Elvis (France 2) - Austin Butler : "Ce rôle était comme escalader l’Everest" | Télé 7 Jours

Elvis (France 2) - Austin Butler : "Ce rôle était comme escalader l’Everest"

Comment Austin Butler, ancien ado des séries Disney, est devenu un King plus vrai que nature dans la fresque baroque scandée par les hits d’Elvis, du réalisateur australien Baz Luhrmann.

Personne n’a été aimé, adulé, imité comme Elvis Presley. Lui, le gamin de Tupelo qui adorait le rythm’n’blues et le gospel, a connu la gloire, le délire des fans, marqué une génération de son rock black and white et de ses déhanchés suggestifs. Même les Beatles n’ont pas connu une telle idolâtrie. « Avant Elvis, il n’y avait rien », aurait dit John Lennon. Faire revivre la première star du rock’n’roll à l’écran est un défi de taille que Baz Luhrmann (Moulin Rouge, Gatsby le Magnifique…) a relevé avec sa démesure et son extravagance légendaire. « J’ai fait tout mon possible pour ne pas faire un biopic. J’ai voulu le traiter à la façon de Shakespeare, qui prend un personnage historique et en fait autre », insiste le réalisateur. Soit un projet dantesque, sur lequel il a travaillé huit ans. Ainsi relit-il toute la vie d’Elvis, de son enfance à sa mort, le 16 août 1977, comme un conte faustien, à l’aune de sa relation toxique avec son manager, le trouble colonel Tom Parker, génie du marketing et de la manipulation, interprété par Tom Hanks. 

LE COUP DE POUCE DE DENZEL WASHINGTON 

Mais quel acteur pouvait avoir le charisme, les capacités vocales et l’agilité nécessaire pour recréer le célèbre jeu de jambes qui a horrifié les ligues de vertu ? « Austin Butler est littéralement devenu le personnage, sur trois décennies, et en chantant lui-même ! Si je ne l’avais pas rencontré, je n’aurais jamais tourné ce film », résume Luhrmann. Le plus beau compliment vient de Priscilla Presley : « Si mon mari était vivant, il dirait : “Comment as-tu fait pour devenir, à ce point, parfaitement moi ?” » En 2018, sur le conseil du comédien Denzel Washington, Baz Luhrmann découvre Austin Butler à Broadway, dans une pièce d’Eugene O’Neill, Le marchand de glace est passé. Une prouesse théâtrale de quatre heures ! 

COMMENT AUSTIN BUTLER EST DEVENU ELVIS

Le Californien passe néanmoins cinq mois d’essais à apprendre des chansons, tester des scènes, explorer le personnage, sans avoir la certitude d’être l’élu. « Avec Baz, il faut s’apprivoiser, travailler, aller chercher quelque chose », confiait l’acteur alors âgé de 28 ans. Après cette audition hors normes, il bosse pendant deux ans, jour et nuit, ce premier rôle, qui le révélera au cinéma. Il lit, regarde et écoute tout ce qu’il peut sur son modèle. Avec la chorégraphe Polly Bennett, Austin s’entraîne à chanter, se mouvoir comme l’interprète de Blue Suede Shoes, jusqu’à analyser ses posés de mains : « Ce rôle était comme escalader l’Everest », témoigne-t-il. Quitter Elvis a été difficile. « J’ai traversé une sorte de crise existentielle. Je ne savais plus qui j’étais. » Sa performance lui a valu un Golden Globe et une nomination aux Oscars. S’il est resté au sommet, la star de Dune 2, de Denis Villeneuve, et bientôt de Caught Stealing, de Darren Aronofsky ( Black Swan), se méfie de la célébrité : « Je sais qu’il y a des pièges, mais je compte sur mon groupe d’amis pour me remettre dans le droit chemin. J’essayerai de tirer les leçons d’Elvis. » 

Elvis, dimanche 19 mai à 21h10 sur France 2

ISABELLE MAGNIER 

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