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«Aujourd’hui, l’ignorance est devenue une valeur»: pourquoi les lettres classiques sont essentielles

Le Parlement européen à Bruxelles. «On n'entend presque plus jamais un homme politique parler du dernier livre qu'il a lu !» déplore Andrea Marcolongo.
Le Parlement européen à Bruxelles. «On n'entend presque plus jamais un homme politique parler du dernier livre qu'il a lu !» déplore Andrea Marcolongo. Ajdin Kamber / stock.adobe.com

DÉCRYPTAGE - En quelques décennies, les références gréco-latines ont disparu du débat public. Au détriment de la préservation d’un commun européen, analysent Andrea Marcolongo et Rémi Brague.

«Regardez ces pattes de mouche à l'encre violette ! Il a tout annoté, tout chiadé», applaudit le philosophe Rémi Brague, membre de l'Institut de France, en ouvrant un volume des Histoires de Tacite. Sur la page de garde, un nom et une date : «Édouard Herriot, 1891». L'année où celui qui fut le ministre phare d'une génération préparait les concours de la rue d'Ulm, avant d'être reçu, trois ans plus tard, premier à l'agrégation de lettres. «Il lisait certainement le latin dans le texte! Pendant des siècles, les élites européennes ont été formées, si ce n'est formatées aux humanités classiques», argue-t-il.

«Je crois qu'on n'imagine pas le poids qu'a pu avoir l'éducation classique dans certains pays : la France, l'Allemagne, l'Angleterre... On possède de Rimbaud des poèmes écrits pour le concours général…en latin !» Pendant des siècles, l'univers intellectuel des Français a été naturellement habité des textes de Homère, Hésiode, Virgile... « Dans les discours et les débats…

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41 commentaires
  • bramante

    le

    l'égo s'enfle "en même temps " que le niveau baisse : l'insuffisance de nos contemporain est au niveau de leur suffisance

  • Lemon

    le

    Je suis bien d'accord, dans mon cursus scolaire et université (achevé il y a déjà pas mal de temps), beaucoup de temps passé sur l'histoire de la CEE et les institutions de l'UE, mais presque pas de temps passé sur la culture de l'Europe. Combien d'universitaires sont encore capables de lire Homère dans le texte?

  • MAGALI LEGERET

    le

    Du passé faire table rase, voilà le but inavoué. Faire table rase de notre civilisation gréco-romaine. Ainsi meurt-elle de l'intérieur, c'est triste, c'est révoltant, et nous sommes impuissants. Ceci dit, tout change, rien n'est immuable. Pour le meilleur ou pour le pire.

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