Des créations « de l’est à l’ouest parisien » : Nuit Blanche 2024 dévoile une programmation… olympique - Le Parisien

Des créations « de l’est à l’ouest parisien » : Nuit Blanche 2024 dévoile une programmation… olympique

Déambulation de skateboard, musique, danse, théâtre, mais aussi breaking ou encore escrime… La célèbre manifestation artistique nocturne revient le 1er juin. La Ville en a dévoilé les premiers temps forts, sous le signe de l’olympisme et des territoires ultramarins.

La nouvelle édition de Nuit Blanche (ci-dessus en 2023 à Paris) se déroulera le 1er juin et mettra à l'honneur des créations contemporaines et les cultures ultramarines dans des lieux emblématiques. LP/Olivier Corsan
La nouvelle édition de Nuit Blanche (ci-dessus en 2023 à Paris) se déroulera le 1er juin et mettra à l'honneur des créations contemporaines et les cultures ultramarines dans des lieux emblématiques. LP/Olivier Corsan

    La Ville Lumière porte rarement aussi bien son nom qu’en organisant sa fameuse Nuit Blanche. À l’occasion de la 23e édition de la manifestation artistique nocturne, la mairie de Paris a décidé de mettre à l’honneur les territoires ultramarins français. Le samedi 1er juin, la capitale proposera de nombreuses installations artistiques dans toute la ville, mais également au-delà de ses frontières, notamment dans sa banlieue, à Rouen (Seine-Maritime) et en Outre-mer.

    Financée à hauteur d’un million d’euros par le Conseil de Paris, Paris 2024 et le mécénat, cet événement gratuit et ouvert à tous mettra à l’honneur des créations contemporaines dans des lieux emblématiques parisiens. Il signera aussi la plus longue Nuit Blanche de l’histoire, puisque celle-ci démarrera là où le soleil se lève le plus tôt en France, en Nouvelle-Calédonie, pour s’achever où le soleil se couche le plus tard sur le sol français, en Polynésie.

    L'affiche de la Nuit blanche pour cette année 2024. DR
    L'affiche de la Nuit blanche pour cette année 2024. DR

    Plus d’une centaine de manifestations dans la capitale

    Butte Montmartre, Belleville, le Carreau du Temple… Dans la capitale, les compositions artistiques chapeautées par Claire Tancons, directrice artistique de l’événement, investiront plusieurs lieux incontournables à travers plus d’une centaine de manifestations. Plus de 150 se tiendront dans la Métropole du Grand Paris.

    Treize projets artistiques constitueront le parcours officiel parisien. « L’idée était de le faire démarrer à l’est de Paris, dans le parc de Belleville, puis d’arriver dans le centre avec des représentations à l’Hôtel de Ville, au Carreau du Temple ou encore la bibliothèque historique de Paris, pour finir dans l’ouest de la capitale du côté du square Galliera, en passant par Montmartre », détaille Claire Tancons. Un clin d’œil aux six fuseaux horaires qui seront traversés lors de cet événement qui s’étendra à travers la planète. Voici quelques exemples des créations artistiques à y découvrir.

    « We Will Not Bow », de Marlon Griffith, le génie de l’eau au parc de Belleville

    Illustration de l'artiste Marlon Griffith qui ouvrira le bal de la Nuit Blanche avec une déambulation dans le parc de Belleville.
    Illustration de l'artiste Marlon Griffith qui ouvrira le bal de la Nuit Blanche avec une déambulation dans le parc de Belleville. Maire de Paris

    La performance poétique de l’artiste trinidadien Marlon Griffith, « We Will Not Bow », ouvrira le bal de Nuit Blanche avec une première représentation à 18 heures au parc de Belleville (XXe). Centrée autour des enjeux planétaires liés à l’accès à l’eau, l’artiste et résident japonais use de la figure du kappa, génie de l’eau japonais, pour illustrer la réalité des populations vivant à Mayotte. Pendant une heure, des performeurs déambuleront aux abords des points d’eau de l’espace vert parisien.

    « WÉLÉLÉ !!! », de Kenny Dunkan, ambiance tropicale de l’Hôtel de Ville à République

    L’artiste d’origine guadeloupéenne Kenny Dunkan proposera en plein cœur de la capitale sa performance « WÉLÉLÉ !!! » qui mettra à l’honneur la glisse. Plusieurs dizaines de skateurs « se mueront en beatbox humain » lors d’une déambulation qui partira de la place de l’Hôtel de Ville (IVe) pour se rendre place de la République (Xe).

    Les participants seront munis de skateboards sonorisés qui émettront des chants d’oiseaux ou encore le croassement des grenouilles pour « restituer l’ambiance de la nuit tropicale et donner à voir la dimension multiculturelle du nouveau sport olympique ».



    Une dimension athlétique qui sera d’ailleurs omniprésente puisque cette nuit marquera le coup d’envoi des festivités et des célébrations culturelles qui précéderont et entoureront les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

    Ainsi, à l’image du défilé de Kenny Dunkan, plusieurs représentations artistiques de la Nuit Blanche s’inscrivent dans l’Olympiade culturelle, une programmation artistique pluridisciplinaire qui se déploie avant et pendant les Jeux, jusqu’au 8 septembre.

    « Déboulé céleste » de Raphaël Barontini, un battle musical

    L’artiste Raphaël Barontini qui, en 2023, a déjà investi le Panthéon pour une exposition rendant hommage aux héros de la lutte contre l’esclavage, sera lui aussi de la partie avec cette fois-ci une déambulation dans les rues de Paris. Inspiré librement du Hosay de Trinité et Tobago, fête commémorative aux mille couleurs, ce défilé met en scène le combat de la Lune et du Soleil au centre de ce rituel d’origine hindoue créolisé dans les Caraïbes, au travers d’un battle entre deux groupes de musique.

    « Chevalier virtuose », de Romuald Grimbert-Barré et Johana Malédon, chorégraphie au Carreau du temple

    Cette création présentée au Carreau du Temple (Paris Centre) mêle musique baroque, danse contemporaine et escrime autour du destin singulier et de l’œuvre de la figure historique de Joseph Bologne de Saint-George. Plus connu sous le nom de Chevalier de Saint-George, ce compositeur, escrimeur et musicien guadeloupéen, est né esclave avant de devenir un homme libre et de charmer tout Paris au siècle des Lumières, grâce à sa carrière artistique et sportive.

    « The Mirror Is You », d’Edgar Arceneaux, installation géante aux Arènes de Montmartre

    Les spectateurs pourront découvrir aux arènes de Montmartre (XVIIIe), dans ce petit jardin perché sur l’un des flancs de la butte Montmartre, une installation picturale monumentale sur toile signée Edgar Arceneaux. « Les miroirs brisés du destin humain personnel et collectif » se mêleront au drame de la migration humaine guidé par un récit sur la grande migration de la longue lignée créole dont descend cet artiste américain, de l’Acadie à la Californie en passant par la Louisiane, pour ouvrir une réflexion plus large sur les mouvements diasporiques contemporains.

    « Tout a été pensé pour que les spectateurs puissent découvrir le maximum de projets, mais il faudra se tenir prêt », sourit Claire Tancons. La directrice artistique promet quelques belles surprises à découvrir d’ici le jour J.

    Nuit Blanche à Paris, le samedi 1er juin.