Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne

Destination : France » Auvergne-Rhône-Alpes | Montagne : Alpes ; Vanoise | Activité : Randonnée  | 
Nombre de jours : 4 jours | Difficulté : 2 | Dénivelé : +1 722 m/-1751 m | Distance : 28 km | Type d'itinéraire : Boucle | 
Transport : Taxi et Train | Ecosystème : Montagne | Hébergement : Bivouac et Refuge
Meilleures Périodes : Juin, Juillet, Août, et Septembre
Fanny et Henri sont partis sur le tour de la Vallaisonnay en Vanoise, avec Gaufrette, une ânesse. Voici le récit de leur splendide randonnée de 4 jours.
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L’idée de randonner avec un âne trottait dans nos têtes depuis longtemps, sans doute nourrie par nos lectures d’enfance. Les souvenirs des aventures de Delphine et Marinette* se mêlaient à celles de Cadichon**, tandis que celles de Modestine*** s’étaient invitées tout récemment au cinéma avec le film Antoinette dans les Cévennes. Quand nous avons appris qu’il était possible de réaliser une itinérance en Vanoise, avec « notre » âne, nous avons immédiatement sauté sur l’occasion et en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, nos sacs étaient bouclés et nous prenions la route, direction Champagny-en-Vanoise, en Tarentaise pour le Tour de la Vallaisonnay en 4 jours avec un âne.

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne
Dans la vallée de Champagny | Oeil & Plume ©

J1 : Refuge du bois – Refuge de la Glière

+ 552 m/ – 31 m 9,5 km

Nous retrouvons Jasper, le propriétaire de « notre » ânesse au Refuge du Bois pour un petit briefing avant de se mettre en route. Bien qu’ayant parcouru de nombreux trekkings avec des animaux de bâts, et des ânes en particulier, nous n’avons jamais eu à gérer seuls ces animaux dont s’occupent des muletiers ou paysans recrutés pour l’occasion. Ici, durant quatre jours, c’est à nous qu’il reviendra de nourrir, prendre soin et accessoirement faire avancer « Gaufrette ». Notre itinéraire, le Tour de la Vallaisonnay en Vanoise, pourrait largement être parcouru en trois jours. Mais nous avons décidé de prendre le temps, de savourer cette expérience et ce début de saison. Et comme nous dormons en refuges et que nous avons prévu un équipement assez minimaliste, l’aventure ne devrait pas être trop difficile.

L’itinéraire démarre en fond de vallée et longe tranquillement le Doron de Champagny, joli torrent entouré de prairies fleuries et de bosquets de saules et d’aulnes. Cirses et autres gourmandises végétales tentent Gaufrette à chaque pas. Ses haltes se multiplient et très vite il nous faut mettre le holà, car elle est manifestement en train de tester nos limites. Douceur et fermeté sont nécessaires si nous voulons avancer sereinement. Le hameau du Laisonnay, dominé par la cascade du Py, marque le début de la montée par une large piste jusqu’au refuge de la Glière, à un peu plus de 2000 m d’altitude. Cette ancienne bergerie refaite à neuf est notre halte grand confort pour la nuit. Une première étape vraiment tranquille pour se mettre dans le bain et qui nous laisse pleinement savourer une « sesenta », bière à l’épicéa de la brasserie l’Antidote, qui célèbre les 60 ans du parc national de la Vanoise.

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne
Au-dessus du refuge de Glières | Œil & Plume ©

J2 : Refuge de la Glière – Refuge d’Entre-le-Lac

+ 700 m/ – 550 m 11,5 km

Au petit matin, les orages de la nuit ont cédé la place à un soleil radieux. Nous laissons Gaufrette savourer sa ration d’avoine pendant que nous grimpons non loin découvrir le lac de la Glière. Complètement asséché, il n’est pas l’une des nombreuses victimes du réchauffement climatique. C’est en fait en 1818 qu’eu lieu la catastrophe, les sédiments qui formaient un barrage naturel ont cédé sous la pression de ce lac glaciaire et provoqué une inondation soudaine et une vidange complète du plan d’eau, dont ne restent que les sédiments déposés. Étonnant paysage désormais colonisé par des marmottes plutôt farouches.

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Gaufrette bâtée et chargée, nous attaquons notre étape par une rude grimpée parmi les fleurs du printemps. Le paysage s’ouvre, splendide, avec la Grande casse à l’horizon. La traversée d’un troupeau de vaches tarentaises très curieuses provoque un grand moment de stress, Gaufrette, prise de panique, partant au triple galop. Mais plus de peur de de mal, nous la rejoignons quelques dizaines de mètres plus loin, tandis qu’elle est affairée à savourer quelques chardons pour se remettre de ses émotions.

Le sentier continue à gagner de l’altitude et les premiers névés apparaissent vers 2300 mètres. Nous franchissons les cols de la croix des Frêtes et du Palet (2652 m) dans une neige profonde. Nous progressons lentement, laissant à notre ânesse le temps de bien trouver son équilibre dans une neige où ses sabots s’enfoncent profondément. Par chance, la pente qui conduit au refuge du col du Palet est dépourvue de neige et la descente se fait facilement. C’est l’heure du pique-nique. Les randonneurs attablés en terrasse n’ont d’yeux que pour notre jolie bourrique. Randonner avec un âne attire indéniablement attention et sympathie.

Après une petite sieste au milieu des gentianes pourpres, nous reprenons le sentier, longeant le lac de Grattaleu puis celui du Plan de la Grassaz. C’est à hauteur de ce dernier que nous quittons le GR5 pour nous diriger, plein ouest, en direction du Mont-Blanc du Peisey. Une descente brève, mais raide, nous conduit au pied de la montagne, non loin du lac de Plagne, où se situe le refuge d’Entre-le-Lac. C’est le terme de notre étape. Après une tentative de fuite, Gaufrette rejoint un enclos sécurisé où elle peut enfin se rouler dans la poussière pour tenter de faire fuir les mouches qui la harcèlent.

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne
Le refuge d’Entre-le-lac au pied du Mt Blanc du Peisey | Œil & Plume ©

J3 : Refuge d’Entre-le-Lac – Refuge de Plaisance

+ 470 m/ – 440 m 6 km

Un peu moins de 500 mètres de grimpée nous attendent dès le début de la journée. Un programme qui ne semble pas du goût de notre ânesse, décidée à protester en ralentissant et s’arrêtant à chaque touffe d’anthyllides vulnéraires. Ces jolies fleurs jaune vif ont sur elle l’attraction d’un aimant ! Et comme la montée est objectivement raide par moment et qu’étant en début de saison, elle manque un peu d’entraînement, nous avons un peu de mal à faire la part de ce qui est de la mauvaise volonté et de la difficulté objective. Nous lui laissons le bénéfice du doute et acceptons ses grognements de mécontentement comme des signes de besoin de pause. Pour être tout à fait honnêtes, nous sommes plutôt enclins nous-mêmes au farniente. Sous le soleil radieux de ce début juillet les haltes et siestes se multiplient et nous n’atteignons le col du Plan Séry que vers une heure et demie. C’est dans la redescente que nous nous arrêtons pour le pique-nique. La vue sur la Pointe de la Vallaisonnay y est sublime, les marmottes sont tout autour, une hermine encore partiellement blanche y fait le show… et les anthyllides sont abondantes.

Chacun peut donc s’adonner à ses occupations favorites avant de reprendre le sentier en milieu d’après-midi. Tout en descente, ce dernier nous conduit à travers les rhododendrons en fleurs jusqu’à un petit col d’où l’on découvre le Cul du Nant. C’est un immense cirque, dominé par un glacier et les sommets enneigés de Bellecôte et Pichères, un paysage inouï réputé être un des principaux bastions des bouquetins de Vanoise. Le refuge de Plaisance est tout proche. Julia et Pascal, ses gardiens, nous y accueillent chaleureusement. Après avoir débâté, brossé et nourri Gaufrette, nous faisons une rapide visite guidée du bâtiment qui accueille les dortoirs, tout récemment remis à neuf et conçu pour une empreinte environnementale la plus légère possible. Vins et produits bios et faits maisons nous régalent et nous savourons cette parenthèse hors du temps face au soleil couchant.

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne
Au col du plan Séry | Œil & Plume ©

J4 : Refuge de Plaisance – Montagny-le-Haut

+ 30 m/ – 730 m 6,5 km

Jasper, le propriétaire de Gaufrette nous avait précisé que cette dernière étape, un peu plus difficile que le reste du parcours, était tout à fait à la portée de notre ânesse. Mais nous n’avons cessé de croiser des marcheurs nous interrogeant ; “vous êtes sûrs que vous descendez par là ?”, “par les couloirs noirs ?”, “vous ne pensez pas que c’est trop raide pour elle ?”, “vous savez qu’il y a un gros caillou qui barre le chemin et qu’à côté, c’est le vide !”, … Tant est si bien que nous démarrons cette dernière journée avec une bonne dose de stress.

Et ce ne sont pas les premières centaines de mètres du sentier, embarquées par le torrent à la fonte des neiges, qui sont faites pour nous rassurer. Randonner avec un âne, c’est s’en sentir responsable. On est, finalement, non plus seulement redevable de ses propres pas, mais également de là où ils conduisent l’âne à y mettre les siens. Au fil de ces trois derniers jours, nous avons (un peu) appris à nous connaître. Nous savons désormais qu’il faut lui faire confiance dans le choix des manières d’éviter les obstacles. Mais également qu’il faut veiller à ne pas la laisser s’emballer dans les descentes. Nous y allons donc piano piano, profitant pour une fois de sa gourmandise qui l’invite à ralentir le pas et s’arrêter au moindre chardon. La descente est raide mais régulière. L’obstacle se franchit finalement sans difficulté en débâtant puis rebâtant derrière. Nous finissons par nous détendre, un peu, et savourons cette étape exceptionnelle qui nous fait flirter avec la cascade du Py et descendre jusqu’au très beau hameau du Laisonnay d’en haut.

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La boucle de ce Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne est ici bouclée. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre Champagny. Braiements et roulades dans la poussière marquent la fin de cette rencontre. Gaufrette rejoint Jasper avec un plaisir non dissimulé, nous laissant à nos souvenirs, une parenthèse de rêve éveillé où l’espace de quelques jours nos lectures d’enfance et notre expérience d’adultes se sont mêlés dans le décor fabuleux du Tour de la Vallaisonnay.

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne
Dans la descente raide, au bord de la cascade du Py | Œil & Plume ©

Carnet pratique du Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne

Quand effectuer ce Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne ?

Le tour est envisageable de l’ouverture des refuges (mi-juin) à leur fermeture (mi-septembre). C’est évidemment fonction de l’enneigement des cols en début et fin de saison et dépend bien sûr des conditions météo.

Comment y aller ?

La gare de Moûtiers – Salins – Brides les Bains est la plus proche. À partir de là, vous devez prendre un taxi pour rejoindre Champagny le Haut (à une vingtaine de kilomètres). Pour ceux qui viendraient en voiture, il y a un parking gratuit à Champagny le Haut, en face du refuge du Bois.

Où dormir ?

Si vous arrivez la veille, vous pouvez passer la nuit au refuge du Bois à Champagny le Haut, un très joli établissement, avec un accueil sympathique et où l’on mange bien.

L’itinéraire est balisé par les refuges :

  • Refuge de La Glière : un refuge moderne et confortable, des dortoirs de 4 couchages
  • Refuge d’Entre le Lac : refuge plus rustique, avec un dortoir de 36 couchages, une cuisine savoureuse
  • Refuge de Plaisance entièrement rénové très récemment, un dortoir de 32 couchages (confortables) bien conçu, un couple de gardiens très sympathiques, qui a à cœur d’utiliser des produits du terroir, un cuisine de qualité, faite maison, du petit déjeuner au dîner en passant par le pique-nique

La liste de tous les refuges est disponible sur le site du Parc national de la Vanoise.

Le bivouac est possible uniquement à proximité des refuges au sein du Parc.

Quelle que soit votre préférence, entre lit en dortoir ou sous la tente, la réservation est indispensable.

Quelles difficultés ?

Randonnée facile, avec des temps de marche quotidienne compris entre 3h30 et 4h30, avec un dénivelé positif quotidien oscillant entre 450 m et 700 m. Comme toute randonnée en montagne, la météo peut grandement influer les difficultés ressenties. L’altitude et la succession des journées fait néanmoins grimper la cote de difficulté totale du parcours à 191 sur l’IBP index, soit difficile.

Quel équipement prévoir ?

Le traditionnel système trois couches, permettant de vous adapter aux variations météo, ainsi que des chaussures de randonnée adaptées sont indispensables. En été, prévoyez un chapeau, des lunettes de soleil et de la crème solaire car le rayonnement est assez important à cette altitude.

Une gourde de bonne capacité (2 litres) vous permettra de tenir entre 2 refuges, tous ceux de l’itinéraire disposent d’eau potable.

Avec qui partir ?

Jasper (fils) et Stéphane (père) FERRAND, basés à Pralognan la Vanoise, sont accompagnateurs en montagne, éducateurs et éleveurs d’ânes. Ils proposent différents itinéraires, dont le tour de la Vallaisonnay en mode contemplatif.

L’âne vous est « livré » au départ de la randonnée, avec son kit d’entretien et sa notice. Un brief est prévu pour savoir comment s’occuper au mieux de la bête. Les refuges accueillent les ânes, il y a des parcs prévus pour les mettre la nuit.

Quel que soit le loueur pour lequel vous optez, assurez-vous que le bien-être animal est une priorité pour lui, car, comme pour toutes les activités impliquant les animaux, on peut trouver des prestataires qui exploitent les animaux, au détriment de leur santé ou de leur bien-être. Les ânes de Jasper et Stéphane sont bien soignés, bien éduqués et ont des jours de congés après une randonnée. De quoi vous assurez d’avoir un compagnon en pleine forme pour votre périple.

Tour de la Vallaisonnay en Vanoise avec un âne
Gaufrette au milieu des anthyllides | Œil & Plume ©

Réduire son impact environnemental ?

Une règlementation s’applique au sein du Parc National de la Vanoise, et il important de la respecter pour profiter encore longtemps de cet espace préservé. Le petit + proposé par les refuges de l’itinéraire : pour les pique-niques, si vous apportez votre boîte bento, ils la rempliront de votre ration quotidienne, ce qui limite grandement les déchets.

En savoir plus

Pour préparer son séjour, le site du tour de la Vallaisonnay et celui des Offices du Tourisme de la Plagne – Champagny en Vanoise pourra vous renseigner sur toutes les activités à faire alentour.

À lire pour retrouver son âme d’enfant

* L’âne et le cheval – Les contes du chat perché – Marcel Aymé

** Mémoires d’un âne – la comtesse de Ségur

*** Voyage avec un âne dans les Cévennes  (Travels with a Donkey in the Cévennes) – Robert Louis Stevenson

L'Oeil et la Plume
A propos de l'auteur

Reportages d'itinérances à pied, à la pagaie et à ski-pulka...



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1 Response
  1. Philippe Manaël

    Partir en itinérance avec un âne permet d’adapter sa marche et de prendre le temps d’admirer le paysage. En plus, la Vanoise est idéale pour s’exercer à ce genre de pratique, surtout dans le Parc national où les autres animaux sont interdits. Il manque une information : quel est le poids total maximum de la charge que vous avez laissé porter à votre ânesse ?

    Par ailleurs, il y a une coquille dans l’intitulé du Jour 4 : ce n’est pas Montagny-le-Haut mais Champagny-le-Haut 😉

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