EEn avril, la France a célébré le cinquantième anniversaire de la mort du président Georges Pompidou, qu’Emmanuel Macron avait salué en 2019. « un réformateur infatigable qui a fait de la France une avant-garde de la modernité ». Désormais, pour célébrer ce grand amateur d’art contemporain, nous envisageons sérieusement de fermer pour cinq ans – et certainement bien plus – sa grande œuvre, le Centre national de l’art et de la culture, qui porte aujourd’hui son nom ! Un curieux hommage, pour de curieuses raisons.
Lisez également la chronique | Article réservé à nos abonnés Jean Garrigues, historien : « Pourquoi Emmanuel Macron s’attache-t-il autant à cultiver l’héritage de Georges Pompidou ? »
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En septembre 2025, le Centre Georges-Pompidou baissera le rideau jusqu’en 2030, sur décision, en 2021, de son président d’alors Serge Lasvignes. Fermeture pour travaux. Un art perturbé… La prestigieuse collection du National Museum of Modern Art (MNAM), la plus importante après celle du Museum of Modern Art, à New York, va être dispersée, à l’intérieur du pays et à l’étranger.
Pendant cinq ans, il n’y aura plus de Musée national d’art moderne en France, alors que le monde entier considère que Paris est redevenue la capitale européenne de l’art contemporain et que les grands Américains, Anglais, Allemands viennent s’y installer. Après le Louvre et Versailles, c’est le Centre Pompidou que les étrangers visitent en premier. La marque risque de disparaître, combien de temps faudra-t-elle pour qu’elle renaît ?
Des travaux de rénovation sont nécessaires, ne serait-ce que pour désamianter le bâtiment et faciliter l’accueil des visiteurs. Ces exigences doivent-elles toutefois aboutir à un véritable « lock-out culturel », à la fermeture totale de l’ensemble du site jusqu’en 2030 au moins ?
Des solutions existent
Peut-on imaginer le Louvre ou la Bibliothèque nationale fermer leurs portes sans lieu alternatif pendant cinq ans, pour cause de rénovations ? Toutes les grandes institutions publiques entretiennent leur patrimoine immobilier, mais aucune n’en profite pour s’accorder une si longue période d’interruption, au détriment de la collectivité.
Est-ce à dire que la présentation et la conservation ordonnées de la création moderne et contemporaine seraient une mission de second ordre, une futilité dont on pourrait se passer ? Il s’agit cependant d’une institution culturelle unique en son genre de par son caractère multidisciplinaire, où les arts visuels cohabitent avec le design, l’architecture, le livre, la musique, le spectacle vivant, les conférences, ainsi que le cinéma, sans oublier une fonction essentielle : l’enseignement artistique. des jeunes et des écoliers.
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