Dès les premiers plans, il réussit le tour de force de transformer les personnes très connues en personnages :

« Oui mais justement ils jouent ! C’est-à-dire qu’ils réussissent ce tour de force à mes yeux prodigieux, d’être là tout en étant ailleurs, dans ces moments consubstantiels à leur métier où ils s’absentent de tout, les amours, les amis, pour rejoindre ce monde du cinéma littéralement magique et parallèle où le faux devient vrai, et où le vrai porte à faux.

C’est en effet l’histoire de quelqu’un qui rêve d’être quelqu’un d’autre. Il se trouve que c’est le rêve de Chiara qui rêve d’être Marcello qui par ailleurs est son père de rêve. Longtemps elle fut réduite à sa filiation, avec toute la violence et parfois la malveillance que cela implique. Fille de, fils de… C’est une réduction un peu mortifiante qu’on a tous plus ou moins vécu, parents célèbres ou pas. Marcello Mio rend honneur et justice à Chiara. Elle est Chiara assurément et pleinement, une Chiara qui ne rime plus automatiquement avec papa Mastroianni ou maman Deneuve. »

Ainsi son ode à Catherine Deneuve :

« Elle s’engage à fond, plus traqueuse que l’on croit, pas du tout lassée ou blasée, toujours au présent de ce qu’elle tourne, une actrice au jour le jour, très concrète et terre à terre. Elle s’est beaucoup amusée à jouer son propre rôle et ça se voit… ! Elle incarne une des résolutions du film lorsqu’elle chante un air original composé par Alex Beaupain. Un pur moment de cinéma, qui randonne entre chagrin et doutes. Tout est dit mais en chanson. Catherine Deneuve est comme la ritournelle de Marcello Mio. »

Sans oublier les immenses Fabrice Luchini, Nicole Garcia, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Hugh Skinner… car grâce à eux :

« C’est une histoire de fou totalement ludique qui jongle avec les identités… C’est un bain de jouvence et de renaissance. Pour les personnages, pour les acteurs, pour les personnes, pour le récit. Un bain où je plonge moi aussi avec délice. Marcello Mio est une fantaisie, un film de maturité juvénile. »

►►► Distribution

• Scénario et mise en scène : Christophe Honoré
• Chiara : Chiara Mastroianni
• Catherine : Catherine Deneuve
• Fabrice : Fabrice Luchini
• Nicole : Nicole Garcia
• Benjamin : Benjamin Biolay
• Melvil : Melvil Poupaud
• Colin : Hugh Skinner
• Et avec la participation de Stefania Sandrelli dans son propre rôle