La vie heureuse

Une petite lecture que je qualifierais presque de « feel good », si je compare mes lectures habituelles. Lire du Foenkinos, c’est un peu du bonbon. Son écriture coule de source et il aborde tous ces sujets avec finesse et sensibilité. C’est avec intérêt que j’ai suivi le cheminement d’Éric et d’Amélie. 

 

Éric mène une existence assez rangée, bercée (presque endormie) au rythme du métro-boulot-dodo. Jusqu’au jour où une ancienne copine de classe perdue de vue depuis 20 ans lui propose de faire partie de son équipe qui a pour mandat de recruter des investisseurs à l’étranger. Lors d’un voyage en Corée, Éric fera une découverte qui le bouleversera. Une entreprise offre à leur client de vivre leurs funérailles à l’avance. Ce rituel permettrait de conscientiser la nécessité d’un changement, de canaliser les énergies pour apporter ces changements pour enfin mener une vie heureuse. C’est l’essence du message que Foenkinos souhaite transmettre. 

 

Un roman qui peut nous enjoint à réfléchir à nos priorités, à notre conception d’une vie réussie, agréable et satisfaisante. Prendre une pause dans nos existences effrénées pour se poser quelques questions est souhaitable. Ainsi, donc, faut-il se désâmer au travail pour se payer plein de vacances dans de sublimes lieux, s’acheter de jolis vêtements, une grande maison pour être heureux ? 

 

Habilement, Foenkinos s’interroge également sur la dictature du bonheur. Cette injonction à « bien aller » tout le temps. Surtout à dire aux autres que l’on va bien. Depuis les réseaux sociaux, ce phénomène est exacerbé. On est constamment exposé aux aspects les plus agréables dans la vie des gens. Comme si les difficultés n’avaient pas leur place ou n’existaient pas. Cette surexposition à la « best life » de tout un chacun peut amener un individu à trouver sa vie sans saveur et en arriver à considérer qu’il lui manque quelque chose, parce qu’elle n’est pas aussi belle ou parfaite que ce qu’il voit sur les réseaux sociaux, qu’il ne fait pas autant de voyages ou ne possède pas autant de choses qu’un tel ou une telle. Ça peut le rendre malheureux, alors qu’il ne l’était pas réellement. 

 

Si l’ensemble du roman est fort intéressant, la fin est un peu convenue. Elle est correcte, c’est juste que moi ça ne m’a pas plu. C’est vraiment très personnel. Les petites fins cutes du genre « ils vécurent heureux » et bla, bla, bla, je n’ai jamais aimé ça. Même dans la petite enfance. Mais sinon, La vie heureuse est une histoire légère et profonde à la fois qui, peut-être, sèmera une graine en toi. 

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