Saint-Étienne : à 67 ans, Aline est devenue une femme - France Bleu
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Saint-Étienne : à 67 ans, Aline est devenue une femme

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Aline Combret est une Stéphanoise de 70 ans. Mais elle n'a pas toujours eu l'apparence d'une femme. Pendant 67 ans de sa vie, elle s'est appelée Alain. Jusqu'à ce qu'elle se décide à l'annoncer à ses proches et à entamer une transition. Elle raconte son parcours.

Aline Combret est une femme de 70 ans, mais jusqu'à ses 67 ans elle était considérée comme un homme. Aline Combret est une femme de 70 ans, mais jusqu'à ses 67 ans elle était considérée comme un homme.
Aline Combret est une femme de 70 ans, mais jusqu'à ses 67 ans elle était considérée comme un homme. © Radio France - Agathe Legrand

Être une personne transgenre, cela signifie "mettre en harmonie son cœur avec son corps." Et c'est ce qu'a fait Aline Combret en novembre 2021, à l'âge de 67 ans.

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Hormonothérapie

Tout commence par une annonce à ses proches et son ex-femme de ce qu'Aline leur cachait depuis des années. "Vous imaginez, c'est la tornade, c'est l'ouragan, c'est le tsunami", se souvient Aline Combret. Là, elle l'avoue, elle a commis une erreur : "je voulais, je dis bien je voulais, que les gens aillent aussi vite que moi. Et ça c'est impossible. Cela m'a éloigné de deux de mes filles, malheureusement."

Aline n'a pas voulu s'arrêter là : "J'avais besoin de féminiser mon corps. Avoir des seins, des fesses, des hanches", explique-t-elle. Elle entame donc les démarches pour une hormonothérapie. Mais à 67 ans, elle se trouve face à la violence du refus médical : "On m'a dit que j'étais trop âgée." Aline soupçonne que ce refus soit dû à de la transphobie, elle change donc d'endocrinologue. Et le second accepte de l'accompagner dans sa transition.

Avant d'entamer sa transition, Aline s'appelait Alain : elle a participé à l'émission "Ca commence aujourd'hui" pour raconter son parcours.
Avant d'entamer sa transition, Aline s'appelait Alain : elle a participé à l'émission "Ca commence aujourd'hui" pour raconter son parcours. © Radio France - Agathe Legrand

Femme dans la tête, le corps et sur les papiers d'identité

Maintenant qu'Aline a une apparence féminine, cela va mieux. Mais elle se heurte souvent à des quiproquos lors de contrôles routiers : "L'agent me dit 'donnez-moi vos papiers, madame'. J'avais des papiers masculins. Il me dit 'je pense que vous vous êtes trompée de papiers.' Je devais tout le temps me justifier", se souvient la septuagénaire.

Alors elle entame de nouvelles démarches. Auprès du tribunal judiciaire de Saint-Étienne cette fois. Et après un an, tous ses papiers sont féminins.

Il ne lui reste plus qu'une dernière et ultime étape dans son parcours de transition. "La chirurgie de réassignation sexuelle", affirme Aline Combret. C'est le fait de changer de sexe. "J'ai l'habitude de dire que je me sens femme à 200% dans ma tête et à 98% dans mon corps", développe-t-elle, "après le 20 juin, je pourrai enfin dire que je suis une femme à 100%."

Transphobie

Aujourd'hui, elle est la vice-présidente de Friendly 42, une association stéphanoise qui lutte contre les discriminations, en particulier envers les personnes transgenres.

Si elle estime ne pas avoir subi de transphobie dans sa vie, à l'exception de son premier médecin endocrinologue, ce n'est pas le cas de toutes les personnes transgenres. Dans un rapport publié le 16 mai, SOS Homphobie alerte d'une "vague de transphobie inquiétante". 21% des agressions envers les personnes LGBT seraient des agressions transphobes.

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