[CONVERSATION ARTISTIQUE, PASCAL DEMOLON] – DE RADIOSTARS À FIASCO, ITINÉRAIRE D’UN COMIQUE ENJOUÉ : « Adolescent, ma voix n’était pas ma meilleure amie »

Avec son physique singulier et sa voix grave envoûtante, reconnaissante entre mille, Pascal Demolon est désormais une des figures emblématiques de l’humour en France. Sa carrière regorge de comédies à succès ou de rôles ayant marqué aussi bien le 7ème art que le petit écran. Parmi elles : « Radiostars », « Five, « Baby Phone » ou « Kaamelott ». À l’affiche de la série Netflix « Fiasco », Pascal Demolon poursuit une route majestueuse qui pourtant, au départ, fut semée d’embûches.
Dans cette entretien sans filtre, le comédien revient sur ses débuts difficiles, ses premiers pas en tant qu’acteur, sur les rencontres qui ont changé sa vie ainsi que sur ses plus beaux triomphes au cinéma et à la télévision.

« Le bonheur des autres a toujours été la promesse de quelque chose de possible pour moi »

J’ai lu que c’était suite à la projection du film « Bons baisers de Hong Kong » que la curiosité d’être acteur est née. Racontez-nous l’émotion qui vous a traversé à ce moment-là ?
Une amie de ma mère nous a emmenés au cinéma et c’est la première fois que je mettais les pieds dans une salle obscure. Nous étions au premier rang et nous avions l’écran géant en pleine figure. Le film démarre. Et instantanément, ce qui m’a fasciné, c’est d’entendre cette salle rire à l’unisson ? Je me suis alors interrogé : comment pouvait-on réunir autant de gens dans la même humeur, dans le rire ? […] Plus tard, je me suis demandé la façon de devenir acteur. Ce n’était pas l’ambiance familiale, personne dans ma famille n’avait de velléité pour les métiers artistiques. Lorsque nous avons déménagé en ville, à Reims, l’excitation de la ville ainsi que la curiosité vont commencer à prendre le dessus, et c’est peut-être lié à un second déclic. Quand j’ai commencé à évoquer le sujet, toutes les personnes autour de moi me disaient de monter à Paris. J’ai franchi le pas une première fois et ce fut un échec. Je ne suis resté que quelques semaines car je n’avais aucun contact. En rentrant à Reims, je suis devenu contrôleur au cinéma Gaumont et, à partir de là, je vais manger des films durant un an et demi comme une sorte de boulimie, d’urgence, de nécessité de trouver une place dans ce monde là. Puis, je ferai une seconde tentative à Paris, à 18 ans, qui sera cette fois la bonne. J’étais sûrement plus hardi.

Ça tombe bien que vous évoquiez votre passage au cinéma Gaumont puisque c’est effectivement un des nombreux petits boulots que vous avez fait étant jeune. Qu’est-ce vous avez retenu de cette expérience ?
J’ai rencontré de manière plus régulière tous ces gens que j’avais vus à 11-12 ans et qui achetaient un billet pour venir en salles. Je comprenais mieux leur enthousiasme, leur envie. J’en ai gardé une culture de cinéma. Le cinéma s’est ouvert à moi avec une multitude de films et des avant-premières que nous organisions avec mes camarades, où j’ai pu voir et rencontrer tous ces comédiens et metteurs en scène qui fabriquaient des longs-métrages. Tout cela m’a enrichi et m’a rendu exigeant sur la qualité des films, du moins la curiosité d’en savoir le plus possible. Ma meilleure amie a été la curiosité. Ces deux années au Gaumont m’ont nourri à plein pot.

Vous finissez par prendre des cours de comédie. Qu’est-ce qui vous a décidé à vous y inscrire ?

C’était indispensable. Ça fait partie de mon éducation. Pour mériter quelque chose, il faut commencer par la case départ et apprendre. J’étais convaincu, pendant longtemps, qu’il fallait mériter sa place mais j’avais une telle admiration pour les acteurs, les réalisateurs, que je savais aussi que ce serait compliqué de trouver une place dans ce milieu. Toutefois, la magie était en marche. Je suis devenu addict du savoir, de l’apprentissage.

Il y a une phrase que j’aime beaucoup : « Quand on oublie d’où on vient, on ne sait pas où on va ». Mon appréhension du métier s’est basé sur les valeurs que j’avais autour de moi. Puis, espérer que le travail porte ses fruits. La route a été longue…

Légende : Pascal Demolon dans une de ses premières pièces de théâtre, « Je vous écoute » (2016), au côté de Bénabar.
Crédit phoro : © Photo Florence Levillain Stéphane Kovalsky

Votre grande timidité vous empêche de vous intégrer pleinement en cours. C’est votre professeur qui vous laisse une semaine pour monter sur scène sous peine d’être renvoyé. Que se passe-t-il à ce moment-là dans votre tête ?
Il y a une urgence. En toute sincérité, j’étais tellement admiratif des autres, de mes camarades, que j’observais tant le courage qu’ils avaient que la qualité qu’ils y mettaient pour être convainquants et créer les émotions. Quand ce professeur me bouscule, c’est qu’il sent que j’ai le désir mais que je n’ose pas parce que j’ai peur de mal faire, que je vois les autres bien faire les choses, bien que ce fut une source de travail que de les observer. Mais au bout de quelques mois, ce professeur me dit clairement qu’il « n’est pas mon mac et que je ne suis pas sa prostituée à prendre mon argent tous les mois ». Ma timidité, ma peur de mal faire, de ne pas mériter d’être sur scène, ont été pendant longtemps une forme de moteur et d’exigence que j’ai gardée encore aujourd’hui.
[…] J’ai présenté une pièce de Marivaux. Le fait de me mettre dans un état de travail, de ne pas me juger trop sévèrement, de m’investir dans le texte, le jouer, le ressentir, l’incarner, c’est devenu ensuite une boulimie. Chaque épreuve passée, il m’en fallait une autre.

Une de vos premières expériences professionnelles en tant que comédien, c’est avec la pièce de théâtre « Bal Trap » de Xavier Durringer avec qui vous étiez dans le même cours de théâtre. Une pièce à grand succès, qui est toujours enseignée dans les cours de théâtre. Quel souvenir gardez-vous de ce premier projet ?
C’est toujours extraordinaire quand une personne pense à vous pour un rôle et vous fait suffisamment confiance pour vous le confier. Ça m’avait ému. Le souvenir que j’en ai est extraordinaire. Nous avons joué cette pièce dans plusieurs pays dont les États-Unis. Je me souviens d’une représentation en Hongrie, à Budapest, où nous avons joué la pièce pour des jeunes acteurs hongrois. A l’issue de la représentation, nous appréhendions un peu car la pièce est en français, ils sont venus nous voir en nous racontant en détail l’histoire, les enjeux et, je me suis dit que c’était incroyable, que le langage n’était pas une limite pour entrer dans une histoire. C’est la force de cette pièce.
Et puis, j’ai rencontré Vincent Cassel. C’est la rencontre entre deux comédiens qui ont envie de bien faire, d’être à la hauteur. Il y a eu des moments formidables avec lui. Je crois que ce fut pour nous deux, la première fois que nous rencontrions réellement le métier d’acteur.

Au début de votre carrière au cinéma, vous avez pu tourner avec Ken Loach dans « Land and Freedom » ou encore Jan Kounen. Néanmoins, vous continuez en parallèle à faire des petits boulots. Comment avez-vous vécu cette période ? Est-ce qu’on finit par vouloir abandonner ?

Il a fallu de nombreuses années avant que je me demande si, effectivement, je ne m’étais pas trompé. La chance que j’ai eue c’est de n’avoir jamais été envieux du bonheur des autres. Être frustré m’aurait peut-être fait arrêter plus tôt. Le bonheur des autres a toujours été la promesse de quelque chose de possible pour moi. Je ne vous dis pas ça pour botter en touche, mais je pense sincèrement que c’est une chose qui m’a permis de tenir dans les moments difficiles ou de solitude. Vous n’avez alors ensuite qu’une envie, c’est de les rejoindre. De retrouver vos amis et, par la suite, rencontrer des gens qui vous diront qu’ils sont contents que vous soyez là. Ce fut plus long pour moi. Comment on fait pour tenir ? Je crois avoir répondu à la question : le désir n’est pas mort. Notre désir est important, il faut savoir en prendre soin.

Légende : Pascal Demolon, hilarant en producteur toujours à côté de la plaque dans la série « Fiasco ».
Crédit photo : Copyright Thibault Grabherr/Netflix

J’ai eu des périodes où je suis parti loin, dans d’autres pays, pour voir ailleurs si j’y étais comme on dit. Parfois ce fut le cas, et c’était agréable. Mais chaque fois, je rentrais et je m’apercevais que le désir était encore présent en moi.

« Radiostars est le film qui a commencé à me donner une légitimité dans le métier »

Vous êtes un grand acteur de comédie. Vous qui êtes un ancien timide, vous vous attendiez à devenir une référence dans l’humour ?
Le professeur dont on parlait plus haut, avait décelé mon côté comique. Toutefois, j’avais l’impression comme un idiot, et j’insiste sur le mot idiot, que c’était un peu l’enfant pauvre de l’acteur. Ce que je voulais, c’était jouer Hamlet, car ce fut une rencontre qui m’avait tourmenté. Je me suis efforcé pendant mes trois années de cours, de ramener quelque peu le travail aux alentours de ce personnage. Chaque fois mon professeur disait : « Pascal, joue Sganarelle, tu es Sganarelle ! ». […] Néanmoins, ce sont les autres qui diront si vous êtes drôle ou non. Puis, ce sont des rencontres, des gens qui vont vous donner des opportunités. J’aime rire et faire rire mais dans le travail, je n’avais pas conscience que je puisse l’être. La comédie est arrivée à moi petit à petit.

J’ai aussi fait des films ou séries plus tendus, plus sensibles, comme dans « Braquo ». D’ailleurs, j’ai vécu une période où l’on me proposait que des rôles de salauds. Et plutôt bien apparemment puisque fut un temps où on disait « si tu cherches un salaud, appelle Pascal Demolon » (rire). Mais quel cadeau de savoir qu’on peut veut faire rire les spectateurs. Ce n’est pas si simple. Je suis reconnaissant que certains aient pu voir ça en moi.

C’est « Radiostars » qui vous propulse auprès du grand public et vous lance dans la comédie. Un tournant dans votre carrière. « Fiasco » semble être un second tournant pour vous. Est-ce le cas ?

Il y a eu un véritable avant et après « Radiostars ». Ce fut un grand cadeau qui m’a été fait d’autant que le rôle n’avait pas été pensé pour moi. Les circonstances de la vie ont fait que j’ai eu le rôle mais c’est grâce à Manu Payet et Géraldine Nakache, qui ont soufflé mon nom. Après une heure de lecture avec le réalisateur, il m’a tendu la main. À cette période entre « Radiostars », « Braquo » et « Kaamelott », juste avant ça, j’avais pris la décision d’arrêter. Parce que j’étais au bout et il était terrible de voir dans le regard de ceux que j’aime, que ça pouvait pas continuer ainsi. C’est à ce moment-là que tout a basculé. « Radiostars » est le film qui a commencé à me donner une légitimité dans le métier. Ça s’est joué à la première représentation à l’Alpe d’Huez. J’ai senti l’enthousiasme des gens et des professionnels qui étaient présents. J’étais accueilli dans la famille du cinéma.

Légende : Pascal Demolon dans « Radiostars » de Romain Levy.

Quant à « Fiasco », en toute honnêteté, j’espère que ça sera aussi un tournant. C’est encore un cadeau magnifique. Je me répète. J’ai rencontré Igor Gotesman, Pierre Niney et François Civil sur le tournage de « Five », où j’y ai passé quelques jours. Lors de cette rencontre, j’ai aimé ces garçons, à la fois parce qu’ils sont plus jeunes que moi – je ne leur en veux pas (rire) – mais surtout parce que j’ai senti chez eux une créativité, une énergie, une vraie exigence dans le travail. J’avais la sensation de faire un bond dans le passé. Ils ont réveillé quelque chose en moi. Savoir que, quelques années plus tard, ils ont écrit un rôle pour moi, c’était très émouvant. Je ne m’y attendais pas. Et c’était une sacrée reconnaissance. […] Je reçois énormément de messages depuis la diffusion de la série. Nous ne sommes jamais sûrs de l’impact d’un projet ou d’un personnage sur les spectateurs. J’avais dit à Pierre et à Igor que je ne pensais pas que ce personnage ferait autant rire. Quand j’ai assisté aux représentations publics, j’étais comme un gamin qui entend le rire des gens. À cet instant, j’étais redevenu le petit garçon dans la salle pour « Bons baisers de Hong Kong » et épaté par les rires des spectateurs.

« C’est le regard des autres et leurs ressentis qui vous racontent un peu ce que vous êtes, sans le savoir »

Dans « Fiasco », le personnage de Raphaël (Pierre Niney) fait une imitation de votre voix. Il est vrai que vous avez une voix atypique et elle donne d’ailleurs un certain rythme dans la comédie. Est-ce que vous avez conscience de l’originalité de votre voix et comment la travaillez-vous dans la comédie ?
J’ai cette voix depuis l’âge de 14-15 ans et, pour tout vous dire, ça n’était pas ma meilleure amie. Beaucoup pensaient que je rentrais dans les graves pour me donner de la contenance, pour me donner un air, notamment car à cette époque, j’étais physiquement frêle. Même au début dans le métier, ça gênait. Avec le temps sans doute, et le visage que j’ai aujourd’hui, c’est devenu normal. Ce qui est extraordinaire, c’est que certains me reconnaissent non pas à mon visage, mais à ma voix. C’est le regard des autres et leurs ressentis qui vous racontent un peu ce que vous êtes, sans le savoir. De fait, je ne la travaille pas. Je vis avec. Je me rappelle qu’au départ, je faisais même des efforts pensant que j’avais un problème avec cette voix grave. Malheureusement, on peut faire un sketch avec une autre voix mais on ne fait pas vivre avec une autre voix. Désormais, quand j’entends que les gens l’apprécient, ça me fait plaisir.

C’est marrant qu’Igor Gotesman ait pensé à mettre une vanne comme celle-ci et cela prouve bien que votre voix n’est pas si anodine. Comment avez-vous réagi à cette scène ?
Pour tout vous dire, ce n’était pas dans le scénario. La scène est un peu improvisée. Ils sont quelques-uns, et je ne citerai pas de nom, à vouloir m’imiter. Je ne saurais dire pourquoi. J’apprends même que certaines personnes que je ne connais pas s’amusent à m’imiter. Je pense que Pierre avait une furieuse envie de le tenter et de le faire sans que je le sache (rire).

Les modulations de voix sont très intéressantessur le personnage du Professeur Morvick, tueur en série, dans le film « 38° Quai des Orfèvres ». Ce méchant a été jouissif à interpréter ?

Lorsque le réalisateur Benjamain Lehrer est venu avec cette proposition, je lui ai dit que je ne souhaitais pas toucher à ça. L’idée d’une parodie me rebutait car je suis un grand fan d’Anthony Hopkins et de son interprétation d’Hannibal Lecter. C’est tellement sacré dans le travail de l’acteur, que j’ai hésité. Après quelques échanges ensemble, il m’a convaincu. Cependant, je ne voulais pas qu’on pense à un gars qui fait du Anthony Hopkins. Ce fut compliqué. J’avais le désir que ce soit un personnage drôle et sincère.

Légende : le terrifiant Professeur Morvick

Nous avons travaillé ça et, je pense que dans l’humeur et la couleur du film, nous sommes parvenus à quelque chose d’intéressant.

Personnellement, ce personnage est une des grandes réussites du film. Dans sa mise en scène également, avec ces jeux de lumière, entre ombre et lumière.
Pendant les années de galère, même lorsqu’on me proposait des petits rôles ou des rôles secondaires comme celui-ci, j’y ai toujours mis une exigence et une envie d’en faire quelque chose. C’est le respect de l’acteur. C’est une condition sine qua non. Et le réalisateur avait la même exigence, c’est d’ailleurs une autre raison qui a fait que j’ai accepté le projet. Pour lui, la parodie ne suffisait pas. Il fallait qu’il se passe quelque chose d’autre derrière tout ça. Sa réalisation le démontre bien.

« Jétais un grand fan de Kaamelott, je n’imaginais pas qu’un jour je sois sollicité par Alexandre Astier et que je puisse y jouer, c’était impensable »

La télévision vous a aussi offert de jolis rôles dont celui de Spurius Cordius Frontinius avec « Kaamelott »…

Durant la période où je souhaitais tout arrêter, un camarade me passe un coup de fil pour une figuration. Faire de la figuration, ça me ramenait plusieurs années en arrière et, j’y voyais le signe que c’était peut-être la fin. J’ai refusé. Le lendemain, je l’ai rappelé en ravalant ma fierté mal placée et parce qu’il faut bien gagner sa vie. Je lui ai simplement demandé de ne pas me dire les acteurs qui seraient présents dans le film. Dès le premier jour, j’ai vu qu’il y avait Alexandre Astier et plein d’autres acteurs géniaux. Au moment où il est arrivé dans mon champ de vision, comme un idiot, j’ai tout fait pour qu’il ne me voit pas. Pendant les quatre jours de figuration, je me suis fait tout petit. Le dernier jour, en rendant mon costume, c’est lui qui m’interpelle pour me demander ce que je ferai au mois de juillet. Et je suis reparti pour 17 jours de tournage avec ce rôle plus étoffé.

Légende : Pascal Demolon est Spurius Cordius Frontinius

Je l’ai interrogé sur la raison pour laquelle il m’avait choisi et il m’a répondu : « Il y a trois choses essentielles : la curiosité, car elle te donne envie de regarder. Une fois que tu as regardé, tu as vu. Enfin, il ne te reste plus qu’à faire quelque chose de ce que tu as vu ». Ce personnage a été déterminant. Je dirai plus tard à Alexandre Astier que c’est grâce à lui que j’ai continué la route et ce métier.

[…] J’étais un grand fan de « Kaamelott », je n’imaginais pas qu’un jour je sois sollicité par Alexandre et que je puisse y jouer, c’était impensable. De plus, se retrouver sous des tentes au pied du Mur d’Hadrien, c’est à la fois unique et stimulant. Avoir la chance de rentrer dans des époques différentes par le biais des décors, des costumes, afin de raconter une histoire, est une des chances de ce métier.

« Le talent des autres m’inspire beaucoup »

Vous êtes à l’affiche depuis peu de la série « Fiasco » d’Igor Gotesman. Est-ce que vous avez retrouvé la même fougue, la même folie dans l’écriture dIgor et de Pierre Niney ?
Ils ont quelque chose de spécifique, cette folie créatrice, cet humour, ce sens des punchlines et, en même temps, leur exigence dans le travail. Ils ne se contentent pas de faire des vannes. Ce que j’aime dans leur humour, c’est qu’il résonne d’humanité. C’est un humour qui remue et peut aussi vous faire souffrir. Par exemple, ne pas être capable de dire à une personne qu’on est fou amoureux d’elle. Ou pourquoi faisons-nous certaines choses. […] Ils travaillent dans le détail. C’est pour cela qu’en revoyant la série, je redécouvre encore certaines choses dans des regards, des silences, etc. Igor a une petite recette à laquelle nous sommes tous invités et qu’il appelle « L’Atelier ». C’est une journée de tournage où, bien que toutes les séquences sont en boîte, vous êtes de nouveau sollicité pour retourner filmer une séquence. Cela lui permet de voir si on ne peut pas encore aller plus loin. Il y a la nature intrinsèque des acteurs, le talent mais surtout le travail. Je ne vous cache pas qu’il y a eu des fous rires, car on est surpris par les propositions des uns ou des autres, mais j’adore cette façon de travailler.
C’est également une vraie famille. Ils sont tellement en osmose qu’ils ont parfois envie de se retrouver, de partager leur univers à eux. Et quel honneur d’y avoir été invité.

Dans « Five », votre personnage s’appelait Barnabé. Est-ce que le personnage de François Civil, qui s’appelle Bartabé, est un lien, un rappel humoristique avec le film ?
Je pense que oui. Ça ne peut pas être un hasard.

Dans la comédie, qu’est-ce qui vous fait dire oui à un personnage ?
La reconnaissance de la personne qui pense à vous. Ensuite, c’est l’univers du réalisateur, des auteurs. C’est pour ça qu’il y a parfois des rencontres évidentes comme celle avec Igor Gotesman, par exemple. Mais j’ai toujours cette boule au ventre de ne pas être à la hauteur de leur univers, de leur humour, de leur langage. Le talent des autres m’inspire beaucoup. Ça me challenge de savoir si je serais à la hauteur.

« Fiasco », actuellement en diffusion sur Netflix.

Les autres films/série de Pascal Deomon à ne pas râter :
. Tout ce qui brille de Géraldine Nakache
. Elle l’adore de Jeanne Herry
. Le rire de ma mère de de Colombe Savignac et Pascal Ralite
. Hommes au bord de la crise de nerf d’Audrey Dana
. Ma langue au chat de Cécile Telerman
. Péplum de mini-série de Philippe Lefebvre
. En thérapie, épisode 33 Camille, réalisé par Pierre Salvadori

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