« Plus il y a de diversité et plus il y a d’excellence » : un programme pour les lycéens de prépas de Saclay et de l’académie de Créteil - Le Parisien

« Plus il y a de diversité et plus il y a d’excellence » : un programme pour les lycéens de prépas de Saclay et de l’académie de Créteil

De plus en plus d’écoles lancent des accompagnements à destination des élèves moins favorisés. C’est le cas de Centrale Supélec, l’ENS Paris Saclay et l’École des Ponts ParisTech. Adressé aux lycéens de prépas, leur programme a vocation à aider les élèves à passer les concours.

(Illustration) Jeswin  Thomas
(Illustration) Jeswin Thomas

    À la rentrée prochaine, une promo d’élèves de prépa venant de l’académie de Créteil et du territoire de Paris Saclay va bénéficier d’un programme d’accompagnement de trois grandes écoles : Centrale Supélec, l’ENS Paris Saclay et l’École des Ponts Paris Tech.

    L’idée ? Les aider à préparer les concours grâce à un tutorat individuel avec des élèves ou alumni des écoles partenaires, plusieurs séances de travail dans l’année sur les campus des écoles, la prise en charge des frais de concours pour les élèves non boursiers - les élèves boursiers bénéficient déjà de la prise en charge de leurs frais - et une bourse de vie de 1000 euros pour certains élèves disposant de ressources financières limitées afin qu’ils puissent se concentrer sur leurs études.

    « Nos élèves de prépa sont issus de catégories socio-professionnelles inférieures à celles des élèves de notre lycée », note Christophe Carton, proviseur du lycée François 1er à Fontainebleau, qui compte cinq classes de prépas et fait partie du programme. « À la fin du premier semestre, les élèves boursiers sont moins représentés dans les deux premiers que dans les deux derniers quartiles. Nous avons la nécessité de leur proposer un accompagnement pour ne pas se décourager et leur ouvrir des perspectives qu’ils n’auraient pas autrement. »

    Pour y participer, au moins l’un des quatre critères est à remplir : être une fille, être boursier, en situation de handicap ou originaire de QPV. Les lycées proposeront des élèves aux écoles partenaires, lesquelles effectueront la sélection finale. L’objectif pour les écoles : améliorer la mixité de leurs diplômés. « Tous ne s’autorisent pas à passer les concours ou plusieurs concours, notamment pour des raisons financières », poursuit le proviseur du lycée de Seine-et-Marne.

    « Plus il y a de diversité et plus il y a d’excellence »

    Avec un faible nombre de filles et de boursiers, les grandes écoles ont encore une marge de progression. « Nous sommes mauvais élèves », reconnait Olivier de Lapparent, directeur du Centre des diversités et de l’inclusion de CentraleSupélec : « Nous comptons 20 % de femmes en cycle ingénieur, 24 ou 25 % si l’on regarde en globalité en incluant le bachelor qui compte 38 % de femmes. Les boursiers sont 17 % au sein de l’école. Nous avons pour objectif 30 % de filles et 30 % de boursiers en 2032. Nous sommes persuadés que plus il y a de diversité et plus il y a d’excellence. Plus nos écoles auront de diversité et plus la valeur du diplôme va augmenter. »

    Pour y remédier, les trois écoles ajoutent à leurs programmes existants, un volet adressé aux élèves de prépa. « Nous avions déjà des modules au collège, au lycée, mais n’avions pas de programme au niveau de la prépa, contrairement à d’autres écoles comme HEC », justifie Olivier de Lapparent, « et nous lançons le programme à plusieurs, et travaillons ensemble pour avoir plus d’impact ».

    « C’était important pour nous de porter le programme à plusieurs », abonde Claire Lambard, chargée de mission diversité à l’ENS Paris-Saclay. « Pour ces élèves, il n’y a pas de garantie qu’ils intègrent l’école, mais on veut leur permettre de prendre confiance en eux, peu importe qu’ils intègrent notre école au final. » L’école qui compte 30 % de filles veut rééquilibrer la proportion dans certaines filières, tout comme pour les boursiers.

    Une série d’outils pour passer les concours

    « Ce ne sont pas les compétences en sciences de l’ingénieur qui font la différence, mais la façon dont ils présentent leurs compétences quand ils passent leur oraux. C’est ce qui fait la différence pour le jury », complète Claire Lambard.



    Pour faire cette différence, outre l’accompagnement par des tuteurs, le programme proposera des séances sur l’aisance à l’oral, mais aussi les méthodes de travail, l’optimisation de leur temps et le développement de stratégies. « Il s’agit de rentabiliser l’effort qu’ils ont investi, et on les met en lien avec des gens qui ont réussi le concours. Ça leur permet de démystifier et de voir que les élèves qu’ils rencontrent sont tout à fait normaux et pas tous des bêtes de concours ! »

    Si l’essai est transformé, les trois écoles comptent élargir la capacité de la promo, limitée à 30 élèves pour la première année. « On lance un appel aux autres écoles : plus on est et mieux on travaillera ! », conclut Claire Lambard.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    L'Ecole Multimedia
    Marketing / Communication
    Paris
    AUDENCIA
    Marketing / Communication
    Nantes
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully