Artus et Pierre Niney: le cinéma populaire à l'honneur mercredi à Cannes

L'acteur Pierre Niney lors de la 75e édition du Festival de Cannes, le 28 mai 2022 (LOIC VENANCE)
L'acteur Pierre Niney lors de la 75e édition du Festival de Cannes, le 28 mai 2022 (LOIC VENANCE)

Le grand public est à la fête au Festival de Cannes: Pierre Niney est en mode revanche avec "Le Comte de Monte-Cristo", nouvelle adaptation du chef d'œuvre de Dumas, et Artus a monté les marches avec les acteurs handicapés de son film à succès "Un p'tit truc en plus".

Grande fresque d'aventure, portée par le souffle romanesque d'Alexandre Dumas, cette nouvelle adaptation sortira en salles le 28 juin.

L'ultra-populaire Pierre Niney reprend le rôle d'Edmond Dantès, enfermé injustement au Château d'If. Sa vengeance, ruminée pendant des décennies au cours desquelles il deviendra le Comte de Monte-Cristo, sera implacable.

Pour condenser les près de 2.000 pages de l'œuvre originale, le film (02H58 tout de même) prend quelques libertés au niveau du scénario, multipliant les ellipses. Mais il en conserve le souffle épique, et le plaisir de l'aventure, avec même quelques scènes à la Indiana Jones.

Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, les scénaristes des deux volets des "Trois Mousquetaires", sortis l'année dernière, sont aux manettes, à la réalisation cette fois, avec l'un des plus gros budgets de l'année dans le cinéma français.

Dans le reste du casting: Anaïs Demoustier, dans le rôle de Mercédès, Anamaria Vartolomei (révélée dans "l'Evènement" et également présente à Cannes dans "Maria") ou l'acteur italien Pierfrancesco Favino, membre du jury cannois dans le rôle de l'Abbé Faria. S'ajoutent également Laurent Lafitte et Vassili Schneider, petit frère de Niels.

- Le succès du printemps -

"Le Comte de Monte-Cristo" fait partie de ces œuvres adaptées des dizaines de fois sur petit et grand écrans. Au cinéma, le personnage a été joué par Jean Marais, dans les années 1950, et ensuite à la télévision par Gérard Depardieu.

Le film aura-t-il autant de succès que celui de l'humoriste et comédien Artus, "Un p'tit truc en plus", qui vient de dépasser les trois millions d'entrées ?

C'est le succès du printemps et aussi une belle histoire, puisqu'il a été tourné avec une troupe de comédiens en situation de handicap mental.

Père et fils à l'écran, Clovis Cornillac et Artus y incarnent deux petits malfrats qui se cachent au milieu d'une colonie de vacances pour jeunes porteurs de handicap mental, afin d'échapper à la police. Artus se fait passer pour un pensionnaire et Clovis Cornillac pour son éducateur.

Pour célébrer ce succès, le Festival de Cannes a invité toute l'équipe de cette comédie qui prend le parti de rire avec les personnes handicapées et non à leurs dépens, à monter les marches.

L'équipe du film, tout sourire, a été très applaudie et a foulé le tapis rouge au son de "Bande organisée", tube du collectif marseillais 13'Organisé, chapeauté par le rappeur-star Jul, joué par le DJ de la montée des marches.

Artus avait publiquement regretté qu'aucune marque de luxe ne leur ait prêté de tenues. Ils sont finalement habillés par les marques du groupe de luxe Kering.

- Conte de fées -

Côté compétition, à trois jours du palmarès, c'est un film indépendant américain, "Anora" de Sean Baker, qui a le plus séduit le jury international de critiques interrogés par le magazine Screen. Le film commence comme un conte de fées, avant de virer au thriller new-yorkais survolté.

Anora (Mikey Madison) est strip-teaseuse dans un club miteux. Un soir, le fils d'un richissime oligarque russe, pousse la porte de l'établissement. Elle parvient à lui prendre son numéro. Ils se revoient. Lorsque leur histoire semble devenir sérieuse, les choses déraillent.

Sean Baker a déjà beaucoup filmé les travailleurs du sexe et stars du porno dans ses précédents films "Tangerine" et "Red Rocket". Il y a "un million d'histoires à raconter sur cet univers", selon lui.

Après avoir noué des amitiés avec de nombreuses travailleuses du sexe à travers ses films, il s'est dit déterminé à éliminer la stigmatisation "injuste" qui entoure la profession.

Le travail du sexe doit être "décriminalisé et en aucun cas réglementé, car il s'agit du corps des travailleuses du sexe et c'est à elles de décider comment elles vont l'utiliser", a-t-il estimé.

fbe-amz-pgr/may/fan