Ses apparitions à l’écran se font de plus en plus rares, et son arrivée sur la Croisette était donc très attendue ce vendredi. Plus de quarante après la sortie du film « American Gigolo », qui le propulsera au rang d’acteur incontournable à Hollywood dans les années 80, Richard Gere renoue avec le réalisateur Paul Schrader et présente, en compétition officielle du Festival de Cannes, le long-métrage « Oh, Canada ». Adapté du roman de Russell Banks, ce dernier narre l’histoire d’un réalisateur mourant (joué par Richard Gere) qui revient sur les grands moments de sa vie au cours d’une ultime interview filmée sous les yeux de son épouse (Uma Thurman à l’écran). Sur le papier, le synopsis a tout pour plaire. Mais qu’en est-il en réalité ?

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Dès les premières minutes, les images parlent d’elles-mêmes. Richard Gere signe un retour en force dans le septième art. Méconnaissable dans le rôle d’un homme fragilisé et condamné par la maladie, l’acteur américain confirme ce que tout le monde sait déjà : son talent est indéniable. Son personnage, Leonard Fife, est déterminé. Déterminé à raconter toute sa vérité et surtout, à le faire devant celle qui partage sa vie, son épouse Emma. Comme un besoin urgent de tout révéler avant de mourir. Presque trop urgent.

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Les minutes défilent, les souvenirs se conjuguent au passé – offrant un rôle brillant à Jacob Elordi qui incarne Leonard Fife dans ses jeunes années –, et les confidences de Leonard Fife se troublent. Grâce à une narration rythmée – le film est court et ne dure que 1h35 – Paul Schrader nous trouble à son tour. S’agit-il d’une suite de vérités ou d’un mélange de confusions ? L’épouse d’Emma ne parvient pas à le savoir et préfère fermer les yeux sur ce qu’elle découvre. Dans le public, difficile alors de démêler le vrai du faux, d’autant que le film s’arrête brusquement. La narration se veut complexe, mais offre à Richard Gere un retour remarqué à l’écran, épaulé par une Uma Thurman et un Jacob Elordi impeccables.