Voyage en Toscane : quatre villes à découvrir en train
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Voyage en Toscane : quatre villes à découvrir en train

CURIOSITÉ. Partons dans une partie méconnue, au nord, plus peuplée et industrielle, à la découverte de cités hors des sentiers battus : Prato, Pistoia, Lucques et Carrare.

Pierre Gey
La cathédrale Santo Stefano, à Prato.
La cathédrale Santo Stefano, à Prato. © AdobeStock

À 50 minutes en train de Florence, Prato est notre première étape. Sur une demi-journée, on y découvre la cathédrale de Santo Stefano, sa façade de marbre blanc et de serpentine verte, et sa magnifique chaire, incrustée dans un angle de l’édifice. Cette dernière, décorée par le sculpteur Donatello, est encore utilisée aujourd’hui pour présenter aux fidèles la Sainte Ceinture, une relique de la Vierge ramenée par un marchand de la ville depuis Jérusalem au XIIe siècle. Des artistes emblématiques de la Renaissance, Paolo Uccello et Filippo Lippi, ont décoré les chapelles intérieures de fresques monumentales.

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Si, depuis l’imposant château de l’Empereur construit en 1248, le panorama embrasse « la ville des cent cheminées » (surnom qu’on attribuait à Prato pendant l’essor de son industrie textile), il faut se rendre à quelques kilomètres de là, au Centre Pecci, pour admirer l’une des plus belles collections d’art contemporain d’Italie du Nord. Fondé par l’industriel Enrico Pecci dans les années 1990, le bâtiment à l’allure de soucoupe volante présente des expositions régulières très pointues. C’est cela aussi la Toscane du Nord : une région plus urbaine, une beauté moins évidente qu’à Sienne ou Florence, mais une région plus vraie et dynamique.

À 30 minutes en train seulement, Pistoia sera notre destination pour la nuit. Le soir, les terrasses des restaurants et des bars bruissent sur la Piazza della Sala, aux façades jaunes et orange ponctuées de persiennes vertes. On y savoure un verre de Chianti ou de Montalbano à l’apéritif, avant de se régaler de pâtes au ragoût de canard ou de sanglier des collines voisines, pour terminer par un dessert aux myrtilles ou aux châtaignes des Apennins voisins. Le lendemain matin, on se retrouve Piazza del Duomo, qui s’anime chaque samedi avec les étals du marché hebdomadaire, et chaque été lors de la Giostra dell’Orso (joute de l’ours), tournoi médiéval qui, à l’instar du Palio de Sienne, transforme la place en hippodrome.

Une beauté moins évidente, mais une région plus vraie et dynamique

La cathédrale surveille l’agora, flanquée de son baptistère en marbre de Carrare et de son campanile de 67 mètres de hauteur. La vue depuis la terrasse se mérite : 200 marches qui projettent le regard vers les montagnes à l’entour du Montalbano. Après un café sur la Piazzetta dell’Ortaggio et une dragée frisée à la vanille (confetto a riccio), douceur locale typique au cœur à l’anis ou à la coriandre, on remarque la fresque en majolique de Luca della Robbia sur l’hôpital del Ceppo : actif jusqu’en 2013, le lieu ouvre ses entrailles aux visiteurs le long d’un parcours souterrain de 650 mètres, qui laisse voir certaines constructions anciennes comme un pont romain ou deux moulins.

Notre périple se poursuit à Lucques, sans doute la ville la plus méconnue, et pourtant la plus majestueuse, à seulement 20 kilomètres de la tour de Pise. « Lucca », en italien, a des allures de conte de fées, avec d’imposantes murailles de la Renaissance protégées par les Alpes apuanes et la chaîne des Monts pisans. La ville fortifiée est un pôle culturel de premier ordre : durant l’été, le Lucca Summer Festival occupe le devant de la scène et rassemble les meilleurs artistes internationaux, tandis que le Lucca Comics & Games s’impose comme le deuxième plus grand festival de BD au monde.

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Qu’il s’agisse de faire du vélo autour de l’enceinte fortifiée, d’explorer des jardins à couper le souffle inspirés de Versailles à la Villa Reale di Marlia ou d’observer les rues en prenant de la hauteur à la tour Guinigi, Lucques se place au même niveau que Florence et Sienne parmi les villes à ne pas manquer en Toscane. Si le jardin botanique vaut le détour, fondé par Élisa Bonaparte, sœur de Napoléon, c’est la Villa Torrigiani di Camigliano qui restera dans vos souvenirs : des jardins parfaitement entretenus, avec deux superbes rangées de cyprès de près d’un kilomètre de long, mènent à la majestueuse demeure et à son impressionnante façade baroque.

Les trains régionaux, fil rouge de notre escapade, nous mènent en une heure à Carrare, où l’on vient visiter les carrières qui surplombent la ville. Le paysage est lunaire dans ces montagnes entièrement faites de marbre blanc, exploitées depuis l’Antiquité, où des engins de chantier circulent sur des chemins recouverts d’une fine poudre blanche de carbonate de calcium. Souterraines ou à ciel ouvert, les visites guidées de certaines exploitations familiales mettent à jour les techniques d’extraction du marbre qui a donné naissance au David de Michel-Ange.

Le paysage est titanesque, les carrières dévorant les montagnes et la forêt qui les recouvre sur des centaines d’hectares, spectacle grandiose qui déborde pourtant sur le parc naturel des Alpes apuanes et questionne sur les cicatrices imposées à la nature. Juste derrière, le minuscule village de Colonnata perché à 500 mètres d’altitude, serait resté anonyme sans son fameux « lardo di Colonnata », un lard maturé dans de la saumure et des épices à l’intérieur de vasques en marbre de Carrare. On le déguste, tranché finement, directement chez le producteur sur de simples crostini. Bon appétit, et arrivederci !

Où dormir ?

À Pistoia, au Palazzo 42 Boutique Hôtel (environ 90 euros la nuit) ; à Lucques, à la Tenuta di Tramonte (135 euros la nuit) ; près de Carrare (20 km) au Doria Park Hotel, en bord de mer (environ 150 euros la nuit).

Où manger ?

Perlage-Enoteca wine bar à Pistoia, Ristorante Mecenate à Lucques et Ristorante Venanzio Colonnata à Colonnata.

 

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