Palestine: Blockout, la "guillotine numérique" pour dénoncer les célébrités "non solidaires"

Palestine: Blockout, la « guillotine numérique » pour dénoncer les célébrités « non solidaires »

Palestine: Blockout, la "guillotine numérique" pour dénoncer les célébrités "non solidaires"

ALGER – Blockout ou la « guillotine numérique » est une nouvelle campagne lancée par les utilisateurs de réseaux sociaux du monde entier pour dénoncer les célébrités qui n’affichent pas leur solidarité avec le peuple palestinien face au génocide commis par les forces d’occupation sionistes.

La cause palestinienne avance, conquérant terrain après terrain, grâce à une mobilisation extraordinaire de l’opinion publique internationale d’un côté et la lutte acharnée des diplomaties de plusieurs pays dont l’Algérie, d’un autre, pour que justice soit rendue au peuple palestinien.

Après la conquête des espaces publics, des plateformes numériques, des universités ainsi que les arènes des institutions internationales (comme l’ONU ou la Cour internationale de justice CIJ), c’est autour des univers du glamour et de l’Entertainment de subir de plein fouet le réveil des consciences d’une grande partie de l’humanité refusant de se taire face au génocide subi par le peuple palestinien.

Désormais, artistes, influenceurs et organisateurs de grands évènements culturels sont enjoints par leurs publics de dénoncer le génocide commis à Ghaza. Des mobilisations actives sur les réseaux sociaux et sur le terrain sont organisées pour rompre le silence de certains milieux culturels, épiant le comportement de chaque star du show-business.

Ainsi, lors de la 96e cérémonie des Oscars, la nuit du 10 au 11 mars, les photos de stars dont Billie Eilish, lauréate d’un Grammy, Mark Ruffalo, nominé aux Oscars, portant un pin sous la forme d’une main orange avec un cœur noir au milieu représentant « Artists4Ceasfire » (les artistes pour un cessez-le feu à Ghaza), ont fait le buzz sur les réseaux sociaux.

La finale de la 68e édition de l’Eurovision a connu des perturbations importantes et vu l’annulation de la participation de certains candidats à cause du génocide à Ghaza. Les syndicats de la chaîne de télévision publique flamande VRT (Belgique) ont brièvement interrompu la retransmission quelques jours avant la finale pour diffuser un message condamnant des « violations des droits de l’homme » par l’entité(sioniste). Neuf des participants, dont sept finalistes, ont appelé à un cessez-le-feu durable à Ghaza.

 

Le monde des célébrités rattrapé par les crises humanitaires

 

Cette mobilisation en faveur de la cause palestinienne a atteint le pic avec la polémique née au lendemain de la 52e édition « Met Gala » qui s’est déroulé le 6 mai. L’évènement est une occasion pour les célébrités du monde du cinéma, de la mode, de la musique et des arts visuels, pour se montrer dans des costumes luxueux et luxuriants. Des manifestants ont organisé un rassemblement devant le MET, pour attirer l’attention sur cette débauche de luxe alors que des enfants et des civils sont exécutés par une armée génocidaire et d’autre souffrent au quotidien de faim et de soif.

En réponse à ce rassemblement, le mannequin et influenceuse Halle Bailey, invitée de l’évènement, poste sur son compte Tiktok une vidéo controversée qui allait déclencher une impressionnante campagne de boycott des artistes et influenceurs ne soutenant pas la cause palestinienne.

Accoutrée en reine du 18e siècle avec les artifices qui vont avec, le mannequin, sur fond de la vidéo des manifestants, prononce ironiquement la phrase : « let them eat cake » (laissez-les manger des brioches), une formule attribuée à Marie Antoinette, la dernière reine de France prérévolutionnaire exprimée alors que son peuple affamé menait une révolution (18e siècle) contre la monarchie.

Scandalisés, des internautes du monde entier ont lancé des campagnes sous les hashtags : letthemeatcake, celebrityblocklist et blockout 2024, exhortant les utilisateurs des réseaux sociaux à se désabonner et à bloquer les comptes des célébrités qui n’utilisent pas leurs plateformes pour le bien social et n’affichent pas ouvertement leurs positions contre le génocide à Ghaza.

L’opération Bolckout2024, initiée par le détenteur du comte @blockout 2024, dont la vidéo a été vue par plus d’un million d’utilisateurs en quelques jours seulement sur Tiktok, a fait immédiatement le buzz.

Rapidement, des listes d’artistes, comédiens, musiciens, mannequins, influenceurs à boycotter inondent les réseaux sociaux. Ces listes, à chaque fois mises à jour, comptent actuellement plus de 200 noms d’artistes qui ne se sont pas prononcés en faveur d’un cessez-le-feu à Ghaza.

D’après des décomptes postés sur Tiktok, plusieurs artistes ont vu leurs profils numériques perdre un nombre très important d’abonnés. Ainsi, l’actrice et mannequin américaine Kim Kardashian aurait perdu plus de 3 millions d’abonnés en 24 heures seulement. Taylor Swift, artiste américaine, aurait, elle, perdu environ 300 000 abonnés Tiktok et 50 000 sur Instagram en une semaine.

Sur le réseau social Tiktok, des internautes ont qualifié cette opération de boycott de « guillotine numérique » ou « digitine » -en réponse à l’allusion faite à Marie Antoinette qui a été guillotiné durant la révolution française-.

Sur la plateforme X, un internaute américain utilisant le hashtag Blockout2024, partage la photo d’étudiants américains manifestants par solidarité avec le peuple palestinien et écrit : « La jeunesse éduquée et les futures élites soutiennent la #Palestine. Soyez du bon côté de l’histoire, #FreePalestine », pour mettre en relief le combat de l’élite face à l’extravagance de certains artistes.

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