Festival de cinéma: Narco transgenre et comédie musicale: la folie Audiard conquiert Cannes - L'essentiel

Festival de cinéma: Narco transgenre et comédie musicale: la folie Audiard conquiert Cannes

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Festival de cinémaNarco transgenre et comédie musicale: la folie Audiard conquiert Cannes

Un chef de cartel mexicain devenu femme, une comédie musicale et des stars au casting. L’incroyable pari du réalisateur français Jacques Audiard a retourné la Croisette. «L’essentiel» vous raconte l’engouement.

Thomas Holzer
par
Thomas Holzer

Une salve d’applaudissements en séance de presse et des premières critiques dithyrambiques. Si Francis Ford Coppola a globalement déçu avec son dantesque «Megalopolis», le réalisateur français Jacques Audiard a conquis les cœurs avec «Emilia Perez», l’histoire inouïe d’un chef de cartel mexicain qui décide de changer de sexe aidé dans sa quête par une avocate au grand cœur. Le tout sur fond de comédie musicale mêlant mélancolie et rythmes endiablés. Dit comme ça, le projet semble invraisemblable.

C’est toute la prouesse du réalisateur de «Un Prophète» qui a su imbriquer toutes ces idées au sein d’un ensemble cohérent, tout en portant un regard artistique sur des réalités très sérieuses: la question très actuelle de la transidentité et l’enfer du Mexique, gangrené par le narcotrafic et en guerre civile depuis presque quinze ans.

«Le Mexique est fascinant, poétique»

Jacques Audiard, réalisateur

Dans la conférence de presse de l’équipe du film à laquelle a participé L’essentiel ce dimanche, il a beaucoup été question de ce pays «schizophrène» mais si «poétique», dixit Audiard. «La chute de la démocratie est quelque chose d’insupportable. Tout comme ces disparus, ces féminicides», décrypte le cinéaste multi-récompensé, tandis que l’acteur vénézuélien Edgar Ramirez éclaire sur l’allégorie de cette œuvre si particulière: «En Amérique latine, nous vivons exilés dans notre propre corps en raison de cette violence».

«Le film célèbre aussi la beauté du Mexique», complète Zoé Saldaña, aussi épatante dans son rôle d’avocate que dans ses interprétations musicales. Pour la superstar Selena Gomez, elle, l’Américaine d’origine mexicaine qui a grandi au Texas, l’œuvre fait figure de retour aux sources. Plus discrète face à la presse qu’à l’écran, elle ne démérite pas dans son rôle d’épouse de narco déboussolé. Palme d’or en vue?

Mais la grande révélation est incontestablement l’Espagnole Karla Sofia Gascon, actrice transgenre absolument fabuleuse dans le rôle de Manitas devenu Emilia Perez. Une postulante sérieuse pour un prix d’interprétation. Sur la Croisette ce dimanche, c’est plutôt la Palme d’or qui est promise à Jacques Audiard. Réponse samedi prochain…

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